Le Centre interrégional de conservation du livre (CICL) d’Arles (13) est une association créée en 1987. Elle était, à l’origine, spécialisée dans la restauration et la conservation de livres anciens.Aujourd’hui, le CICL travaille pour des organismes publics et se charge, en plus de la restauration et du conseil, de numériser des fonds de manuscrits (en tout ou partie), des pièces d’archives ou des photographies anciennes. Le dernier travail en date a été réalisé sur le fonds Samuel Champlain, qui regroupe des documents XVIIedu siècle.Les travaux de numérisation sont généralement effectués au site du CICL, situé dans les environs d’Arles. Dans toutes les pièces, on trouve un étrange scanner ! En effet, si on utilise une machine à plat pour les photos, par exemple, il faut utiliser des scanners spéciaux pour la numérisation d’ouvrages anciens, de cadastres ou de manuscrits. Pour le fonds Champlain, les experts ont ainsi utilisé l’imposant scanner à balayage sur chambre de 4 x 5 pouces.
Deux balances pour scanner l’ancien
Son rôle : numériser de grands documents comme les cartes marines. Imaginez une grande table blanche bordée de deux énormes projecteurs. Le tout surplombé d’un scanner composé d’une caméra et d’un dos numérique fixé à plus de deux mètres de hauteur. Avec ce scanner, la numérisation peut durer de trente secondes à quatre minutes. Les projecteurs modulent la lumière afin de la rendre uniforme sur le document. C’est un ?”il électronique placé sur le scanner qui mesure la densité de lumière. Au final, le fichier résultant pour une seule image peut peser jusqu’à 375 mégaoctets.Les recueils et les livres anciens ont, eux aussi, droit à un traitement de faveur, avec un scanner à plateaux. ‘ Le scanner à balance de type Roberval est pourvu de deux plateaux capitonnés et feutrés, dont la hauteur est réglable. Le livre posé dessus, son angle d’ouverture varie entre 90 et 120 degrés ‘, explique Gilbert Le Guen, responsable des services chargés du transfert de support et de la conservation au CICL. Cette ouverture correspond à la limite d’efforts d’une reliure. Ainsi, on est sûr de ne pas casser le dos du livre.
Lisser, traiter, indexer…
Pour la numérisation, la caméra placée au-dessus du livre se déplace. Certaines images prises sont ensuite retravaillées sur ordinateur.En effet, la photo de la page d’un gros livre ouvert à 90?’ n’est pas toujours plate. Les techniciens, grâce à des logiciels de retouche d’images, peuvent lisser les courbures, recadrer les pages, augmenter la lumière, etc. Ce travail minutieux s’accompagne d’un long travail d’indexation. A quoi servirait de garder la page du journal de bord de Samuel Champlain si, mal indexée, elle se perdait dans la base de données des deux millions de documents ? Aussi, à chaque image est associée son histoire et des mots clefs
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