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Guide photo : Réussissez vos photos de concerts

Il faut beau et chaud, la saison des festivals bat son plein et vous voulez immortaliser vos concerts préférés ? Découvrez nos trucs et astuces pour réussir vos photos de spectacles.

Les lumières s’allument, les musiciens rentrent en scène, le son démarre et… une horde de smartphones et d’appareils photo envahissent votre champ de vision, les bras tendus vers le ciel. Pensant immortaliser l’instant, la grande majorité de ces fans rentreront chez eux avec des images généralement identiques et souvent floues. Car la photo de spectacle ne s’improvise pas : les contraintes sont nombreuses, la marge de manœuvre faible. En ce milieu d’été, vous êtes nombreux à arpenter les festivals avec l’envie – bien légitime – de rapporter des images de vos artistes préférés. Que vous souhaitiez vous équiper ou faire avec les moyens du bord, nous allons tenter de vous aider à améliorer vos images.

1 – Les petits trucs à savoir

Que vous soyez équipé d’un reflex professionnel ou simplement de votre téléphone, voici quelques recommandations qui sont valables pour tout le monde. Sauf Chuck Norris bien sûr.

Honni soit qui flash y pense

Avant même de parler de focale, de boîtiers, d’angles et autres barbarismes photographiques, abordons d’abord la bienséance – c’est un peu rétro comme tendance, mais ça ne fait jamais de mal : désactivez le flash ! Cassez-le, brûlez-le, cachez-le, peu importe: aucun jet de lumière ne doit partir de votre appareil. Pour une raison simple : cela dérange les artistes. Quant à vous, admettez qu’il n’est jamais agréable de recevoir un gros coup de photons directement dans les pupilles ! Par respect pour vos idoles, pour vos voisins et pour vous, oubliez ce méchant flash. D’autant qu’avec les compacts et smartphones, les photos avec flash ne servent à rien…

Milieu hostile

Entre le risque de casse/perte/vol de l’appareil, le godet de bière du voisin qui vous dégouline dessus, la foule qui vous traîne et vous entraîne (air connu), les lumières de la scène qui bougent en permanence, le moins que l’on puisse dire est que la prise de photos lors de concerts est une activité à hauts risques – à moins de n’assister qu’à des concerts de musique baroque, bien sûr. Pensez donc bien à passer les dragonnes et autres sangles autour de vos poignets/cous.
Non seulement l’environnement n’est pas favorable à votre intégrité physique (ni à celle de votre matériel), mais en plus photographiquement cela peut virer au cauchemar du point de vue de la lumière. Le pire étant les concerts dans des salles fermés avec un éclairage faible.

L’emplacement

Si les images des photographes pros sont si différentes des votres, c’est qu’ils sont non seulement placés devant la scène (dans un endroit appelé “la fosse”), mais que contrairement à nous autres pauvres sardines, ils peuvent se déplacer. Ce n’est pas tout le temps le cas, certains artistes imposant des conditions drastiques, mais la plupart du temps les photographes ont accès à la fosse durant les premières chansons et en un quart d’heure ils auront l’occasion de réaliser 10 fois plus d’images intéressantes que vous qui allez rester durant tout le concert. Avec les petits groupes dans les petites salles, vous pouvez tenter l’accréditation, mais sachez que l’emplacement est primordial. Pour bien vous placer sans gruger, pensez à arriver en avance voire profitez des entractes pour vous rapprocher de la scène.

Savoir quelles images vous souhaitez réaliser

Faites un choix : voulez-vous faire quelques clichés souvenir ou bien réellement capturer l’atmosphère du concert ? Dans le premier cas, pas de souci, au bout de 10 images vous aurez sans doute l’image qui va bien. Pour des clichés qui vous feront revivre les émotions du live, il vous faut bien réfléchir et accepter une vérité : vous risquez de moins profiter de votre concert. Si vous êtes concentré sur l’image, vous le serez moins sur la musique ; bienvenue dans le monde des photographes ! Demandez-vous quel genre d’images vous souhaitez faire. Des portraits des artistes ? Dans ce cas un téléobjectif est nécessaire si vous n’arrivez pas à vous placer face à la scène. Plutôt des images d’ambiance générale et des détails ? Il vous faudra pouvoir bouger pour varier les plans et préférer une optique lumineuse. Bref, la photo de concert se pense en amont. Et oui, c’est un métier !

2 – Nos conseils pour bien s’équiper

La photo de concert vous passionne tellement que vous souhaitez vous équiper ? Très bien, mais avant de choisir l’appareil de vos rêves il y a quelques prérequis, notamment techniques, qu’il faut garder en tête.

Zoom, zoom, zoom !

A moins d’avoir accès à la fosse voire, encore mieux, la scène, vous serez sans doute bloqué à un endroit particulier. Attention au premier rang où, selon le type de musique et la population, vous risquez d’être très bousculé. Si vous arrivez à vous mettre dans l’axe au niveau du 7-10e rang, vous ferez beaucoup de choses avec un bon zoom téléobjectif. Vous pourrez commencer à travailler avec un transtandard, ces zooms à la fois grand-angle et super téléobjectif du type 18-200/18-270 mm, mais il vous faudra monter la sensibilité (voir plus loin). Car si ce genre de zoom est polyvalent, il n’est ni piqué ni très lumineux. Les zooms les plus recommandables sont les 70-200 mm qui coûtent généralement chers, mais heureusement il existe un vieux modèle toujours en vente, le Tamron 70-200MM F/2.8 DI en montures Canon/Nikon/Sony/Pentax qui, pour 550 euros, fait des miracles… si vous montez en sensibilités, car il n’est pas stabilisé !

Optiques : lumière s’il vous plaît !

Si vous avez la chance d’être un peu plus près, optez pour les zooms type 17-50 f/2.8 ou 17-70 mm f/2.8-4 si votre capteur est au format APS-C (entre 350 et 550 euros). Si vous êtes plus riche, les 24-105 mm f/4 et 24-70 mm f/2.8 sont aussi bons… que chers. L’important dans votre choix c’est de faire attention à la valeur d’ouverture généralement marquée après un f/. Cette valeur d’ouverture aussi parlante qu’un livre de grammaire moldave est primordiale, car elle parle de la quantité de lumière qui rentre dans l’optique. Plus cette valeur est faible, plus le diaphragme s’ouvre grand – c’est donc une échelle inversée. Ainsi une optique qui ouvre à f/2.8 est deux fois plus lumineuse qu’une optique qui ouvre à f/4 qui est, elle, deux fois plus lumineuse qu’une optique qui ouvre à f/5.6. Merci la clarté des échelles logarithmiques ! Ce n’est pas très intuitif, mais on s’y fait.

ISO mon ami

Quand votre optique n’est pas très lumineuse ou que vous êtes en bout de zoom ou encore que le sujet bouge beaucoup – Jamiroquai est une vraie pile – le bon moyen d’augmenter la vitesse de capture est de monter la sensibilité de votre appareil en poussant les ISO. Avec un appareil récent on peut shooter sans soucis jusqu’à 3200 ISO voire 6400 ISO. Si votre appareil est un peu vieux, essayez de ne pas trop dépasser 1600 ISO. Dans ces hautes sensibilités attendez-vous à des images certes plus nettes, mais parsemées de bruit numérique. Le must étant de sélectionner le mode RAW – le négatif numérique – et de traiter le bruit de manière logicielle. C’est plus long, mais cela vaut le coup.

Double boîtier, double impact

Si vous êtes sérieux dans votre engagement dans la photo de spectacle, considérez investir non pas dans un boîtier professionnel dans un premier temps, mais plutôt dans deux boîtiers grand public/expert en cherchant du côté des occasions. L’un sera équipé d’un zoom téléobjectif – là encore d’occasion si votre budget est limité – et l’autre d’un zoom lumineux type 24-70, d’un grand angle 35 mm ou d’un classique 50 mm. Les 50 mm f/1.8 font d’excellente optiques de portrait/détail sur les reflex familiaux : elles sont peu chères (150 euros), très lumineuses et de bonne qualité.

On l’appelle Manuel… le focus, pas le maçon

L’autofocus a cela de mauvais qu’il peut être rapidement pris en défaut, voire carrément bloquer la prise de vue : combien de photographes ont-ils subit les caprices de Mr l’autofocus qui n’arrive arrivait pas à accrocher son sujet ! L’astuce sur les hybrides et reflex est de débrayer la mise au point et de la passer en mode manuel. Il faut certes faire confiance à son œil, mais une fois que vous avez évalué la distance idéale, vous n’avez qu’à attendre le bon moment et le déclenchement est instantané. La mise au point manuelle a des contraintes, mais c’est le seul mode qui permette d’être sûr à 100% d’avoir déclenché au bon moment.

3 – Je veux faire avec ce que j’ai

Avec la fin du monde qui approche, vous n’avez pas envie d’investir, mais vous souhaitez tirer le meilleur parti de l’équipement que vous possédez déjà ? Qu’à cela ne tienne, nous avons quelques conseils pour vous !

J’ai un smartphone

Selon la qualité de votre bloc caméra (optique + capteur), vous pourrez ou pas prendre des clichés. L’élément à privilégier dans votre cas est la quantité de lumière qui rentre dans votre optique afin d’être sûr d’avoir des clichés nets. Pour cela essayez de voir si votre application vous permet de faire varier l’exposition – touche généralement signalée par un +/-. Si ce n’est pas le cas, téléchargez une app qui le permette, et sous-exposez vos images de deux ou trois crans (2/3 de diaph voire un diaph). Vos images seront plus sombres, mais elles ont plus de chance d’être nettes. Essayez de shooter quand il y a beaucoup de lumière afin de produire des images suffisamment lumineuses. Mais n’en attendez pas trop non plus !
Les smartphones haut de gamme offrent désormais une qualité d’image tout à fait décente en raison de la qualité du bloc optique notamment. Essayez de bouger pour varier les angles de prise de vue. Si ce n’est pas possible, ne shootez pas trop la scène. Regardez autour de vous les scénettes qui se déroulent dans le public (gens qui dansent, etc.), histoire de capturer l’ambiance.

J’ai un compact familial

Comme avec les smartphones milieu de gamme, utilisez la touche d’exposition signifiée par un logo +/- et sous-exposez vos images de deux ou trois crans (2/3 de diaph voire un diaph). Pour éviter les images trop sombres et bruitées, ne déclenchez que lorsque vous êtes stable ou quand le jeu de lumière s’intensifie. Votre appareil est doté d’un zoom optique mais attention, ne soyez pas trop gourmand : plus vous zoomez, moins votre optique capture de lumière !

J’ai un compact expert

Là on commence à jouer un peu ! Le zoom généralement limité de ce genre d’appareil est compensé par la luminosité des optiques. A ce stade, vous pourrez produire quelques types d’images différentes de la scène et des artistes à condition de ne pas être trop loin. Sous-exposez légèrement vos clichés (1/3 ou 2/3 de diaph sur la touche +/-) et, comme avec les autres types d’appareils, variez vos compositions !

J’ai un bridge

A moins d’avoir un bridge très haut de gamme – et encore ! – oubliez que vous avez un super-zoom ! Car si votre optique peut faire le grand écart entre le très grand angle et le super téléobjectif, elle ne capte cependant pas très bien la lumière. Elle n’est donc pas taillée pour les situations peu lumineuses. Là encore, le zoom est à utiliser avec modération. Calez bien votre appareil contre votre oeil – pour bouger au minimum – si vous avez un viseur (cela apporte un peu plus de stabilité) et comme avec les compacts, sous-exposez de 2/3 de diaph voire un diaph avec le bouton +/-.

J’ai un reflex/hybride familial

Si vous n’avez que le zoom livré de base (généralement un 18-55 mm ou un 14-42 mm, selon la taille de votre capteur), les résultats varieront donc selon l’âge et la gamme de l’appareil. Les modèles de moins de deux ans sont plus performants en basses lumières et les autofocus de nouvelle génération sont généralement plus réactifs que par le passé. Mais ce qui fera la grande différence sera l’optique que vous mettrez devant le capteur.
L’optique de base ne zoomant que x3, vous ne pourrez réaliser des portraits des artistes qu’en vous installant près de la scène. Attention si vous avez une optique du type 18-200 / 18-270 mm : ce genre de zoom pas cher n’est pas très lumineux et ils auront de la peine à produire des images nettes en basses lumières. Ne zoomez donc pas trop.

Crédits photo : Adrian BRANCO

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Par : Opera

Adrian Branco