La qualité d’image des smartphones pourrait faire un grand bond dans les mois qui viennent grâce au constructeur de smartphones Oppo. Lors d’un événement exclusivement dédié à la photographie, le chinois, qui s’est déjà illustré par le passé avec ses super téléobjectifs, a passé la seconde et a présenté trois innovations dont deux que l’on peut qualifier de majeures. Des améliorations qui sont des adaptations miniaturisées de technologies que l’on retrouve dans les « vrais » appareils photo.
La première est un système de stabilisation dit « 5 axes » qui combine la traditionnelle stabilisation optique à une stabilisation mécanique du capteur. Employé dans la quasi-totalité des appareils photo hybrides récents, ce système synchronise les compensations de la lentille de stabilisation à ceux du capteur pour faire gagner plusieurs vitesses.
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Chez Olympus, ce procédé permet de gagner jusqu’à 6,5 vitesses (au lieu d’être net au 1/500e de seconde, on peut descendre jusqu’au 1/8e voire 1/4 de seconde !) avec les optiques les plus avancées. Oppo ne s’engage pas sur une valeur pour l’heure, mais on est en droit d’en attendre beaucoup.
La seconde grosse innovation est le premier zoom téléobjectif glissant de l’histoire des smartphones. Par le passé, des marques comme Asus avaient déjà tenté (et raté) le zoom périscopique glissant à tout faire… Mais c’est ici le premier téléobjectif, puisque la plage focale du modèle présenté va de 85 mm à 200 mm (en équivalent 24×36). Un zoom x2.4 qui promet de dépasser les limites des focales fixes actuelles.
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En effet, même sur les terminaux les plus performants, équipés de plusieurs focales fixes, les valeurs de zoom intermédiaires ne sont que des recadrages (crop) d’une image entre plusieurs points de bascule. Un zoom glissant permet (en théorie) de maintenir un meilleur niveau de qualité d’image dans toutes les valeurs intermédiaires. Ce qui dépendra autant de la formule optique (et aussi des valeurs d’ouverture !) que de l’équilibre capteur/optique.
Puisqu’on parle de capteur, la troisième innovation d’Oppo est justement un modèle maison dont on connaît déjà le principe de fonctionnement. Ce nouveau capteur RGBW intercale des photodiodes blanches (W pour White) entre chaque photodiode rouge (R), verte (G) et bleu (B). Une matrice de Bayer « améliorée » côté luminance puisque la moitié de sa surface est uniquement dédiée à l’évaluation de l’intensité lumineuse. Si ce type de capteur a déjà été développé par le passé, ce qui est intéressant dans l’annonce, c’est qu’il s’agit d’un capteur (en partie) développé par Oppo, et non pas d’un achat de composant sur étagère. Oppo estime qu’il a une marge de manœuvre dans le développement d’un capteur « custom » pour progresser et se différencier de la compétition.
Le défi de la durabilité
Selon Oppo, le capteur ainsi que la stabilisation– que l’on a retrouvé pour la première fois sous forme uniquement mécanique dans le module principal de l’iPhone 12 Pro Max – devraient rapidement arriver dans des terminaux (début 2022 pour la stab, fin 2021 pour le capteur).
Il en va autrement pour le zoom téléobjectif pour lequel Oppo n’a pas donné de calendrier précis. Et pour cause : un zoom implique des mouvements d’un ou plusieurs groupes optiques. Ce qui est déjà complexe à développer pour les vrais appareils photo devient un énorme défi quand il s’agit de l’implémenter dans le volume ultra réduit d’un terminal qui peut facilement et fréquemment tomber. Tout élément mobile ajouté par de la complexité mécanique devient un point majeur de risque de panne et Oppo a encore un énorme contrôle qualité à réaliser sur ce composant.
Certes, la stabilisation apporte elle aussi de la complexité mécanique, mais le mouvement moindre de la pièce et son déplacement uniquement sur deux dimensions lui permettent d’être plus ferme quant à sa disponibilité. En matière d’optique, les ingénieurs d’Oppo sont plus prudents. Et on les comprend.
Un revers pour le tout logiciel
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Le fil conducteur de ces trois annonces est leur caractère « physique ». Comprendre ici que si des éléments logiciels seront aux commandes, ces « nouveautés » sont issues de la photographie traditionnelle et touchent les composants, de l’optique en passant par la mécanique et le capteur.
C’est à contre-pied du courant de pensée qui veut que les plus grosses améliorations de qualité d’image, de zoom, etc. soient réalisées par des algorithmes, du calcul et de l’assemblage d’images. Personnifié par un Google qui a fini par faire marche arrière – ajout de module caméra, promesse d’un Pixel 6 avec un vrai téléobjectif, etc. – le mouvement de la photo computationnelle se heurte en effet à une réalité : si le calcul est une magnifique béquille, la photographie reste un domaine dans lequel les progrès électroniques, optiques et mécaniques ont le plus d’impact sur la qualité d’image.
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