01net. : Pour l’attribution des quatre licences UMTS, le gouvernement a écarté la procédure des enchères au profit d’une sélection sur dossier. L’Etat devrait ainsi empocher 130 milliards de francs. Est-ce un choix raisonnable ?
Yves Gassot : Tout d’abord, quel dommage que le débat soit intervenu aussi tard, et que l’Europe ait laissé chaque pays choisir son mode d’attribution ! Cela dit, les discussions intervenues ces derniers jours en France ont créé une fausse attente. En effet, si le gouvernement avait opté pour des enchères, système complexe à mettre en oeuvre, il n’aurait pas été en mesure de respecter le calendrier européen qui impose que les licences UMTS soient attribuées au 1er janvier 2001.La procédure de soumission comparative était donc quasi inévitable, selon vous. Reste le prix à payer…Les opérateurs candidats seront certainement déçus par le niveau de redevance. La facture totale, soit 130 milliards de francs, est très largement supérieure à ce qui était envisagé initialement, mais assez cohérente avec ce qui s’est passé en Grande-Bretagne si l’on compare les durées et le nombre des licences. Mais le gouvernement ne pouvait y échapper compte tenu des objectifs de réduction des déficits, et même si une partie de la somme ira au fonds de retraites.
Cela dit, tout reste à faire pour réussir l’enjeu du développement de l’Internet mobile en Europe.Justement, on s’aperçoit que, enchères ou ” concours de beauté “, les licences UMTS se payent très chères en Europe. Quelles seront les conséquences pour le marché de la téléphonie mobile ?Je crois que la facture à payer agira sur le modèle économique des opérateurs. Ne serait-ce que parce que le coût des capitaux sera plus élevé. Du point de vue du consommateur, on peut donc prévoir un impact plutôt négatif sur les conditions tarifaires. La deuxième conséquence concerne les tours de table.Par les débits qu’ils promettent, très largement supérieurs à ceux de la norme GSM actuelle, les réseaux UMTS sont le véhicule désigné de l’Internet mobile. Pour autant, le développement du WAP sera-t-il aussi explosif que le prédisent les opérateurs de télécoms ?Si le phénomène WAP se limite à la diffusion de terminaux compatibles, alors la réponse est oui, vu le taux de renouvellement des équipements. Si la question porte sur la hausse des communications pour accéder aux nouveaux services, ou à l’impact sur les recettes par abonné, alors là, personne ne sait. Car avec le WAP, il y a deux logiques qui s’affrontent : la logique marketing du mobile, à l’origine de la tarification à la seconde près, et des forfaits ; et celle de la gratuité des services présents sur le Web.
Si on suit l’évolution de ce qui se passe sur Internet, on peut imaginer qu’un opérateur décide de rendre gratuit laccès aux services WAP.
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