Le passage de l’ADSL à la fibre optique est aussi révolutionnaire que celui du 56K à l’ADSL : mais la réglementation est compliquée, les offres aussi. Voici nos conseils pour en démêler les fils.
Avec la fibre optique, les données ne sont plus transmises en haut débit mais en très haut débit : 100 Mbit/s, c’est cinq fois plus rapide en réception que l’ADSL. Qui plus est, il s’agit d’un débit réel et non pas d’un débit maximum théorique (ATM ou IP) comme celui vanté en ADSL, où plus vous êtes loin du central, plus le débit est faible et moins vous pouvez profiter de certains services comme la télévision ou la haute définition. La transmission ne subit ici aucun affaiblissement.Malheureusement, tout n’est pas rose pour autant : si l’ADSL peut, en théorie, couvrir presque toute la France, la fibre est cantonnée à certaines zones, en l’occurrence agglomérations, grandes et moyennes. Et encore, une ville comme Paris est loin d’être intégralement couverte. Car l’infrastructure du réseau est chère, ce qui impose aux FAI de regrouper leurs investissements là où il y a le plus de clients potentiels. Pour donner une idée des sommes en jeu, SFR, qui a récemment racheté Neuf, a planifié 450 millions d’euros d’investissements de 2007 à 2009 et, selon son président Frank Esser, ‘ serait prêt à investir un milliard d’euros (…) pour couvrir 5 % des Français d’ici cinq à huit ans, soit dix millions de foyers ‘. Les sommes sont si colossales que, sur les sept FAI existants, seuls les gros bras de l’ADSL sont en mesure de proposer une offre fibre : Orange, SFR, Free et Numéricable. Certains d’entre eux se sont même résignés à s’entendre pour accélérer le déploiement de la fibre. Ainsi, Orange et SFR ont récemment décidé de mutualiser leurs équipements au plus près de l’abonné, c’est-à-dire jusqu’au pied de l’immeuble. Concrètement, cela permet à la copropriété d’avoir un seul interlocuteur technique et aux différents propriétaires d’avoir un seul interlocuteur commercial (Orange ou SFR). Free propose de mutualiser les équipements au niveau du NRO, le n?”ud de raccordement optique, l’équivalent du central téléphonique pour l’ADSL. Enfin, Numéricable et Neuf, devenu SFR, ont conclu un partenariat début 2008 pour mutualiser en partie leur réseau optique et accélérer ainsi le développement de leur offre commerciale.
En attendant le Gigabit
Les man?”uvres ne font donc que commencer en France, et faute de réglementation claire, le déploiement de la fibre avance au ralenti. Pendant ce temps-là, il existe au Japon, depuis le 1er octobre, une offre fibre optique de 1 Gbit/s en réception comme en émission pour 56 $ par mois, soit environ 40 euros par mois ! Avant de voir cela arriver un jour dans l’Hexagone, l’internaute français va devoir prendre son mal en patience…