Le modèle de la comparaison de prix ressort des cartons. Un temps perçu comme le filon de la nouvelle économie, le secteur, qui a connu depuis faillites et concentrations, voit poindre un nouvel acteur. En s’appuyant sur la technologie
Inktomi, Yahoo! lance aux Etats-Unis son moteur de comparaison de produits (recherche par prix, marque…), grâce auquel il entend bien générer de substantiels revenus.En effet Yahoo!, qui réalise déjà 11 % de son chiffre d’affaires avec sa partie Shopping, compte faire fructifier cette manne. Yann Motte, directeur des produits et des services de Yahoo! France, détaille :
‘ Nous serons rémunérés en fonction du nombre de clients que nous apportons aux marchands. A ce modèle économique se superpose celui des liens sponsorisés. Grâce au rachat d’Overture, nous proposerons aux commerçants des
espaces promotionnels. ‘Le consommateur pourrait s’y perdre quelque peu. Sur cette partie du site, les premières réponses proviendront des marchands qui auront payé leur ticket d’entrée. Pour Jean Fabrice Mathieu, directeur marketing et développement Europe de
Kelkoo, la légitimité de ce type de services est un faux débat : ‘ Chaque page de recherche comporte une partie payante et une autre gratuite. De plus, les marques qui paient pour arriver en première position sont
pertinentes. Enfin, les internautes savent aujourd’hui qu’il faut monétiser les services pour exister. ‘
Les acteurs français restent sereins
Pour autant, les marchands ne désirant pas acquitter un droit d’entrée auront également droit de cité. Selon certains, cette approche exhaustive pourrait être dommageable à Yahoo!. ‘ Soit on fait du shopping, soit
on fait du moteur de recherche, déclare Antoine Boulin, directeur marketing des sites de comparaison de prix Bestofmicro et Buycentral. Google s’est essayé au shopping avec son outil Froggle, qui mêle comparaison de prix et
recherche classique. Les offres sont mal classées, et neuf mois après son lancement Froggle est toujours en version bêta test. Mais Yahoo! ?” qui a développé depuis longtemps une partie Shopping ?” a peut-être plus de
légitimité. ‘Si aujourd’hui Yahoo! possède le savoir-faire pour implanter la comparaison de produits en Europe, les acteurs français se veulent sereins. ‘ La comparaison de produits n’est pas qu’une brique technologique. Le
marché européen est atomisé. Parfois encore en développement. Il faut se faire connaître des marchands. C’est pourquoi nous pensons que des acteurs comme Kelkoo [Actuel partenaire de Yahoo! en France et dans les pays Scandinaves, NDLR]
peuvent apporter leur savoir-faire à Yahoo! en ce domaine ‘, souligne Jean-Fabrice Mathieu. Certes, mais l’américain possède une marque forte et de solides relations commerciales avec les acteurs du web français.Même si, aujourd’hui, Yahoo ! ne nous a pas confirmé l’arrivée de ce service en Europe, le portail a souvent lhabitude de décliner ses services dans ses autres filiales. Son implantation mettrait alors à mal les acteurs français.
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