YouTube songe à proposer des abonnements payants dans l’espoir d’inciter davantage de groupes de médias à lui accorder les licences d’émissions télévisées ou de films récents dans leur intégralité, a indiqué un cadre supérieur du groupe.
« Nous faisons des paris intéressants au sujet des contenus long format : tous les contenus ne nous sont pas accessibles dans le cadre de notre modèle publicitaire (actuel) », a déclaré David Eun, vice-président chargé des partenariats, à propos des contenus chez Google lors d’une interview à Reuters.
Parallèlement aux courtes séquences vidéo amateurs, qui représentent la plus grande partie de son offre, YouTube cherche à accroître son offre de contenus soumis à des droits de diffusion dans leur version intégrale.
Différentes options
Mais les studios et chaînes de télévision rechignent à autoriser la diffusion de programmes récents sur Internet, y compris dans le cadre d’un accord de partage des recettes publicitaires, craignant de cannibaliser certaines de leurs sources de revenus – comme ceux provenant du câble outre-Atlantique ou de la vente de DVD. Pour lever ces réticences, YouTube pourrait donc proposer aux internautes différentes formules d’abonnements mensuels, à l’image de ceux proposés par les chaînes câblées.
Une autre option consisterait à proposer des films en location, à l’instar de la plate-forme iTunes, d’Apple, ou d’Amazon.com. Des discussions à ce sujet ont eu lieu entre YouTube et les studios Lionsgate Entertainment, Sony Pictures, une division de Sony, et Warner Bros de Time Warner.
Cette évolution semble incontournable pour YouTube car s’il est de loin le site de partage de vidéos le plus fréquenté aux Etats-Unis, avec plus de 125 millions d’utilisateurs par mois, de nombreux analystes estiment que son concurrent Hulu, qui propose des émissions dans leur intégralité et non des extraits, représente le futur du marché de la vidéo en ligne.
Hulu est détenu conjointement par trois des quatre grands réseaux de télévision américains : NBC Universal, filiale de General Electric, Fox Entertainment, filiale de News Corp, et ABC, de Walt Disney. Il est rapidement devenu le numéro deux des sites de vidéos aux Etats-Unis.
Un modèle toujours axé sur la publicité
En dépit de cette évolution, les recettes publicitaires constitueront toujours la pierre angulaire du modèle économique de YouTube. Et ses partenaires fournissant du contenu pourraient commencer à enregistrer des recettes significatives en 2010, a ajouté David Eun mardi lors d’une présentation aux analystes.
« Si nous continuions simplement à nous concentrer sur notre modèle publicitaire, cela créerait suffisamment d’opportunités de recettes significatives », a-t-il déclaré, estimant que le site s’était pour l’instant contenté d’effleurer les différentes possibilités qui s’offraient dans ce domaine. C’est également un modèle économique articulé autour des recettes publicitaires qui a régi les partenariats entre YouTube et Universal Music (Vivendi), Sony Music et EMI pour le site de clips vidéo Vevo, lancé au début du mois.
Warner Music et la filiale de Google seraient parvenus à un accord au mois de septembre 2009 mais la maison de disques n’a pas encore formellement rejoint la plate-forme Vevo. Ces accords reposent simplement sur le partage des recettes publicitaires, a indiqué David Eun.
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