S’en remettre au courant électrique est un excellent moyen de connecter en un même réseau différents matériels informatiques (modem, routeur, ordinateurs, boîtier ADSL, décodeur TV mais aussi console de jeux ou imprimante…). Cette technologie CPL, alias Courant porteur en ligne, prend tout son sens lorsque les appareils situés dans différentes pièces de la maison sont trop éloignés les uns des autres et que vous ne souhaitez pas tout câbler en Ethernet.
Étendre la portée du réseau
En s’appuyant sur le réseau électrique, le CPL reprend le principe de fonctionnement de l’ADSL. Il pallie également les éventuelles limites des connexions sans fil en Wi-Fi, notamment lorsque des murs épais provoquent un affaiblissement du débit. Il peut aussi servir de complément de cette technologie sans fil pour étendre la portée du réseau ou juste de liaison directe entre un boîtier ADSL et un décodeur TV. Un usage qui se démocratise, les FAI, à l’instar de Free pour sa dernière Freebox, commençant à en fournir à leurs clients. L’équipement CPL permettant de déployer un réseau local est très succinct. Il suffit d’avoir autant d’adaptateurs que d’appareils à relier : le boîtier se branche directement sur une prise électrique, tandis qu’un câble, le plus souvent Ethernet, le relie à l’appareil en question. Plus rarement, certains adaptateurs proposent un cordon USB. Dans ce cas, il y a lieu d’installer un pilote ?” fourni en général avec l’adaptateur.En pratique, pour mettre en ?”uvre un réseau local domestique, vous devez commencer par relier le modem-routeur de votre FAI (le boîtier ADSL) à un adaptateur CPL. Le flux de données arrivant d’Internet circulera alors sur le réseau électrique. Pour cela, un signal à haute fréquence, entre 1,6 et 30 MHz, se superpose au courant électrique principal à 50 Hz. Mais ce signal doit être de faible tension ?” inférieure à 0,5 V ?” afin d’éviter les perturbations avec les différents appareils. C’est lui en effet qui véhicule les données entre les ordinateurs, le boîtier ADSL et le décodeur TV. Mais à ce stade, il faut éliminer le signal basse fréquence, autrement dit le courant électrique. Techniquement, c’est l’adaptateur à la norme HomePlug qui agit comme un filtre chargé de l’éliminer en ne laissant passer que les données numériques figurant dans le signal haute fréquence.Quand on évoque le courant porteur en ligne, il faut distinguer le CPL indoor (intérieur) du CPL outdoor (extérieur). Le premier sert à créer le réseau local de la maison tandis que le second, appelé également BLE (boucle locale électrique), permet d’acheminer l’Internet haut débit vers des foyers qui ne sont pas desservis par une boucle locale. Ici, nous nous en tenons au CPL indoor. La normalisation du CPL est à l’initiative de l’Alliance HomePlug, un consortium industriel mondial qui est parvenu à faire valoir la norme HomePlug (face à d’autres normes telle l’UPA) pour ce qui a trait au CPL indoor. Tous les produits vendus au grand public répondent à ce standard et sont normalement compatibles entre eux, quelle que soit leur marque.
Un prix encore trop élevé
Aujourd’hui, la norme HomePlug AV (audio et vidéo) est celle qui affiche les performances les plus élevées : 200 Mbit/s en théorie pour un débit réel de 60 Mbit/s. Moins performant avec un débit théorique de 85 Mbit/s, le standard HomePlug 1.1 est largement suffisant pour la navigation sur Internet, la bureautique ou les jeux vidéo en réseau.Le CPL n’est pas pour autant exempt de contraintes. Outre le prix élevé des adaptateurs (comptez environ 200 euros pour un kit comprenant deux boîtiers CPL HomePlug AV, 100 euros pour du HomePlug 1.1), l’installation ne peut se faire que si vous disposez d’un compteur monophasé (c’est le cas des habitations et appartements). Pour une installation triphasée, la démarche se complique passablement. Mais surtout, le débit va dépendre de l’état du réseau électrique et du nombre d’appareils actifs. Les adaptateurs nécessitent une puissance minimale (environ 5 W), et disposer d’un filtre pour absorber les montées en tension subites du réseau.Enfin, le compteur électrique ne constitue pas toujours une barrière infranchissable pour les données. Si ces dernières sont précieuses, mieux vaut les crypter à l’aide d’une clé 128 bits et sécuriser les PC du réseau local avec un pare-feu. Mais, dans ce cas, autant privilégier le Wi-Fi qui est nettement moins cher…
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