A partir de 2005, la loi imposera le recyclage des équipements informatiques. En attendant, bien jeter son matériel usagé relève plutôt du parcours du combattant. Etat des lieux aujourd’hui à Paris.
‘ Je ne sais pas quoi faire de mon vieil ordinateur. Je peux vous l’apporter? ‘ C’est une question à laquelle Samir Bechrir répond souvent quand on l’appelle à la déchetterie du 18e arrondissement, à Paris. Bonne nouvelle pour ses interlocuteurs : la déchetterie reprend effectivement tous les équipements informatiques, qu’il s’agisse d’ordinateurs, d’imprimantes ou de cartouches d’encre. Seules conditions : être un particulier et vivre à Paris. En joignant Samir et ses collègues, le citoyen soucieux de l’environnement a déjà franchi une étape dans son parcours du combattant. Il ne lui reste plus qu’à se rendre à la déchetterie la plus proche de son domicile. Paris en compte quatre, implantées dans les 18e, 13e, 15e et 20e arrondissements. ‘ Certains prennent le métro et arrivent même avec leur PC sous le bras ‘, raconte Samir, admiratif.En ce samedi après-midi de mars, dans la déchetterie du 18e, les bennes contiennent une dizaine de pièces : écrans, unités centrales, imprimantes. Preuve que les Parisiens sont de plus en plus nombreux à ne pas vouloir abandonner leur matériel dans la rue, comme cela se voit encore trop souvent. Si le courage ou le temps manquent, il existe pourtant une autre solution : prendre rendez-vous avec les ‘ objets encombrants ‘, un service de la Ville de Paris qui récupère toutes sortes d’objets sur le trottoir, en bas de chez vous. Seul problème : le devenir de leur collecte. Les employés expliquent, désinvoltes, que ‘ tout est compacté et brûlé ‘. D’où l’intérêt d’adopter une attitude citoyenne, en utilisant la déchetterie. Car leurs bennes, une fois pleines, sont acheminées chez un ferrailleur qui récupère les matières recyclables. Et les produits informatiques n’en manquent pas : plastique et métaux en tête.
Le tri sélectif est une priorité
Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les principaux éléments à recycler sont les métaux ferreux et non ferreux, les matériaux inertes comme le verre, le plastique et d’autres composants parfois dangereux (écrans à cristaux liquides, commutateurs au mercure, piles, accumulateurs, toners, etc.).Même ville, autre lieu, même combat. Près de la station de métro Pasteur, l’Espace propreté est devenu, en trois ans, une ambassade du tri sélectif. Chaque mois, plus de 1 000 personnes déposent des objets à recycler : plastique, carton, vêtements, radiographies, piles électriques, cartouches d’encre. ‘ Parfois, des gens arrivent avec un ordinateur. Mais nous ne sommes pas équipés pour cela ‘, se désole Thierry, conseiller en recyclage dans le quartier. Quitte à s’attirer des ennuis avec sa hiérarchie, il accepte parfois de garder un PC. ‘ Autrement, les gens le déposent sur le trottoir en sortant d’ici. ‘L’an prochain, de nouvelles règles en matière de recyclage d’informatique devraient changer la donne (voir encadré). Et mettre fin aux crises de conscience de Thierry !www.ademe.fr
