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Zoom entrevoit un futur où nos jumeaux numériques iront aux réunions à notre place

Il n’y a pas grand monde qui apprécie passer des heures en vidéoconférence avec des collègues. Alors pourquoi ne pas envoyer son « jumeau numérique » à la place ? C’est l’idée du patron de Zoom, qui voudrait bien que l’intelligence artificielle s’occupe des tâches peu valorisantes pour se consacrer à ce qu’il aime : flâner à la plage.

Plutôt que de participer à une énième réunion, Eric Yuan préférerait « aller à la plage » et envoyer un « clone numérique » le représenter. Pour le CEO de Zoom, l’intelligence artificielle générative pourrait être en mesure de nous aider à passer au travers de ces tâches peu satisfaisantes, afin que l’on puisse se concentrer sur les choses qui nous intéressent vraiment.

L’IA au bureau, l’humain à la plage

« Disons qu’une équipe attend que leur patron prenne une décision ou participe à une conversation significative », détaille-t-il dans une interview à The Verge. « Mon double numérique peut vraiment me représenter et participer au processus de décision », affirme le dirigeant, qui ajoute immédiatement : « Nous n’en sommes pas encore là, mais c’est une raison pour laquelle les modèles de langage actuels ont des limites ».

Le hic avec cette idée, c’est que « tout le monde partage le même modèle de langage (LLM) », admet-il. « Je devrais avoir mon propre LLM, tout le monde, nous devrions chacun avoir notre propre LLM (…) C’est essentiellement la fondation d’un jumeau numérique sur lequel je peux compter. Parfois, je peux [participer à une réunion], et parfois je ne peux pas, mais je peux envoyer mon double numérique ».

Selon Eric Yuan, nous sommes encore à 5 ou 6 ans de cet avenir. De nombreuses questions se posent : est-ce qu’une IA peut prendre une décision à notre place, et quelle est la responsabilité de l’humain ? Quid du risque des hallucinations et des réponses bidons que les bots peuvent parfois donner avec conviction ? Et que se passera-t-il si un clone virtuel était piraté ? « C’est une des raisons pour lesquelles, aujourd’hui, je ne peux pas envoyer de version numérique de moi-même », convient le CEO, qui trace un parallèle avec les débuts d’internet :

« C’est très similaire à 1995, 1996, lorsque l’Internet est né. Il y avait beaucoup de limitations. Je pouvais utiliser mon téléphone, mais c’était très lent. Ça ne fonctionnait pratiquement pas. Mais regardez aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle je pense que les hallucinations et ces problèmes seront vraiment résolus ».

Reste que si tout le monde envoie son jumeau IA en réunion, à quoi serviront-elles ? À pas grand chose… un peu comme aujourd’hui, finalement ! Eric Yuan, qui est à la tête d’une des applications de vidéoconférence les plus utilisées au monde, explique qu’on aura alors plus de temps pour les interactions interpersonnelles, « mais peut-être pas pour le travail ».

« Pourquoi devons-nous travailler cinq jours par semaine ? À l’avenir, pourquoi pas quatre jours ou même trois jours ? Pourquoi ne pas passer plus de temps avec votre famille ? », propose-t-il. Voilà un avenir derrière lequel beaucoup de monde pourront se ranger.

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Source : The Verge


Mickaël Bazoge