Décision Micro & Réseaux : En dépit d’un chiffre d’affaires en forte hausse, Vignette ne fait toujours pas de profit, comment l’expliquez-vous ?Yves Nouveau : Pour l’ensemble de l’année 2000, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 366,7 millions de dollars [389,57 millions d’euros], ce qui représente une croissance de 311 % par rapport à 1999. Les pertes d’exploitation sont, quant à elles, de 24,3 millions de dollars [26,11 millions d’euros].Est-ce pour financer cette contrepartie que vous avez annoncé des licenciements le mois dernier ?Non, pas du tout. Il s’agit en fait d’une réaction par anticipation du ralentissement de l’économie américaine, qui a commencé à se faire sentir à la fin de l’année dernière. Nous avons ainsi décidé de réduire nos coûts pour augmenter notre rentabilité et rester fidèles à nos nouveaux objectifs.Comment allez-vous faire pour augmenter vos profits dans ce contexte économique ?Vignette est une entreprise d’envergure internationale. Or, si l’économie américaine ralentit, la situation n’est pas la même en Europe. L’Espagne, la France et l’Italie notamment conservent des taux de croissance convenables. Bien sûr, les start-up, grandes consommatrices de technologies Internet ont dû freiner leurs investissements. Mais celles que l’on appelle les brick & mortars [les entreprises traditionnelles qui font d’Internet une orientation stratégique, Ndlr] dont la viabilité est plus sûre, sont maintenant les plus dynamiques sur ce terrain, même si elles restent prudentes quant à leurs dépenses. Pour contrebalancer l’hésitation de certains de ces prospects, nous avons commencé à livrer des solutions packagées. Elles ont été inspirées de développements spécifiques pour de précédents clients. En les acquérant, les entreprises réduisent considérablement le délai de mise en route sur leur site web et économisent ainsi de l’argent. Ensuite, en parallèle à l’élargissement de notre offre par des acquisitions, nous avons conclu des partenariats qui nous permettront de continuer sur la voie de la croissance. Parmi les deux plus importants, figure celui conclu avec IBM. Selon les termes de cet accord, IBM va intégrer notre plate-forme d’applications e-business V/5 à sa gamme WebSphere. Plus récemment, nous nous sommes associés à Ariba dans le domaine des infrastructures Internet. Ce partenariat nous permet de livrer notre offre avec des fonctions de commerce et d’achat. Cet accord traduit assez bien l’évolution de notre clientèle. Lorsque nous avons débuté notre activité en 1995, nous nous sommes rapidement implantés dans les milieux de l’édition en ligne. Or, aujourd’hui, nous sommes de plus en plus sollicités par des sites dédiés à la vente de biens ou de services.
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