Tel un mystérieux alchimiste, Arnaud Reichert combine avec élégance à ses photographies des objets 3D et des placages de textures. De quoi donner l’envie de lever le voile sur quelques-uns de ses secrets de fabrication.
Ses univers fantastiques oscillent avec grâce entre le réel et l’imaginaire. Pour les élaborer, Arnaud Reichert, photographe et infographiste de son état, met principalement à contribution les logiciels Photoshop (pour le montage, la retouche et la création de textures) et Cinema 4D (pour la modélisation, l’application des textures, les éclairages et le rendu). Principal objectif du créatif : rendre la plus harmonieuse possible l’intégration à ses photos d’images de synthèse et de textures. Par exemple, tous ses rendus 3D sont systématiquement retouchés dans Photoshop, notamment par l’ajout de bruit pour simuler le grain argentique. Concernant le logiciel d’Adobe, Arnaud apprécie tout particulièrement les outils Tampon et Fluidité qui lui permettent (à l’instar du portrait situé ci-contre) de façonner une image à l’envi. Le créatif tire également profit des Modes de fusion , on ne peut plus pratiques dans le cadre d’imbrications de calques ou de placages de textures. Les Calques de réglages lui semblent également de petites merveilles puisqu’ils lui permettent autant d’essais souhaités, voire de n’appliquer ses paramétrages que sur des portions de l’image. Concernant les Masques de fusion , l’artiste souligne avec enthousiasme leur possibilité, sans affecter le moindre pixel, de masquer ou de dévoiler à souhait les parties d’un calque. Arnaud aime également à personnaliser la forme de ses pinceaux à partir de ses propres motifs créés. En terme de matériel, le photographe qui travaille tantôt en studio, tantôt en extérieur utilise principalement le reflex 20D de Canon. Un appareil qui, outre ses qualités techniques, s’avère compatible avec ses objectifs argentiques.
Arnaud Reichert Arnaud Reichert se destinait à des études commerciales. Mais ses nombreux voyages à l’étranger, notamment au Japon, lui inoculent très vite le virus de la prise de vue. Sa rencontre en 1990, à Los Angeles, avec le photographe Brian Hennessey lui permet, par le biais d’un poste d’assistant, d’entrer de plain-pied dans l’univers de la prise de vue. La découverte quelques années plus tard du numérique sera, pour ce professionnel, l’occasion de repousser à l’infini les limites de sa créativité.
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Entre ciel et mer Le photographe souhaitait recréer une atmosphère propre à une estampe japonaise, tout en y ajoutant une touche de fantastique. À cet effet, la sirène, modélisée au préalable, a été intégrée dans Photoshop aux éléments photographiques (rocher, rivière…). L’arrière-plan se compose de prises de vues effectuées au Japon, et imbriqués les unes aux autres par le biais de calques multiples. Pour la photo ci-dessous, le modèle a été photographié dans un entrepôt désaffecté, suspendu à un filin situé à environ 1,50 mètre du sol. Le sol d’origine a été remplacé par une vue en plongée de New York. L’application des filtres Photoshop Flou gaussien et Directionnel accentue l’effet balancement, tandis que des poutres, modélisées dans Cinema 4D, donnent davantage de profondeur de l’image.
Immersion dangereuse Les éléments qui figurent au sein de cette composition baptisée Shark Attack , et digne d’une scène de film à suspense, proviennent (comme on s’en doute) de différents lieux. Une esquisse sur papier a permis de définir au préalable leur emplacement respectif. La prise de vue du mannequin a été réalisée avec un Nikonos (appareil issu de la gamme étanche de Nikon) en plongée dans une piscine, et en lumière naturelle. Les requins ont pour leur part été photographiés à travers la vitre d’un aquarium. L’objectif étant de faire concorder au plus précis la colorimétrie et la luminosité de ces différents clichés, leur fusion sur Photoshop a exigé un minutieux travail de retouche. Par exemple, Arnaud a dû effacer (avec l’outil Tampon ) nombre d’éléments indésirables, tels les reflets qui figuraient sur la vitre de l’aquarium. Des photos sous-marines ainsi qu’une chaîne (modélisée) viennent accentuer l’effet abyssal.
Objectif féerie Cette création, intitulée Coolpix 5000 et réalisée dans le cadre d’une campagne pour Nikon, offre un véritable instant de féerie. Et ce, malgré les impératifs propres à une commande publicitaire : taille et disposition de l’appareil, emplacement pour le texte… L’effet ‘ or ‘ du portrait, ci-contre, repose sur le placage, via des Modes de fusion , d’une texture de type fractale, créée par l’artiste sous Photoshop.
Black Panther ailée Afin de rendre crédible le positionnement de la bague, le mannequin a été photographié en studio, enserrant dans ses bras un cerceau. Le bijou, pris en mode Macro (afin de disposer d’une échelle appropriée à celle de la jeune femme), s’est vu doté d’éclairages similaires. Le reflet qui figure sur la pierre a pour sa part été réalisé par le biais d’un Masque de fusion . Pour donner du volume aux ailes réalisées en image de synthèse, Arnaud, par le biais de la commande Niveau et des Modes de fusion du type Superposition , y a rajouté des ombres et des hautes lumières. Le délicat mouvement des ailes repose pour sa part sur une légère déformation des motifs effectuée avec l’outil Fluidité .
Un look d’enfer ! Le modèle a été photographié en extérieur avec un Canon EOS 20D. Pour réduire la profondeur de champ, et par conséquent isoler le personnage, le photographe a travaillé avec un 85 mm (qui correspond environ à un 120 mm en argentique). Le lieu de la prise de vue, un sous-bois touffu mais très ensoleillé, offre un puissant contraste entre le personnage (fortement éclairé sur le côté) et son arrière-plan (obscur). Les cornes, modélisées dans Cinema 4D, ont été importées dans Photoshop en vue d’être insérées au crâne. Pour que les mèches de cheveux épousent avec naturel l’arrondi des cornes, Arnaud a modifié les lignes du front et de la chevelure avec le filtre Fluidité (option Déformation ). Divers échantillons de peau, prélevés avec des outils de type Tampon ou Lasso , puis assemblés via des Masques de fusion , ont servi à finaliser l’intégration des cornes. Pour accentuer la singularité du personnage et renforcer l’étrangeté du regard, Arnaud, via un Masque de fusion , lui a incrusté un ?”il de chat. Toutefois, et en vue d’accorder davantage de crédibilité au montage, l’ombre d’origine (celle qui masque une partie de la pupille) a été conservée.
De bruit et de fureur… Pour élaborer cette charge héroïque, Arnaud, lors d’une fête médiévale, a photographié séparément chacun des chevaliers, en veillant à disposer des mêmes conditions d’éclairage. Les personnages ont été détourés via des Masques de fusion , puis dotés de contours progressifs (pour adoucir les sélections). Le dragon, finement maillé (270 000 polygones) dans Poser, s’est vu exporter dans Cinema 4D afin de recevoir les textures et les éclairages appropriés. L’ensemble de ces éléments a été ensuite assemblé dans Photoshop. Les commandes Niveau et Balance des couleurs couplées à des Calques de réglage ont permis d’harmoniser les lumières, les contrastes, ainsi que l’arrière-plan. À noter que le fond a été réalisé sur la base de différentes images imbriquées. Pour atténuer le rendu trop lisse du dragon, Arnaud, par le biais d’un Flou gaussien , a ‘ bruité ‘ l’animal. L’ajout de fumées, d’ombres et de projections de sable (sous les sabots des chevaux) viennent renforcer l’action tout en apportant davantage de profondeur à limage.
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