Il en va de l’informatique comme de toutes les technologies humaines, ou presque, depuis l’âge de pierre : sitôt inventée, sitôt détournée à des fins criminelles ou guerrières ! Certes, contrairement à la poudre
ou au nucléaire, elle ne sert pas, directement ou indirectement, à détruire physiquement. Il n’empêche : même quand ils ne s’attaquent qu’à des amas d’octets, les virus, spywares et autres logiciels mal veillants
causent des dégâts bien réels. Et si la menace n’est pas nouvelle, elle s’est considérablement accrue avec le développement d’Internet.Avec des centaines de millions de cibles potentielles interconnectées, les malfaisants de toutes obédiences redoublent d’ingéniosité et de perversité pour enrichir leur arsenal d’armes de contamination massive. Le moindre
courriel, le moindre fichier à télécharger, la moindre page Web peut héberger un ‘ code malicieux ‘ chargé de récupérer des informations confidentielles, d’altérer des données, d’ouvrir un accès caché à un
pirate, voire de transformer l’ordinateur en zombie, pour effectuer toutes sortes de tâches inavouables à l’insu de son propriétaire…Autant de dangers potentiels qui rendent le Net aussi dangereux que des rues mal famées aux yeux des non-initiés, en entretenant une véritable paranoïa, et qui incitent à multiplier les mesures de sécurité, en installant systèmes
d’alarme, portes blindées, pièges à loupet autres barbelés… Pas question de s’aventurer sur Internet, ne serait-ce que quelques minutes, sans être bardé de logiciels de sécurité, en empilant antivirus, pare-feu et antispyware.Le problème, c’est que ces dispositifs deviennent parfois aussi gênants que les intrus dont ils nous protègent.Non contents de nous imposer des restrictions et des mises à jour (payantes, bien sûr) pour garantir leur efficacité,
ces anges gardiens consomment des ressources non négligeables, surtout quand ils fonctionnent en permanence, pour tout surveiller en temps réel au point que l’on peut se demander si, un jour, nos chers ordinateurs n’utiliseront pas
l’essentiel de leur puissance pour assurer leur propre protection.Mais bon, la sécurité, ça n’a pas de prix, et il faut bien faire des sacrifices pour surfer tranquillement, sans risquer d’être agressé ou infecté : avec tout ce qu’on entend…(*) rédacteur en chef
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