Avant tout, un petit retour aux éléments de base : le capteur d’un appareil photo ne fournit pas une image, mais un fichier de valeurs de luminosité auquel sont ajoutées des indications sur la façon de restituer les informations de couleur. Ce fichier est ensuite traité par un microprocesseur intégré à l’appareil qui transforme ces données en image JPeg. Certains appareils permettent de récupérer directement le fichier de valeurs de luminosité pour que le photographe puisse effectuer le traitement sur son ordinateur : c’est ce que l’on appelle le format Raw. La façon dont le traitement de ces valeurs est réalisé influe directement sur le résultat qui peut varier dans des proportions considérables. Avec sa configuration d’origine, un reflex grand public, par exemple, est réglé pour fournir des images prêtes à l’emploi, avec un traitement de la netteté assez marqué et des couleurs qui claquent. Toujours en configuration d’origine, un reflex professionnel fournit des images moins traitées, plus douces, et qui, utilisées telles quelles, paraîtraient de moins bonne qualité. Pour pouvoir jouer sur ces réglages, les reflex disposent donc de fonctions permettant au photographe de définir le type d’image qu’il souhaite obtenir. Problème : il n’y a pas deux appareils qui présentent ces réglages de la même façon. Un vrai casse-tête pour s’y retrouver ! Par ailleurs, il n’existe pas de véritable cohérence entre les réglages effectués sur l’appareil, pour ceux qui veulent obtenir directement un fichier JPeg, et les réglages à effectuer sur les logiciels de traitement des fichiers bruts Raw.Des fabricants se sont déjà penchés sur la question, mais sans vraiment trouver de réponse. Nikon propose le chargement des fichiers de courbes dans ses reflex, mais cette opération doit faire appel au logiciel Nikon Capture (payant) et, par ailleurs, ces mêmes fichiers de réglages ne sont pas utilisables sur l’ordinateur pour un fichier Raw. Camera Raw d’Adobe permet d’enregistrer les réglages effectués sur l’ordinateur pour pouvoir les répéter, mais ces réglages ne sont pas importables dans les appareils. Canon vient de remettre à plat ces concepts, en donnant à tous ses reflex, à partir de l’EOS 5D, la possibilité d’importer des fichiers de préréglages appelés ‘ styles d’image ‘. Six ‘ styles d’image ‘ sont fournis en standard, correspondant à six rendus légèrement différents. Ces ‘ styles d’image ‘ sont utilisables également dans la prochaine version de DPP, le logiciel de traitement des fichiers Raw de Canon. Les mêmes réglages seront donc applicables soit directement sur l’appareil pour les photos en JPeg, soit après coup, lors du traitement du fichier Raw. Ces ‘ styles d’image ‘ sont modifiables. D’autres seront proposés en téléchargement sur le web. Ce système, en plus de gommer la complexité des réglages, revient à simuler la variation de rendu entre les fims argentiques : un changement de style dimage symbolisant un changement de film.
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