” Piloter un avion c’est tout bête finalement. “ C’est ce que pourrait se dire n’importe quel quidam après avoir visité une cabine de pilotage. Pourtant, la différence entre un charter piloté par un professionnel et un autre conduit par un amateur, c’est que le premier reste en l’air.Paradoxalement, ce qui est valable pour un avion l’est aussi pour un site Web mais semble plus difficile à admettre. C’est tout bête mais un site, c’est plein de petits détails à maîtriser. Prenons un exemple. ValueClick diffuse des bandeaux sur des sites à faible trafic en les payant au clic. La semaine dernière, cette régie publicitaire en ligne se décide à envoyer un message à tout son réseau. L’attention est sympathique. Elle l’aurait été encore plus si les destinataires de la prose avaient été en copie cachée. Franchement, dévoiler sa base de ” clients ” au vu de tous, c’est interdit. Chapitre 43 du livre du pilote de Web : “A tes concurrents ta base de clients, tu ne dévoileras pas.” Du coup, lesdits clients se sont fait arroser d’une soixantaine de spam en deux jours et songent sérieusement à ne plus jamais entendre parler de la régie.Même MultiMania s’est amusé à enfreindre les règles du livre des pilotes de Web. Le chapitre 3, en l’occurrence, l’un des plus importants : “Seulement quand ton site fonctionne de la promotion tu feras.” Mais la filiale de Lycos a trouvé le moyen de lancer sa campagne de publicité en plein déménagement. Les internautes, attirés par l’odeur du 11e commandement de Michel Meyer, ont eu la bonne surprise de découvrir un site qui affichait ” page indisponible ” quel que soit le lien sur lequel ils cliquaient. Les membres de la communauté n’ont pas été laissés de côté ! Ils ont pu voir que le service de pages dynamiques PHP était brusquement interrompu. Et que leur petit site perso était inutilisable. Une volonté des dieux sans doute.Pour finir, faisons un détour par le site d’un grand distributeur d’articles de sport. Jusqu’à très récemment, n’importe quel internaute pouvait avoir accès à l’intégralité de la liste de diffusion dudit magasin en modifiant légèrement l’URL affichée dans son navigateur. Les concurrents ont dû apprécier cette délicate attention. Tout cela est assez risible, finalement, tant qu’on n’est pas dans l’avion. Car le chapitre 1 du livre du pilote de Web mérite souvent d’être rappelé : “Pour ton site Web, des personnes compétentes tu embaucheras.”Cest bien joli de faire créer un site Web par une web agency peu scrupuleuse sur les détails, et de faire opérer le tout par un génie débusqué dans un newsgroup. Le crash est juste plus douloureux.Prochaine chronique le vendredi 16 mars 2001
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