C’était lundi 6 mars : 180 policiers débarquaient rue Montgallet à Paris, le quartier des boutiques d’informatique à prix cassé. Objectif : démanteler un réseau d’importation de CD et de DVD vierges qui s’exonère du
paiement de la redevance pour la copie privée, voire de la TVA. La redevance pour la copie privée, qui s’élève à quelque 35 centimes pour un CD et 1,27 euro pour un DVD, représente en France une part importante du prix des médias vierges. Dans
d’autres pays européens, elle est bien plus faible, voire inexistante. Un DVD vierge coûte donc près de deux fois moins cher en Grande-Bretagne qu’en France. Nul besoin d’aller rue Montgallet pour acheter des DVD au meilleur prix ?” donc sans
payer la taxe. Il suffit de taper ‘ DVD vierges ‘ dans Google, puis de consulter les liens sponsorisés : des dizaines de sites, basés en Grande-Bretagne ou au Luxembourg, proposent des tarifs
imbattables. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, l’affaire est entendue : une taxe franco-française est une absurdité, car elle ne tient pas compte de la libre circulation des hommes et des biens au sein de l’Europe des vingt-cinq. On
pourra traquer les DVD importés illégalement comme on traque les cigarettes ?” et sans doute avec le même succès ?”, on n’y changera rien. L’attitude responsable consisterait à définir une politique commune en Europe pour aligner les
tarifs, ce qui compliquerait les imports sauvages. Hélas, on préfère encore faire plaisir aux lobbies musicaux en prélevant des taxes très élevées et iniques (un DVD sur lequel seront gravées des données personnelles est aussi taxé), effectuer
quelques descentes de police médiatiques et cacher ces DVD qu’on ne saurait voir…
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