Ce n’est qu’une coïncidence. En un mois, plusieurs géants de l’informatique se sont retrouvés devant les tribunaux, pris à parti par des consommateurs et des entreprises excédés. En cause : des pratiques commerciales sur
lesquelles l’industrie micro est aujourd’hui sommée de s’expliquer.HP est le premier poursuivi pour les pratiques de sa division imprimantes. Les utilisateurs américains se sont ainsi regroupés en class-action, ce mode qui permet à des consommateurs d’intenter une action
collective en justice lorsqu’ils sont victimes du même tort, l’affaire étant alors jugée une fois pour toutes. On reproche donc à HP d’avoir incorporé dans ses cartouches des puces qui arrêtent l’imprimante lorsque leur date de péremption est
dépassée (alors que la cartouche fonctionne encore) ou lorsque le niveau d’encre est jugé insuffisant. Des dispositifs qui, pour les avocats des plaignants, ne serviraient qu’à vendre plus de consommables. Si HP était condamné, c’est son modèle
économique qui en prendrait un coup, l’entreprise tirant une grande partie de ses bénéfices de la vente des cartouches. Dell aussi doit faire face à la colère des consommateurs américains. Réunis, là aussi, en class-action, ils dénoncent des
publicités mensongères mettant en avant des prix très bas qui, en réalité, ne seraient jamais pratiqués…Intel, pour sa part, doit répondre devant la justice nippone de ses pratiques commerciales. Les autorités de la concurrence japonaise estiment que le fondeur a accordé illégalement des ristournes sur ses processeurs à certains
constructeurs afin qu’ils ne se fournissent pas chez AMD. Et la Commission Européenne mène une enquête similaire…Les fabricants de matériels ne sont pas les seuls dans la ligne de mire. Le constructeur automobile General Motors et l’opérateur ATT ont ainsi demandé à leurs avocats de réfléchir aux moyens de poursuivre les éditeurs de logiciels
qui vendent des programmes vulnérables aux attaques de pirates ou contenant trop de bugs. Une façon d’engager la responsabilité de sociétés qui refusent toute implication dans les dysfonctionnements de leurs produits ; dans la licence de
Windows, par exemple, Microsoft précise qu’il ne saurait être tenu responsable des dommages liés à des défauts du système, même s’il en avait connaissance. Un dédouanement très répandu que l’on n’accepterait pas de fabricants d’électroménager ou
d’automobiles.
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