Pour choisir l’écran LCD qui convient à vos besoins, mieux vaut bien connaître la technologie de sa dalle d’affichage. Explications…
On pourrait croire, quand on veut acheter un écran plat LCD, que rien ne distingue un modèle d’un autre du point de vue technologique. Ils sont en effet proposés sous la seule appellation d’‘ écrans LCD ‘ . En réalité, la famille LCD se compose de trois camps rivaux : TN, IPS et VA, qui se livrent à une véritable guerre technologique, chacun ayant ses supporters et ses détracteurs et, bien entendu, ses avantages etUn écran excelle dans les jeux mais pèche dans le rendu des films, l’autre affiche de superbes couleurs mais accuse une rémanence excessive (c’est flou avec les jeux rapides), etc. Chaque camp fait évoluer sa technologie et l’améliore dans le but d’imposer son type de LCD comme le seul et unique. Mais pour y parvenir, l’écran devra être polyvalent : offrir une bonne réactivité pour les jeux, un rendu des couleurs équivalent ou même meilleur que celui des écrans à tube, et un bel affichage vidéo.
Le nouveau VA est né Aucune technologie n’arrivait à concilier tous ces points mais en avril 2005, le VA a accouché de nouveaux écrans doués en tout : angles de vision extralarges, bonne réactivité, excellent rendu des couleurs… Une évolution dont il est difficile de profiter du simple fait que la plupart des boutiques ?” par méconnaissance ou manque d’intérêt ?”, ne précisent pas le type de la dalle intégrée aux écrans LCD qu’elles vendent. Du coup, ces nouveaux VA sont noyés dans la masse, proposés au même prix que les autres. Les rayons proposent ainsi environ deux tiers d’écrans TN, pour un quart de VA (toutes générations), le reste en IPS. Il est donc important de pouvoir les identifier. Suivez le guide
Trois technologies, une base commune Les écrans plats LCD (Liquid Crystal Display) sont tous conçus de la même façon. A l’arrière d’une dalle ?” qui rassemble toute l’électronique ?”, des tubes fluorescents, en général au nombre de quatre, servent de rétroéclairage.
Leur lumière traverse deux filtres polarisés de part et d’autre d’une matrice de cellules de cristaux liquides. De l’orientation des cristaux ?” réglée par une tension qui applique un champ électrique dans chaque cellule ?”, dépend la quantité de lumière qui passe pour afficher un point, qui sera donc plus ou moins lumineux. Les couleurs sont produites par des filtres (voir MH n?’ 229 pages 30-31).
Qu’est-ce que c’est ? Abrégé en cd. Unité de mesure de l’intensité d’une source lumineuse.
On utilise le candela par mètre carré (cd/m2 ) pour qualifier la luminance d’une source.
La lumière ondule dans les deux directions perpendiculaires à sa propagation. Le filtre polarisant, grâce à de très fines rayures, permet de bloquer une direction et de garder l’autre.
Différence entre le point le plus lumineux (blanc) et le plus sombre (noir) d’un écran. Si, par exemple, le blanc est mesuré à 250 cd/m2 et le noir à 0,5 cd/m2 , le taux de contraste sera de 250/0,5, soit 500. Par convention, il sera écrit 500:1.
C’est le temps, exprimé en millisecondes (ms), pour qu’un pixel passe du blanc au noir, puis revienne au blanc sur un écran à cristaux liquides. Plus ce temps est court, plus l’affichage est fluide. Avec les écrans actuels, il se situe entre 25 ms et 8 ms, et bientôt 4 ms. Mais il ne faut pas prendre cette information pour argent comptant. Les temps mesurés ne sont jamais identiques au temps de réponse officiel. C’est parfois plus court, parfois plus long.
Ecrans TN : Pour les jeux et le prix La technologie TN (Twisted Nematic) est la seule dans laquelle, hors tension, les cristaux laissent passer la lumière. Quand un transistor grille sur une dalle de ce type, le point affiché est donc blanc. C’est aussi la technologie la plus ancienne, la plus économique et, par conséquent, la plus répandue.
La structure de ses cristaux liquides a l’avantage de bouger très vite, ce qui vaut aux écrans l’utilisant la faveur des joueurs. Le rendu des couleurs, en revanche, était exécrable. Mais d’énormes progrès ont été faits depuis un an. Cela se traduit par un passage des taux de contraste de 300:1 à 600:1.
Particulièrement rapides (8 ms en temps de réponse aujourd’hui, et même 4 ms dans un mois), ces écrans ont pourtant deux failles majeures : un fourmillement marqué dans les films et des angles de vision très réduits. Démentant leurs fiches techniques, ils n’affichent pas 16 millions de couleurs, mais 262 000 ! Pour reproduire toutes les nuances, les constructeurs utilisent la grande réactivité des cristaux et une astuce électronique appelée ‘ dithering ‘ . Elle consiste à faire clignoter les pixels entre les deux couleurs connues les plus proches de celle manquante. On s’en rend rarement compte dans les jeux, mais c’est évident dans les films : les dégradés sont imparfaits et on voit des pixels en mouvement. Il est simple de repérer un écran TN : c’est le seul à virer au noir quand on le regarde d’en dessous
Ecrans VA : Pour tous usages Les cristaux des dalles VA (Vertical Alignment) coupent la lumière quand la tension appliquée est nulle. Donc, quand un transistor grille, la cellule reste sombre. Ce qui est nettement moins gênant qu’un point lumineux.
La plupart du temps, on ne s’en rend même pas compte ! A la différence des dalles TN et IPS, celles dites VA (PVA chez Samsung, MVA pour les autres : Sharp, AU Optronics, CMO…) utilisent des filtres polarisants munis de saillies en dents de scie.
De part et d’autre des saillies, les groupes de cristaux se forment et renvoient la lumière dans des directions différentes. Ce qui élargit l’angle de vision à près de 180?’. A l’usage, ces écrans sont les plus doués pour la vidéo et les plus fidèles dans la restitution des couleurs. Du fait de la profondeur de leur noir, certains descendent sous 0,2 candela par m2 (cd/m2 ), bon nombre surpassent même les écrans à tube (autour de 0,6 cd/m2 ). Mais les dalles VA péchaient par leur manque de réactivité. Lancer un jeu rapide comme Unreal frôlait le suicide oculaire tant les personnages étaient flous. Ce handicap a disparu depuis la sortie en avril dernier d’une nouvelle génération d’écrans VA doués en tout, repérables à leur temps de réponse : 8 ms au lieu de 25 ms. La réactivité constatée de ces écrans vaut celle des TN, angles de vision, qualité vidéo et profondeur du noir en plus.
Repérer les écrans LCD à la nouvelle norme VA est assez simple sur Internet, ils sont presque toujours indiqués comme tels, et leur temps de réponse de 8 ms est précisé.
Mais ce n’est pas le cas dans les grandes surfaces. Alors, si le temps de réponse affiché est de 8 ms et que l’image ne vire pas au noir quand on la regarde d’en dessous, il s’agit d’un VA de dernière génération
Ecrans plats du futur…
Les écrans VA doivent vite s’imposer, car de nouveaux venus visent déjà leur place. Au plus tard en 2006, les premiers téléviseurs de type Oled et Sed seront là.
évolution du LCD : chaque cellule de cristaux liquides est remplacée par une diode. Ces écrans gagneraient en finesse (ils feraient moins de 1 cm) et en fidélité. Dans les Sed, chaque cellule est un mini-canon à électrons au fonctionnement comparable à celui des écrans à tube. Ces écrans à micro ou nanotubes se comporteraient comme les écrans cathodiques et surpasseraient de ce fait les LCD en réactivité.
Ça n’a pas fini de bouger dans les écrans…
Ecrans IPS : Pour les fonctions Inaugurée par Hitachi, défendue aujourd’hui par Nec et LG-Philips, la technologie IPS (In Plane Switching) se situe à mi-chemin entre la TN et la VA.
En ce qui concerne les cristaux d’abord. Comme ceux des TN, leur alignement se fait dans une seule direction, face à l’écran. En revanche, comme avec les écrans VA, les cristaux coupent la lumière quand ils sont hors tension. Dans la pratique, les écrans de ce type se révèlent suffisamment réactifs pour un usage ludique des angles de vision larges et un rendu des couleurs correct. Mais ils sont en perte de vitesse. Le temps de réponse reste bloqué depuis deux ans sur 16 ms, le taux de contraste ne monte pas au-dessus de 500:1 et, comme les écrans TN, ils produisent un fourmillement sur les films.
Pour couronner le tout, ils coûtent cher à la production, et donc à l’achat.
Cela explique leur repositionnement récent dans le haut de gamme. En effet, les seuls écrans plats IPS encore en vente sont des modèles de 19 pouces à l’ergonomie très poussée (mode pivot, ajustement en hauteur, hub USB intégré, capteur d’ajustement automatique des paramètres d’affichage en fonction de léclairage ambiant…), et des écrans de 20 pouces ou plus
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp .