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À quoi sert la mise au point manuelle ?

Faire la mise au point manuellement avec un appareil prévu pour un fonctionnement automatique peut sembler étrange. Pourtant, si la majorité des appareils propose une mise au point manuelle, c’est tout simplement parce que l’autofocus n’est pas la réponse absolue pour tous les cas de figure.

Si, aujourd’hui, la façon standard de faire la mise au point consiste à laisser l’appareil s’en occuper, il n’en a pas toujours été de même. L’autofocus est à l’échelle de l’âge de la photo, une technologie relativement récente. L’autofocus doit répondre à des exigences qui ne sont pas toujours simples : détecter le sujet principal et faire la mise au point sur lui. Il y a donc deux types de circonstances dans lesquelles cet autofocus risque de manquer son but : tout d’abord, lorsque le sujet principal de l’image est très excentré ou lorsqu’il n’occupe qu’une toute petite partie de l’image ; ensuite, lorsqu’il se déplace trop rapidement pour que le dispositif ait le temps de faire la mise au point.

De la souplesse des reflex…

Les reflex disposent d’un système permettant de conserver le bénéfice de l’automatisme tout en infléchissant son fonctionnement : la mémorisation. Concrètement, on vise la zone qui constitue le sujet principal, on laisse l’appareil faire la mise au point sur lui puis, par appui sur un bouton, on bloque la mise au point (d’où le nom de mémorisation), on recadre et on déclenche. Cette mémorisation peut s’appliquer sur deux éléments : la mise au point donc et l’exposition. De la même manière que nous venons de le voir pour la mise au point, avec un reflex, on peut mémoriser l’exposition en visant le sujet à bien exposer pour que l’appareil fasse la mesure, laquelle mesure est bloquée (mémorisée) par appui à mi-course sur le déclencheur.

…à la rusticité des compacts

Avec un compact, les choses sont très différentes parce que exposition et mise au point sont liées. Il est possible de mémoriser la mise au point en visant le sujet principal, puis en pressant le déclencheur à mi-course, pour ensuite recadrer et déclencher, mais l’exposition sera compensée en conséquence, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Lorsque c’est le cas, il ne reste plus que le recours à la mise au point manuelle.Autre cas de figure, si vous voulez photographier un sujet en déplacement rapide avec un compact : il est à peu près certain que l’appareil ne sera pas assez véloce pour vous fournir une image nette. La solution consiste, lorsque cela est possible (et ce la suppose de savoir à quel endroit votre sujet va passer), à faire la mise au point manuellement sur un repère, puis de déclencher au passage du sujet. Cela étant, si tous les autres réglages que nous vous avons présentés dans cette rubrique permettent, fût-ce au prix de quelques manipulations parfois alambiquées, de contourner les limitations de compacts foncièrement prévus pour être utilisés en automatique, la mise au point manuelle sur un compact n’est qu’un pis-aller. Elle est rarement très pratique à mettre en ?”uvre et, paradoxalement, pas toujours précise car elle ne fonctionne pas en continu mais par paliers. Cela dit, dans certains cas, elle peut vous permettre d’obtenir des images que vous n’auriez pas pu obtenir avec l’autofocus.

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Luc Saint-Élie