La situation a le mérite d’être claire. Pour le Snep, le syndicat national de l’édition phonographique, l’ennemi du disque est simple à identifier : il s’appelle peer to peer !Le syndicat vient de publier des chiffres plutôt moroses sur l’état des ventes du disque en France. Avec un marché de 443,9 millions d’euros pour les neuf premiers mois de l’année 2007, contre 558,4 millions d’euros en 2006, on note un recul de près de 20 %. Sur une période de cinq ans, ce recul serait de 51 %. Et le téléchargement illégal en serait la cause principale… Dans un livre blanc sur le peer to peer, le Snep détaille les mesures qui lui semblent urgentes à mettre en ?”uvre. Elles sont simples : il suffit de filtrer totalement le peer to peer. Comment ? En imposant à tous les internautes la mise en place d’un logiciel de filtrage, sous peine de contraventions !
Une répression des plus sévère
S’appuyant sur une interprétation d’une disposition de la loi Dadvsi, le syndicat propose donc de passer à un niveau répressif impressionnant : la simple absence de logiciels de protection suffirait pour être sanctionné. Dans une interview donnée au Point, le directeur général du Snep, Hervé Rony, précise que, en bloquant totalement le peer to peer, on risque ‘ de faire barrage à tout type de téléchargement, y compris légal. Mais puisqu’on sait très bien que le peer to peer est essentiellement lié au piratage, nous estimons qu’il ne faut pas tergiverser ‘. Une analyse émanant de Cap Gemini apporte un éclairage tout à fait différent. Dans une enquête relayée par The Register, le cabinet impute la chute du marché du disque essentiellement… à l’offre de téléchargement légal ! La possibilité d’acheter à l’acte une chanson sur des plates-formes légales comme iTunes, plutôt que d’acheter un album entier sur CD, serait la cause de 82 % de leffondrement du marché du disque !
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