Les lettres de l’alphabet ne suffisent plus pour nommer toutes les variantes des xSP. Des ASP – Applications Services Providers – aux WSP – Web Services Providers -, en passant par les MSP – Managed Services Providers. Et ce n’est pas un hasard si les premiers xSP ont utilisé la lettre I, pour Internet Service Providers – ISP -, puisque les standards internet se sont imposés comme l’infrastructure dominante des SI modernes.Le métier des xSP ? C’est de prendre en charge, pour une entreprise cliente, tout ou partie des infrastructures, des applications ou de leur gestion. Est-ce la renaissance de l’outsourcing des années 90 ou, au contraire, l’émergence d’un mouvement de fond qui va changer la physionomie des SI des entreprises de toute taille, de tout secteur ?Dans ce nouveau contexte 100 % internet, tout DSI devant pren- dre une décision concernant un composant du SI doit systématiquement étudier l’option xSP sans a priori, avec un pragmatisme total. La variété des contextes organisationnels et techniques et la diversité des solutions xSP font que l’idée même de réponse unique à ces questions complexes n’a aucun sens. Séparer les décisions d’infrastructures et d’applications est l’une des clefs des choix xSP.Dans le domaine des infrastructures, les avantages sont clairs et les risques faibles. L’exigence de fiabilité et l’imprévisibilité croissante de la demande, de sa répartition dans le temps et dans l’espace internet font que les xSP d’infrastructures seront de plus en plus mis à contribution. Aucune entreprise – grande ou moyenne – ne pourra lutter contre les ressources dont disposent des Exodus, Akamai ou autres Digital Island. En 2000, Exodus a ouvert dix centres de traitement, couvrant. . . 250 000 mètres carrés. Cette ” énergie internet ” sera fournie par des fournisseurs peu nombreux, extrêmement puissants et mondiaux. Il restera peu de place pour les petits ou les très spécialisés, tels que les SSP – Storage Service Providers.Pour le moment, les décisions sont plus délicates dans le domaine des applications. Success stories et échecs retentissants se partagent les pages web qui traitent des xSP. Car l’erreur la plus courante consiste à choisir comme premier chantier ASP les applications c?”ur de métier de l’entreprise. Ainsi, face aux réussites d’une compagnie aérienne qui a externalisé ses 120 000 boîtes aux lettres ou à cette chaîne d’hôtels qui a mis en ASP les applications de gestion de ses 5 000 établissements, on trouve des ” horror stories ” telle celle de cette cha”ne de magasins de vêtements, incapable de facturer pendant quatre jours suite à la défaillance de son ASP. La gestion d’une force de vente et le suivi de projets sont des applications idéales pour tester le concept d’ASP. Le site www.webware.com présente ainsi 5 000 applications classées en dizaines de familles. Les DSI ont maintenant à leur disposition des offres xSP crédibles, performantes et sources potentielles de réduction de coûts.Comme toujours, les deux extrêmes – refuser ces solutions ou s’y précipiter tête baissée – sont condamnables. Ni 5 % ni 95 %. Telle devrait être la démarche raisonnable face aux potentiels xSP. La seule externalisation à refuser à 100 % reste celle de la responsabilité globale du SI. Dans un article remarquable, ” Outsourcers are losers “, Paul Strassmann analyse les performances économiques de grandes entreprises ayant outsourcé lintégralité de leur SI et démontre que toutes, sans exception, ont eu des résultats financiers plus mauvais que la moyenne de leur secteur.
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