01net. : Quel panorama dressez-vous de la crise des télécommunications pour ses différents acteurs, équipementiers et intégrateurs d’une part et opérateurs de l’autre ? Yves Gassot : La crise que traversent les fournisseurs d’équipements, à l’exception de Cisco, Nokia et, dans une certaine mesure, de Siemens, est extrêmement grave. Ces entreprises ont dû prendre en compte des survaleurs d’acquisition ruineuses et constater une chute brutale des commandes.Comment les acteurs les plus en difficulté s’y prennent-ils pour affronter cette crise ? L’objectif des équipementiers est de revenir à l’équilibre en faisant des économies, notamment par la diminution de leurs effectifs. A court terme, pour faire face aux baisses d’activité, qui vont dépasser parfois 30 % sur certains segments dans l’année, la priorité de beaucoup d’entre eux consiste aussi à gérer au mieux leur trésorerie. Ils doivent donc entretenir de bonnes relations avec les banques et des lignes de crédit fiables.Comment envisagez-vous cette reconfiguration de l’industrie ? Deux options se dégagent. La première verrait les acteurs se spécialiser sur un segment de marché ou sur une technologie, quitte à s’associer à leurs concurrents actuels sur les autres segments. On peut donc dans ce cas s’attendre à un certain nombre d’accords entre grands acteursLes fabricants peuvent-ils conserver leur capacité d’innovation sous la pression financière à court terme ? Les économies effectuées ont jusqu’ici préservé l’effort de recherche et le potentiel des entreprises. Mais nous arrivons à un stade où les entreprises vont devoir faire des choix plus précis dans leur porte-feuille technologique. Sinon elles risquent d’obérer leurs capacités de rebond attendu sur le marché des télécommunications.Le marché repartira-t-il un jour ? Oui, pour plusieurs raisons. Les redondances dans les équipements et les infrastructures vont petit à petit se résorber. Les difficultés financières des opérateurs vont progressivement se résoudre. Et les nouveaux services mobiles favoriseront la création d’un marché pour la 3G à partir de 2004.Comment réagissent les entreprises clientes des opérateurs à la crise des télécoms ? Elles sont sensibles à la baisse des prix, mais aussi au maintien de la concurrence et à la pérennité des offres et des engagements de leurs prestataires. La faillite de Global Crossing et de WorldCom, le démantèlement de KPN Qwest ont renforcé leur sensibilité sur ce dernier point.
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