Mieux vaut tard que jamais ! C’est le 15 novembre dernier qu’est entré en vigueur en France le fameux décret lié au recyclage des déchets électriques et électroniques, concrétisant une directive européenne de 2003 qui
prévoyait pourtant sa mise en application pour le 13 août 2005…Pour le consommateur, la loi se traduit, en autres, par l’apparition sur les étiquettes d’une nouvelle taxe ?” joliment baptisée ‘ écoparticipation ‘ ?” s’ajoutant au prix de
vente des appareils concernés. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser a priori, le surcoût s’avère extrêmement modeste pour les produits high-tech : 1 centime pour un téléphone mobile, 10 centimes pour un baladeur audio, 25
centimes pour un ordinateur portable, 50 centimes pour une imprimante ou 1 euro pour un moniteur LCD ! On est loin des 13 euros réclamés pour un lave-linge ou un réfrigérateur, alors que ces appareils électroménagers sont moins chers que nombre
de joujoux numériques, et qu’ils durent beaucoup plus longtemps : un lave-vaisselle se garde en général une dizaine d’années, tandis qu’un mobile se change parfois au bout de deux ans…De fait, on est en droit de s’interroger sur l’intérêt réel de cette nouvelle dîme et sur la portée effective de la politique qui l’a instaurée. Certes, en ces temps où l’écologie, la lutte contre les
pollutions de toutes sortes et la préservation de notre planète sont sur toutes les lèvres, l’écotaxe va véritablement aider à financer le traitement de ces détritus par le biais d’organismes spécialisés. Mais elle va aussi apaiser la
conscience verte de certains de nos concitoyens, qui auront l’impression de faire un geste pour l’environnement tout en continuant à renouveler fréquemment ?” et souvent, inutilement… ?” leur équipement électronique,
ceux-là même qui se déplacent quotidiennement en voiture alors qu’ils pourraient emprunter les transports encommun…Surtout, elle traduit d’une étonnante façon le vertueux principe du ‘ pollueur-payeur ‘ puisque c’est le consommateur qui doit s’en acquitter, alors que ce sont les industriels qui font des
choix pas toujours écologiques. Quand on sait que beaucoup utilisent des systèmes impossibles à démonter (vis à tête spéciale, éléments soudés, etc.) qui interdisent toute réparation, et que certains conçoivent leurs produits pour une durée de vie
de cinq ans, on peut légitimement se demander qui, des constructeurs ou des consommateurs, contribuent le plus activement à faire de notre monde une gigantesque poubelle.(*) rédacteur en chef
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