ZTE est un géant chinois des télécoms bien placé en tant qu’équipementier dans la course à la 5G. Mais son ascension vient d’être contrariée par des sanctions prises à son égard par Washington. Car ZTE n’a plus le droit de se fournir en composants sur le sol américain pour avoir bravé l’embargo contre l’Iran et la Corée du Nord. Une sanction infligée mi-avril et valable sept ans. Le problème, c’est que ZTE peut difficilement se passer des processeurs de Qualcomm. Il a donc dû suspendre sa production de smartphones mais voit aussi son activité dans la fibre optique perturbée.
Une liste de potentiels repreneurs circule
“Les principales activités du groupe ont cessé”, a reconnu ZTE dans un communiqué diffusé mercredi. L’entreprise a également décidé de faire appel. Des médias locaux font aussi état de rumeurs sur la cession de la division smartphones du constructeur. Huawei, Oppo et Xiaomi pourraient figurer dans la liste des potentiels repreneurs.
L’AFP rapporte les propos d’un acheteur d’équipements télécoms, M. Zhao, qui affirme que l’impact des sanctions américaines serait déjà spectaculaire. Selon lui, les prix de certains produits ZTE, devenus plus rares, auraient bondi “de 50% ou davantage”. “Ils ont stoppé la production de tous les articles contenant des puces”, et si les perturbations se produisent, “les équipements ZTE (encore disponibles) ne serviront plus à rien”, a-t-indiqué.
La menace d’une guerre commerciale sino-américaine
Au coeur du litige sino-américain, une question géopolitique : ZTE avait plaidé coupable en 2016 à Washington d’avoir réexporté vers l’Iran et la Corée du Nord des équipements achetés aux Etats-Unis, en dépit d’un embargo américain, et avait écopé l’an dernier d’une amende de 1,2 milliard de dollars (un milliard d’euros). Mais Washington accuse désormais ZTE de n’avoir pas tenu ses engagements par la suite et d’avoir fait de fausses déclarations sur les sanctions qu’il était censé adopter contre certains de ses dirigeants. En conséquence, les Etats-Unis ont prononcé le mois dernier l’interdiction d’exportations électroniques destinées à ZTE. “L’entreprise poursuit activement ses communications” avec l’administration américaine pour “faciliter la modification ou l’annulation” de la décision, a insisté ZTE dans son communiqué.
Cette décision intervient alors que plane le spectre d’une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, avec la menace de droits de douane américains punitifs potentiellement infligés dès le 22 mai. Des pourparlers menés à Pékin la semaine dernière par une délégation américaine de haut rang n’ont rien donné et le vice-Premier ministre chinois Liu He se rendra à Washington la semaine prochaine pour poursuivre les discussions.
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