Là où XML confère la portabilité des données, Java autorise celle des traitements. Les deux technologies sont devenues inséparables. Une combinaison que l’on doit avant tout à Sun, qui a ouvert sa plate-forme J2EE au métalangage XML, proposant outils et interfaces facilitant et accélérant considérablement les délais de développement.Epaulé par IBM et Oracle, pour ne citer que deux des principaux piliers de Java, Sun a ainsi gagné le pari de faire de son langage de programmation, celui de toutes les plates-formes. Car il faut bien le reconnaître, malgré deux promesses – non tenues – de normalisation, Java reste la propriété de Sun.Une caractéristique qui, a priori, ne gène pas Jean-Christophe Bernadac, directeur technique de Cosmobay. “La portabilité est un argument nécessaire et suffisant pour justifier la présence de Java dans le couple technique de l’e-business. C’est le seul langage qui garantit aujourd’hui la même efficacité sur toutes les plates-formes, qu’il s’agisse de Windows ou d’Unix. Toute entreprise qui ne veut pas s’imposer de contraintes technologiques doit donc opter pour Java “, souligne-t-il.
Java n’a pas le monopole de l’indépendance
Un point de vue que ne semble pas partager Stéphane Boix, directeur technique de On-Net-Services, portail spécialisé dans les prestations de services, qui ne voit pas “d’intérêt de chercher à développer pour la portabilité, quand l’application est destinée à fonctionner sur une plate-forme précise.”La portabilité n’est pas l’apanage de Java, les langages de script Perl ou PHP (qui dispose, en outre, de capacité objet) étant également indépendants de toute plate-forme. Et si le langage de Sun était, il y a encore quelques mois, le seul à offrir la puissance d’un C ou C++ dans un environnement objet adapté au web, ce n’est plus le cas désormais.Combinant la puissance d’un C++, à la simplicité de Visual Basic, le nouveau langage de Microsoft C#, pourrait bien venir semer la discorde dans le couple Java/XML. Et ce, d’autant plus que Microsoft a entrepris de prouver au monde qu’il n’est plus le grand méchant du passé en soumettant C# à l’Ecma pour normalisation, coupant ainsi l’herbe sous le pied à son concurrent n’ayant jamais dépassé le stade des promesses.
Sun et Microsoft parient sur la machine virtuelle
Reste que C# arrive bien tard et “qu’il est suffisamment proche de Java en termes de fonctionnalités pour que l’un des deux disparaisse “, estime Jean-Christophe Bernadac, en insistant sur le fait qu’il ne s’exécute, pour l’heure, que sur la plate-forme Windows.Certes, mais tout comme Sun, Microsoft mise sur l’implémentation de la machine virtuelle, nécessaire à C#, par les éditeurs de plates-formes compatibles XML. Et quel éditeur pourrait se permettre de se couper du système d’exploitation le plus utilisé actuellement, soutenu, de surcroît, par une des plus grandes bases installées de développeurs (Visual Basic) ?Sans compter que Microsoft n’est pas en reste en matière d’outils et d’interfaces pour XML, proposant ainsi les avantages en terme de développement. Reste à savoir comment les promesses de normalisation se concrétiseront…
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