Après ses serveurs en rack Xserve, Apple propose sa première baie SAN baptisée Xserve Raid. Cette baie au format rack 3U (13,3 cm de haut) se distingue par l’utilisation de quatre à dix-sept disques durs Hitachi de 180 Go avec une
vitesse de rotation de 7200 tr/ min et d’une mémoire tampon de 8 Mo sur autant de canaux Ultra ATA/100 indépendants. Un choix économiquement intéressant face à des disques Ultra SCSI, voire FC natif, qui permet à Apple d’annoncer un coût au
gigaoctet de 4,84 à 9,30 euros ht. La baie comporte deux contrôleurs Raid de 128 à 512 Mo de mémoire cache chacun. Chaque contrôleur gère de façon indépendante un groupe de sept disques au maximum et possède son propre port Fibre Channel 2 Gbit/s.
Ainsi, le Xserve RAID peut être considéré comme deux baies SAN indépendantes accueillant au plus sept disques, soit une capacité de stockage maximale de deux fois 1,26 To. En revanche, on apprécie l’alimentation et la ventilation redondantes en
standard.
Configuration : un logiciel d’administration Java
Nous avons reçu une configuration équipée de dix disques de 180 Go (un disque supplémentaire est vendu 550 euros ht) et de 512 Mo de mémoire cache par contrôleur (cette option coûte 300 euros ht). L’installation de la baie n’a pas
posé de problème et nous avons été agréablement surpris par la simplicité d’utilisation du logiciel d’administration pour la création de volumes Raid. Celui-ci, baptisé RAID Admin, est une application Java, ce qui le rend compatible avec toute
plate-forme dotée d’une machine virtuelle Java. La création d’un volume Raid se fait en trois étapes claires: choix du niveau Raid (0, 1, 3, 5 ou 0+1), sélection des disques et options complémentaires (initialisation des disques en tâche de fond et
activation de la mémoire cache des disques).
Mesures : de bons résultats en lecture et en écriture
Nous avons testé la baie SAN d’Apple en connectant ses deux contrôleurs Raid à un commutateur FC 2 Gbit/s Vixel 335. Nous avons ensuite branché sur le commutateur deux serveurs Dell PowerEdge 2600 dotés de cartes Fibre Channel Qlogic
QLA-2340. Les deux contrôleurs étant indépendants, chaque serveur en utilise un de façon exclusive. Les dix disques de la baie sont répartis en deux groupes de quatre disques en Raid 5 et deux disques de secours. Deux tests ont été réalisés : un
test de lecture de fichiers de 100 Mo de la baie vers les serveurs et un test d’écriture d’une multitude de petits fichiers en CIFS. On constate que la baie SAN d’Apple obtient de bons résultats. Elle n’est que 2,9 % moins rapide que la CX200
de Dell EMC (testée avec dix disques FC de 73 Go à 10 000 tr/min) et parvient à l’égaler en écriture. Le choix de disques Ultra ATA/ 100 ne semble donc pas pénalisant pour les performances. Les disques non affectés à un volume Raid sont
automatiquement considérés comme des disques de secours et le retrait d’un disque provoque la reconstruction du volume avec un disque de secours et le déclenchement d’une alarme lumineuse sur la baie et dans le logiciel d’administration. Le retrait
d’une alimentation ou d’un module de ventilation ne provoque pas non plus le moindre arrêt de la baie.
Notre avis : jusqu’à cinq fois moins chère que la concurrence
La baie d’Apple offre un bon niveau de performances et se révèle très simple d’emploi, même en environnement hétérogène. On déplore l’absence de statistiques et de véritables fonctions de monitoring au niveau du logiciel
d’administration, fonctions réduites principalement à l’affichage de la baie et des disques sous la forme d’icônes lumineuses (des fonctions sont néanmoins proposées sur le serveur Xserve d’Apple). De même, le stripe size ne peut pas être modifié
(sa valeur est fixée à 64 Ko), ce qui limite d’autant les possibilités d’optimisation selon le contexte. Il est dommage qu’Apple n’ait pas étendu le concept de redondance au contrôleur Raid. Reste que la baie est jusqu’à cinq fois moins chère que
certaines solutions concurrentes à capacités équivalentes.
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