‘ À long terme, nous serons tous morts ! ‘, plaisantait, au début du siècle dernier , l’économiste Keynes à propos des prévisionnistes . Aujourd’hui, c’est pire : c’est à court terme, de notre vivant, que la
prévision nous fait courir le risque du ridicule ! Ainsi, s’il semble assez clair que l’histoire de la photo numérique reproduit celle de la micro-informatique, c’est à une telle vitesse que le temps d’analyser les
tendances, celles -c i sont déjà dépassées.En janvier dernier, nous avions noté l’arrivée en nombre des compacts d’entrée de gamme ‘ sans marque ‘ , bousculant les acteurs traditionnels du secteur… avant d’être à leur tour menacés, quelques mois
après, par la montée en puissance des photophones.Et pourtant, en cette fin d’année, ce sont les grandes marques qui reprennent la main. En moins d’un an, la guerre des clones semble déjà terminée… Il est vrai que, côté constructeurs, la brutalité du basculement
des consommateurs vers le numérique et la rapidité vertigineuse de l’évolution du couple baisse des prix – augmentation des performances en ont assommé plus d’un. Après avoir submergé ceux qui n’avaient pas pris le virage à
temps (les Hasselblad, Leica, Rollei), la vague atteint désormais ceux qui tiraient une bonne part de leurs bénéfices du film argentique, cette rente de situation s’étant effritée bien plus vite que prévu. Agfa n’ y a pas survécu, bien
qu’il fut l’un des premiers à se lancer dans l’appareil numérique, tandis que Kodak et Fuji résistent, mais non sans mal. Pour quoi les ‘ sans marque ‘ souffrent-ils aussi ? Sans doute parce que au-delà des coups ponctuels avec
telle ou telle chaîne de grande distribution, il faut, pour s’installer, disposer d’ u n véritable réseau, assurer un minimum de qualité et de visibilité. Bref, rassurer. Ce que les grandes marques savent faire – non seulement
les poids lourds de l a photo argentique, comme Canon et Nikon, mais aussi ceux qui arrivent du monde de l’électronique tels que Sony, HP, Samsung. Pour renforcer leur crédibilité dans la photo, ces derniers ont aussi compris qu’ il
leur fallait être présents sur l’ensemble de la gamme, et notamment la catégorie reine, le reflex. Ce qu’ils font en s’alliant avec les poids moyens de la photo qui, eux, peinent à maîtriser le domaine des composants : Panasonic
avec Olympus, Sony avec Konic a Minolta, Samsung avec Pentax. L’époque de la diversité à peine entamée, celle de la concentration semble déjà commencer. Mais …on peut se tromper.* Directeur de la rédaction de Micro Photo Vidéo
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