Face à l’invasion des écrans et des rapports souvent très (trop ?) alarmistes, les parents sont de plus en plus préoccupés par le temps que passent leurs chérubins sur les tablettes, smartphones, PC, consoles, etc. LCD ou OLED, dans nos esprits de géniteurs tourmentés, c’est blanc bonnet et bonnet blanc : les écrans c’est le mal.
Pour redonner tout son pouvoir à l’imaginaire certains constructeurs développent des produits qui se concentrent sur son expression la plus puissante : le son. Dans la jungle des produits que l’on peut acheter à Noël, un appareil sort du lot : le Yoto Player – ou lecteur Yoto dans notre beau pays. A la fois une enceinte connectée, une veilleuse, une radio et un lecteur d’histoires. Une solution quasi parfaite pour qui veut accompagner l’épanouissement de son enfant, et de son imagination… sans écran.
Pour ceux qui ont déjà l’expérience de Lunii « la fabrique à histoire », le Yoto Player s’avère très différent. S’il est tout de même 40 euros plus cher que son concurrent français – 100 euros, ça fait une belle somme ! – il est aussi incomparablement meilleur sur tous les plans. Et bien différent dans la philosophie.
Un appareil vraiment complet
Certaines offres proposent des systèmes audio avec du contenu préchargé, d’autres uniquement chargeable via un câble (Lunii), d’autres uniquement en streaming (Merlin), etc.
Yoto fait tout cela à la fois et même un peu plus. Les histoires, musiques et autres podcasts s’achètent et se jouent via des cartes format cartes de crédit. On peut aussi lancer les contenus depuis l’app du smartphone, histoire achetée, podcast, ou utiliser Yoto comme une enceinte Bluetooth.
Et en matière de son, il s’agit du meilleur lecteur audio pour enfant. On ne va pas parler de son Dolby DTS ultra cristallin, ce n’est pas le cas. Mais le son est propre et clair, les histoires et les podcasts sont bien plus que simplement intelligibles : on entend tout proprement et on ne sent pas de fatigue auditive au bout de la 7e lecture de cette satanée histoire (enfin si, mais à cause de l’histoire, pas à cause du son).
Côté fabrication, c’est un sans-faute : la qualité des matériaux, le design de l’appareil, ou encore le toucher des boutons en font un appareil vraiment premium – encore heureux à 100 euros !
En matière de connectique, l’alimentation se fait via un connecteur magnétique propriétaire et l’appareil est pourvu d’une prise casque dont le parent peut limiter la puissance de sortie (là encore, via l’app).
Dommage que la housse en silicone, qui protège l’appareil et lui ajoute une poignée de transport, soit vendue en option.
Pourvu d’un affichage de 16×16 gros pixels, Yoto affiche l’heure et le temps qu’il fait, le jour, et la phase de la lune, la nuit.
Petit raffinement de papa poule : quand on met l’appareil tête (l’afficheur) en bas le soir, un cerclage de LED se met à briller tout doucement et sert de veilleuse. Et là encore, les équipes de Yoto sont allées au bout du travail puisque la couleur de cette guirlande est paramétrable via l’app.
Le retour du support physique
Pour profiter des histoires, une des premières solutions est d’acheter des histoires qui prennent la forme d’une carte de crédit à insérer dans l’appareil. En réalité, les cartes ne contiennent qu’une puce NFC : il faut être connecté à Internet la première fois qu’on enfiche la carte, le contenu est alors téléchargé dans la mémoire interne (8 Go) et dès que l’enfant (ou mamie !) introduit la carte, l’histoire commence.
Le bouton de gauche sert à régler le volume, celui de droite permet de changer de chapitre. Selon les livres, chaque chapitre peut avoir une image/icône qui s’affiche qui permet, dans certains cas, de savoir à quel chapitre on est – dans « The Ugly five » (en anglais) de Julia Donaldson les chapitres ont l’apparence des animaux de chaque partie de l’histoire.
Ce support physique permet aux enfants de choisir « physiquement » quelle histoire ils veulent mettre dans le lecteur. Outre offrir un ancrage dans le monde réel et fini, expérience plutôt salvatrice dans notre univers de plates-formes de contenus numériques « infinis », l’usage des cartes évite un balayage parfois un peu fastidieux avec les contenus préchargés façon Lunii.
Licences acquises et cartes vierges
L’usage des cartes est à la fois une force et une faiblesse puisque pour que l’enfant reste 100% autonome dans son choix des histoires, il doit apporter ses cartes avec lui. Et s’il les oublie ou qu’il les perd ? C’est là que l’équipe de développement de Yoto a fait fort.
D’une part, l’introduction d’une carte vous garantit l’accès à la licence : vous avez pris Yoto chez mamie et mini-vous n’a pas la carte de son histoire favorite ? Vous pouvez tout de même la jouer via l’application de votre smartphone. Plus fort : s’il a perdu la carte, vous pouvez reprogrammer une carte vierge (achetables par parquet de 5 ou 10) pour qu’elle lui serve de carte de remplacement. Il suffit de placer la carte dans Yoto et de la programmer via l’app avec la licence que vous avez acquise la première fois que vous avez introduit la carte.
Encore mieux (si, si) : si vous avez acheté des audiobooks au format MP3/AAC (ou des CD que vous encoderez dans ces formats), vous pouvez programmer ces cartes avec vos fichiers.
Mettez-les sur votre smartphone, allez les chercher via l’app et hop, la version livre audio en CD d’Aladdin que tonton Jacky lui a offert l’an dernier devient une carte ou une histoire sur une carte (jusqu’à 100 fichiers et 600 Mo). Et vous pouvez même personnaliser les histoires et chapitres en chargeant des images que l’application convertit en icônes qui s’affichent sur le lecteur !
Pour les podcasts, la manipulation est moins élégante puisque vous pouvez faire une liste de lecture, mais des épisodes déjà publiés, les liens vers le flux live ne fonctionnent pas.
Podcasts et journal quotidien
Si on achète le lecteur et des histoires, outre le fait qu’on puisse charger ses propres contenus, il faut aussi tenir compte de l’offre de podcasts intégrés. Et plus particulièrement d’un journal quotidien produit par les équipes de Yoto. Si l’entreprise est anglaise, ce journal des enfants – avec des activités, des rendez-vous, les anniversaires du jour, etc. – existe aussi en version française (Mini Journal Yoto).
Testée avec la version anglophone du journal, l’émission est devenue le premier réflexe du matin de mon monstre. Autant pour le côté éducatif que pour la loooongue litanie des anniversaires ^_^
En langue française on a donc droit au « Mini Journal Yoto », à « Des histoires en musique » de Radio Classique (lues par l’incroyable Élodie Fondacci), à « Maman j’ai raté l’actu » (pour les 8-12 ans), aux « Promenades imaginaires » du Musée d’Orsay, et à « Kidico : mon encyclopédie sonore ». A cela s’ajoutent 17 programmes en anglais.
Un chargeur pratique, mais propriétaire
Le chargeur magnétique livré a la force de ses qualités. Il est pratique et sécurisé pour les enfants, puisqu’il ne délivre du courant que lorsqu’il est totalement en contact avec l’appareil. Le magnétisme permet d’éviter les manipulations impliquant une motricité fine pas nécessaire acquise par le public le plus jeune.
Mais outre le fait qu’il soit encombrant avec son gros bloc secteur, il est surtout propriétaire. Ce qui veut dire qu’en cas de perte, vol, immersion dans un lac de lave ou rongeage par un raton laveur, il faut s’en procurer un autre… et à en juger par le site de Yoto, l’entreprise est comme tout le monde frappée de plein fouet par la pénurie de composants et aucun chargeur de secours n’est disponible depuis environ deux mois.
Heureusement pour les paranos qui seraient intéressés par le concept, mais se refusent à passer par un tel chargeur, un Yoto Mini vient juste de sortir. Une version de voyage plus compacte qui se recharge en USB-C.
Le Yoto Player n’est pas la plus chère des « enceintes-lecteur audio pour enfant » pour rien : c’est aussi la mieux finie, la plus complète et celle qui offre le meilleur son.
L’audiothèque en français est désormais riche de plus d’une centaine d’histoires, activités, podcasts et autres musiques. Outre le système de cartes physiques, sa fonction reine est la possibilité de charger vos propres contenus dans l’enceinte, vous permettant ainsi de ne pas perdre le bénéfice des CD audios et autres MP3 que vous avez déjà achetés – les autres systèmes façon Lunii et Merlin sont de ce côté totalement fermés.
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