Véritables architectes de l’image, les programmes de montage vidéo permettent de construire des films en retirant les scènes ratées et en ajoutant des effets spéciaux.
Qu’ils soient analogiques ou numériques, personnels ou professionnels, les films ont toujours besoin d’être montés, c’est-à-dire découpés et réorganisés. Difficile, en effet, de diffuser telles quelles les heures d’images enregistrées avec un caméscope. Aujourd’hui, ce travail s’effectue sur ordinateur, avec des logiciels spécialisés permettant d’éliminer les scènes ratées, de raccourcir les plans trop longs, d’organiser les séquences, d’ajouter des effets, des titres, des transitions ou encore des musiques. Sans compter les programmes gratuits tels Windows Movie Maker (intégré à Windows XP) et Avid Xpress DV Free (téléchargeable sur Internet), la plupart des cartes d’acquisition et des caméscopes sont vendus avec un logiciel de montage vidéo. Mais ces outils montrent vite leurs limites et pour un montage fin, à l’image près, ou des effets spéciaux évolués, il faut se tourner vers un programme commercial, comme l’un des cinq que nous avons sélectionnés.Si ces logiciels se différencient par leur interface, leur ergonomie et leur richesse, ils partagent toutefois diverses fonctions. L’interface est ainsi invariablement fondée autour de trois modules : un chutier, qui regroupe les séquences brutes ; un banc de montage, où l’on agence sur une ou plusieurs pistes les séquences sélectionnées dans le chutier ; et un moniteur, qui permet de contrôler ce que l’on fait. Bien évidemment, tous ces programmes gèrent l’acquisition vidéo (numérisation de cassettes analogiques ou transfert de séquences provenant d’un caméscope numérique), en offrant une fonction de détection automatique des scènes en numérique, et parfois même en analogique. Et tous permettent bien sûr d’utiliser des effets spéciaux et des transitions, pour ‘ habiller ‘ le montage ; pour peu que l’on possède un PC puissant (avec un processeur à 2 GHz et 512 Mo de mémoire vive), on peut même voir instantanément le résultat, sans avoir, comme autrefois, à lancer un long calcul de rendu. Cette dernière étape reste toutefois indispensable quand il faut enregistrer le montage dans un format donné avant de le graver sur CD ou DVD-vidéo, directement depuis le programme.Beaucoup de logiciels proposent également désormais une fonction de montage automatique : on choisit les séquences à utiliser, une musique, un style (par exemple, lent), et le programme réalise lui-même un montage dans l’ambiance définie ! Et c’est parfois réussi ! Dommage toutefois que certains logiciels soient à ce point remplis de bogues, ce qui oblige à effectuer régulièrement des sauvegardes, pour éviter de tout perdre.
Les critères de notation Nous avons évalué la convivialité de l’interface, des menus et des boutons, la commodité des outils et des commandes. Nous avons également noté la qualité de l’aide intégrée et de la documentation, ainsi que leur aspect pédagogique.
Nous avons examiné les différentes possibilités de transfert de la vidéo vers l’ordinateur (depuis un caméscope ou un magnétoscope, notamment), en particulier les fonctions de découpage automatique des scènes.
Nous avons étudié la richesse, la précision et l’ergonomie des outils de montage, les possibilités de raccord automatique de scènes, le nombre de pistes (vidéo et audio) ainsi que les fonctions d’annulation des opérations.
Nous avons apprécié la variété et la qualité des transitions, des effets, des filtres et des outils de titrage proposés. Nous nous sommes aussi assurés de la possibilité de les personnaliser.
Nous avons recensé les formats reconnus, tant pour l’ouverture que pour la sauvegarde et les conversions de fichiers vidéo, ainsi que les réglages proposés pour la gravure de CD et de DVD.
Première éléments – Adobe : Le palais aux mille dédales Voici un palais opulent, riche de mille fonctions, mais dans lequel on se perd. En effet, si Premiere Elements offre les plus nombreuses possibilités créatives de ce comparatif, il pèche par sa complexité. Pourtant, Adobe a bien tenté de guider le vidéaste. L’interface est agencée autour d’onglets d’étapes qui font ressortir, à chaque fois, les principaux outils. De même, les opérations basiques de montage sont faciles à réaliser, et plutôt précises. En particulier, le cutter fait des miracles pour découper des séquences. Mais dès que l’on touche aux effets ou au titrage (excellent, au demeurant), on se retrouve écrasé sous le poids des options, innombrables et mal agencées. Fastueux, Premiere Elements propose 300 effets et transitions, avec 99 pistes vidéo, sauf que la fenêtre de réglage ne permet pas de prévisualiser le résultat ! A l’inverse, lorsque le logiciel fait simple, il se montre médiocre. C’est ainsi le seul à ne pas gérer l’acquisition analogique. De même, alors que la création de DVD s’avère simplissime, elle n’offre pas de réelles possibilités de personnalisation, et il faut se contenter des modèles fournis. Heureusement, les formats d’exportation des vidéos sont nombreux : Avi, QuickTime, Windows Media… A noter, le programme a tendance à planter lorsque l’on manipule trop de pistes vidéo.
Points forts
Outils de montage précis Pléthore d’effets et de transitions de qualité Module de titrage professionnel
Points faibles
Faiblesse du module de création de DVD Interface confuse pour l’application des effets et des transitions Quelques plantages
Note globale
14/20
Prix
99 euros
Studio Plus 9 – Pinnacle : Un colosse inébranlable Impossible de prendre en défaut ce monument du montage vidéo : Studio Plus 9 ne se bloque jamais. De solides fondations, sur lesquelles Pinnacle a bâti une interface claire et épurée, organisée autour de trois onglets (Capturer, Editer, Créer film). Résultat : la prise en main s’avère évidente et le montage, intuitif. Les transitions et les effets sont admirablement charpentés : on en compte presque 2000, appliqués sans effort grâce aux 2 pistes vidéo. Toutefois, pour utiliser la majorité (90 % environ) d’entre eux, il faudra payer un supplément. Idem pour la compression en MPeg4 ou du son en Dolby Digital 5.1. Problème : la nature commerciale de ces effets n’apparaît pas clairement, et il n’est pas rare que l’on en utilise un, par erreur. Ce n’est souvent qu’au moment de l’exportation que l’on découvre une transition barrée de l’énorme logo Pinacle. C’est décevant, d’autant que les effets gratuits fournis suffisent amplement. Comme nombre de ses rivaux (à l’exception de Premiere Elements), Studio Plus 9 intègre une fonction de montage automatique à partir d’ambiances prédéfinies. Ce dernier se montre efficace, avec des résultats d’une qualité étonnante. L’enregistrement du film ne pose aucun souci : les formats d’exportation des fichiers vidéo abondent (MPeg1 et 2, WMV 9, Real), et, avec 45 modèles de menus, la création de CD et de DVD reste un point fort. Un presque sans-faute.
Points forts
Interface accessible Stabilité exceptionnelle Effets et transitions de qualité Système d’ambiances prédéfinies efficace
Points faibles
Trop de transitions et d’effets payants
Note globale
16/20
Prix
99 euros
Let’s Edit 2 – Canopus : Architecture stalinienne Let’s Edit 2 est un logiciel despotique qui impose au vidéaste sa vision du montage. Mais pour peu que l’on accepte sa philosophie, l’ensemble est plutôt harmonieux. L’interface en déroutera toutefois plus d’un : austère, elle interdit de déplacer les fenêtres. De même, la première ligne du banc de montage n’est pas consacrée, comme à l’habitude, à la première piste vidéo mais à l’aperçu : perturbant ! Cette interface figée dans le marbre a cependant un avantage : le novice en apprivoise vite les diverses fonctions. Et elles sont multiples : outre des outils de montage précis et bien pensés, les deux pistes vidéo peuvent accueillir près de 100 transitions et 30 filtres vidéo, tous d’excellente facture et paramétrables. La création de DVD, pour sa part, s’en tient au strict minimum, sans menu ou chapitrage possibles. Les formats d’exportation sont heureusement plus nombreux (Avi, MPeg, QuickTime, Real ou WMV.) Si Let’s Edit 1 était la bonne surprise de l’an dernier, cette version ne soutient pas la comparaison avec les ténors du genre. Surtout à ce prix.
Points forts
Outils de montage efficaces Richesse et qualité des effets Nombreux formats d’exportation
Points faibles
Interface austère et figée Création de DVD trop simpliste Prix élevé
Note globale
13/20
Prix
129 euros
Video Deluxe Plus 2005 – Magix : Le grand sphinx Au premier abord, ce programme n’invite pas au montage. Son interface boiteuse, sans véritable chutier, rend la moindre manipulation laborieuse. Et hors de question de demander assistance : l’aide en ligne et le mode d’emploi sont tout aussi cryptiques… Dommage, car sous ces aspects énigmatiques se cache une merveille, puissante, complète et stable. S’appuyant sur 32 pistes vidéo et audio, les outils autorisent un travail fin. De plus, les bibliothèques débordent d’effets, de transitions et d’exemples, notamment 300 bruitages et musiques libres de droits, très bien gérés par le système d’ambiances prédéfinies. Le titreur, aussi, mérite une mention particulière : il n’a pas son pareil pour façonner sous-titres et autres génériques… une fois que l’on a percé ses mystères. La seule fois où Video Deluxe Plus 2005 se montre accessible, c’est lors de l’exportation du fichier vidéo : le module de création de DVD est plutôt bien bâti, et la gestion de la haute définition, en DivX HD et WMV HD, constitue un authentique plus.
Points forts
Outils de montage puissants et précis Nombreux effets et transitions Gestion de la haute définition
Points faibles
Interface confuse Aide et manuel déplorables
Note globale
13/20
Prix
99 euros
VideoStudio 8 – Ulead : Pénalités de retard VideoStudio 8 a tout pour plaire. Son outil de capture (en DV, MPeg ou en Windows Média, avec détection automatique des plans) est un modèle du genre. Son interface s’avère plutôt intuitive (bien qu’un peu simpliste). Organisée autour des différentes étapes (acquisition, montage, effets, export), elle facilite l’accès aux outils de montage ainsi qu’aux multiples transitions, que l’on applique en se servant des deux pistes vidéo. Son titreur, lui aussi réussi, permet d’utiliser des textes et des objets en 3D. Autant d’atouts qui auraient dû faire de VideoStudio 8 un classique du montage. Sauf que ce programme laisse un goût d’inachevé. D’abord, le traitement audio est délaissé, avec seulement cinq filtres et un système de mixage primaire. Mais c’est surtout sa lenteur qui exaspère : même sur un ordinateur de dernière génération, il faut attendre presque cinq secondes entre l’appui sur le bouton de lecture et le début effectif de la lecture. En montage, une telle inertie ne pardonne pas ! De plus, le logiciel a fait preuve d’une certaine instabilité lors des phases d’acquisition vidéo.
Points forts
Interface intuitive Titreur 3D de qualité
Points faibles
Peu de réglages audio Temps de latence inacceptable pour la lecture Quelques plantages
Note globale
10/20
Prix
80 euros
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