Certains passionnés collectionnent les timbres-poste ; d’autres, les processeurs pour micro-ordinateurs ! Voici une sélection de modèles rares ?” et souvent étonnants ?” qui ont participé à la grande histoire de l’informatique.
De plus en plus de collectionneurs écument les brocantes et les sites d’enchères dans le but de dénicher des objets rares qui ont marqué l’histoire de l’informatique. Beaucoup cherchent des ordinateurs complets ?” ce qui nécessite beaucoup de place ?”, mais certains concentrent leur attention sur les processeurs qui équipaient les ancêtres de la micro.Il faut reconnaître que depuis l’apparition du célèbre 4004 d’Intel ?” le premier du genre ?”, il y a de quoi faire ! Il existe en effet des centaines de processeurs différents, dont une bonne partie provient des deux géants du secteur, Intel et AMD. Mais avant que ce duo n’accapare le marché, une multitude de constructeurs (comme Cyrix, IDT, Rise ou encore Nexgen) ont fabriqué des puces pour PC. Ces processeurs, peu répandus et donc très recherchés par les collectionneurs, sont toutefois moins rares que les anciennes puces, produites dans les années 70, qui ont précédé l’arrivée des premiers ‘ compatibles PC ‘ (le 8080, le 8008 ou encore le 4040 d’Intel, antérieurs au fameux 8088 qui fut la base de l’IBM PC original…). Sans parler des prototypes (reconnaissables à leur estampille ES, pour Engineering Sample) et des modèles qui n’ont même jamais été commercialisés, les plus convoités par les collectionneurs…
L’oublié (1982) : Intel 80186 ES Après le 8086, le processeur du tout premier PC d’IBM, qui est à l’origine de l’architecture x86 encore en vigueur aujourd’hui, Intel a proposé son successeur, le 80186. Las, ce modèle doté de 55 000 transistors et cadencé à 6 MHz n’a rencontré aucun succès commercial, et les fabricants sont directement passés du 8086 au 80286…
Le véloce (1993) : Intel RapidCAD Destiné à booster les PC équipés d’un processeur Intel 386, le RapidCAD était en fait constitué de deux puces : un 486 allégé (et reconditionné pour s’adapter au brochage du support) et un circuit simulant un coprocesseur arithmétique. Bien que très performant (il comptait 1,2 million de transistors, soit quatre fois plus qu’un 386 !), il s’est très peu vendu en raison de son prix exorbitant, d’où sa rareté aujourd’hui.
L’aïeul (1971) : Intel 4004 Conçu pour les calculatrices de poche, le 4004 Intel est le premier microprocesseur de l’histoire. C’est donc logiquement le plus recherché aujourd’hui ! Composé de 2 300 transistors, il fonctionnait à 740 kHz, travaillait sur 4 bits et ne gérait que 16 Ko de mémoire vive. Et s’il ne coûtait que 60 dollars à l’époque, il se négocie désormais à plus de 500 euros…
Le prétendant (2002) : AMD K8 1,2 GHz ES Baptisé finalement Athlon 64, le K8 d’AMD reprend 90 % de l’architecture du K7 (l’Athlon). Principales différences : la gestion du 64 bits et un contrôleur mémoire intégré. Il sert de base aux modèles double c?”ur actuels de la marque (les Athlon 64 X2). Cadencé à 1,2 GHz, ce prototype était à peine plus performant qu’un Athlon de fréquence égale.
Le recycleur (1994) : Intel Pentium Overdrive A l’instar du RapidCAD, le Pentium Overdrive était une solution permettant d’installer un processeur de nouvelle génération dans un PC qui n’était pas prévu pour cela. Embarquant un système de régulation de tensions et un radiateur volumineux, c’était en fait un Pentium reconditionné pour prendre place directement dans un support de 486. Mais des contraintes techniques trop importantes ont conduit Intel à abandonner ce modèle.
Le professionnel (1995) : Intel Pentium Pro 133 MHz Comme son nom le suggère, le Pentium Pro était un Pentium amélioré, destiné au monde professionnel. Ses particularités ? Avec ses 5,5 millions de transistors, il intégrait sa mémoire cache de niveau 2, alors que celle du Pentium classique était logée dans un composant externe. Et il était conçu pour fonctionner en bi- ou quadriprocesseur. Son architecture réellement innovante a servi de base aux Pentium II, III et M. Avant de débuter sa carrière commerciale dans des versions à 150 MHz, il a existé sous forme de prototype à 133 MHz.
Le martien (1995) : Nexgen Nx587 Le Nx587 est un coprocesseur arithmétique dédié au très rare Nexgen Nx586, un processeur compatible avec le Pentium d’Intel, mais basé sur une architecture totalement différente. Le prototype présenté ici n’a jamais été commercialisé, car Nexgen a finalement choisi de l’inclure directement dans un processeur, le Nx586FP.
L’illusionniste (1995) : AMD K5 PR200 ES Techniquement, le K5 d’AMD était révolutionnaire. Compatible Pentium, il était basé sur une architecture Risc conçue pour exécuter les micro-instructions des puces Intel (à architecture Cisc, pour jeu d’instructions complexes). Cadencé à 133 MHz, le modèle le plus puissant revendiquait les performances d’un Pentium à 200 MHz, comme le suggère son appellation PR200, une astuce marketing censée donner un équivalent de puissance.
Le sauveur (1996) : AMD K6-200 MHz ES En 1995, plombé par les difficultés de production de son K5, AMD rachète la société Nexgen. Et récupère ainsi son Nx586, qui rivalisait avec le tout récent Pentium MMX d’Intel. Rebaptisé K6, ce processeur de nouvelle génération (cadencé de 166 à 300 MHz et doté de 8,8 millions de transistors) a permis à AMD de sortir de ses difficultés et de rivaliser vraiment avec Intel.
Le mobile (1997) : Intel Pentium 2 Mobile Ce n’est qu’à partir de 1997 qu’Intel a décidé de produire des processeurs spécifiques pour les ordinateurs portables. Servant de base de travail, le Pentium II a fait les frais des premiers tâtonnements et de multiples changements de formats. Bien que non fonctionnel, ce prototype conçu à partir d’un Pentium II modifié a servi à étudier les problèmes de température, point critique pour un portable.
L’exotique (1998) : Rise mP6 ES Avant d’être rachetée par SiS et de disparaître du marché, la société taïwanaise Rise a produit des processeurs durant à peine un an. Cadencé jusqu’à 200 MHz, son mP6 était un énième clone de Pentium, mais avec des performances inférieures et une distribution confidentielle. Un modèle rarissime, notamment dans sa version prototype présentée ici, qui fonctionnait à 150 MHz.
L’annulé (1998) : Intel Pentium II 500 ES Basé sur l’architecture du Pentium Pro, le Pentium II a connu une très belle carrière dans les PC grand public. Sa version la plus véloce, qui fonctionnait à 500 MHz, a finalement été annulée par Intel quelques jours avant son lancement, afin de ne pas entrer en compétition directe avec le Pentium III, disponible quelques jours plus tard.
L’intégré (1998) : Cyrix MXi 233 ES Egalement connu sous l’appellation M3, le MXi était un circuit particulièrement original, et même en avance sur son temps. Conçu par Cyrix, un des concurrents d’Intel à l’époque, il intégrait, dans une unique puce, un processeur équivalent à un Pentium II, un circuit graphique 3D et même un contrôleur audio ! Mais il nécessitait un support spécifique et Cyrix a coulé avant même que des cartes mères adaptées ne soient commercialisées…
Le messie (1999) : AMD K7 600 ES Connu sous son nom commercial (Athlon), le K7 est arrivé comme un sauveur pour AMD. Doté d’un bus de communication perfectionné, conçu par Alpha, c’est le premier processeur de la marque qui profitait d’une unité de calculs flottants (FPU) capable de rivaliser avec celle des puces Intel. Comme les PII et PIII, les premiers modèles de K7 étaient montés sur des cartouches insérées dans un connecteur, perpendiculaire à la carte mère.
Le réformateur (2000) : Intel Pentium 4 à 800 MHz Reposant sur une architecture complètement différente de celle de ses prédécesseurs, le Pentium 4 nécessitait une très haute fréquence pour donner sa pleine mesure. Ainsi, ce prototype cadencé à seulement 800 MHz était 20 % moins performant qu’un Pentium III de même fréquence…
L’avant-gardiste (2000) : Intel Timna 667 ES Basé sur un c?”ur Pentium III amélioré, le Timna incorporait un circuit graphique et un contrôleur de mémoire. Destiné à être vendu sous le nom de Celeron, le Timna a été annulé en 2000 car, outre quelques problèmes techniques, ce modèle censé équiper des PC dentrée de gamme offrait des performances supérieures à celles du Pentium 4. Un comble !
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