Le smartphone sur roue n’est plus qu’une façon de parler des écrans toujours plus grands à bord des voitures. En ce 28 décembre, le constructeur chinois Xiaomi a dévoilé sa première berline électrique, faisant passer le spécialiste des smartphones en un nouveau constructeur automobile, prêt à produire ses propres systèmes de batterie, ses propres moteurs, et ses propres châssis. La production se fera en revanche en partenariat avec BAIC Group.
La première voiture électrique Xiaomi s’appelle « SU7 » et se présente comme un parfait mixte entre une Porsche Taycan et une Tesla Model S, vue de l’extérieur – deux constructeurs mentionnées lors de la conférence jeudi à Pékin. À l’intérieur, l’influence de Tesla est claire, avec l’ensemble des commandes regroupées sur un seul et même écran tactile. Évidemment, c’est un OS maison qui est installé à bord.
Les premières caractéristiques de la Xiaomi SU7 promettent un modèle à la hauteur de la concurrence, avec jusqu’à 800 kilomètres d’autonomie et une capacité d’accélération impressionnante, à 2,78 secondes sur le 0 à 100 km/h. En revanche, il n’a pas été question de recharge lors de la conférence, ni de la composition des batteries.
Our Xiaomi HyperEngine is making significant progress.
The V6 and V6s, with a max rotor speed of 21,000rpm, are currently in mass production. The even more impressive Xiaomi HyperEngine V8s, hitting 27,200 rpm, will be on the road by 2025. This is a significant step forward as… pic.twitter.com/CGRxGGh30E
— Lei Jun (@leijun) December 28, 2023
Plutôt que de parler de chevaux pour la puissance, la berline a présenté ses moteurs en fonction de leur capacité maximale de rotation. D’un régime de 21 000 tours par minute sur ses HyperEngine V6 et V6S qui propulseront la SU7, ils passeront à 25 000 tours par minute en 2025 avec une nouvelle génération de moteur, puis à 35 000 tours par minute dans un futur plus lointain.
Des moteurs développés en interne
En comparaison, Xiaomi mentionnait le moteur de la Tesla Model S Plaid, d’une capacité de 20 000 tours par minute, et de celui de la Porsche Taycan, à 16 000 tours par minute. Il n’est pas sûr que ces chiffres permettent vraiment de se rendre compte des capacités offertes aux premières voitures électriques de Xiaomi, mais tel une marque de la tech, elle a appris d’Apple sur l’intérêt des effets d’annonce lors des keynotes.
Malgré tout, la nouvelle berline de Xiaomi n’a pas dévoilé son prix ou sa date de commercialisation. La marque a préféré aborder le sujet de la conduite autonome, en évoquant son attachement à perception de ses voitures par le biais de LiDAR, mais aussi de radars et de caméras. Chez la concurrence, la présence de LiDAR est de plus en plus rare. Tesla ne jure que par les caméras, et l’équipementier Bosh a lui aussi arrêté son développement.
« Il y a eu des progrès passionnants sur Xiaomi Pilot. En conduite autonome, la perception est le fondement de toutes les capacités. Seule une perception précise et intelligente peut garantir une expérience de conduite autonome sûre et brillante », rapportait sur X le PDG et cofondateur de Xiaomi, Lei Jun, après sa conférence. La technologie fera partie des principales raisons de la dépense de 10 milliards de dollars dans l’automobile qu’a prévu Xiaomi pour la prochaine décennie.
#XiaomiSU7 Aqua Blue. Isn’t it beautiful? pic.twitter.com/HxRRH96rNQ
— Lei Jun (@leijun) December 28, 2023
Les versions de la première berline électrique Xiaomi
Trois coloris seront au catalogue, avec le choix entre deux niveaux de batteries. Il s’agira d’une première version avec un plancher rempli de 73,6 kWh, et d’un autre de 101 kWh. Comme la berline est avant tout dessinée pour la Chine (il n’a pas été mention de commercialisation ailleurs pour le moment), elle troque des dimensions adaptées. Elle mesure 4,99 m de longueur, 1,96 m de largeur et une hauteur allant de 1,44 m à 1,45 m.
En Europe, Volkswagen a tenté le même pari. Avec son ID.7, le constructeur a dessiné une berline électrique capable d’avaler 700 kilomètres (cycle WLTP) avec sa batterie la plus grosse. Elle mesure 4,96 m et 1,54 m de haut, et s’est lancée à la fois en Europe, en Chine et aux États-Unis.
À bord, c’est le Xiaomi HyperOS qui prendra part pour l’infodivertissement, la même interface qui équipe aujourd’hui plus de 80 références de smartphones Xiaomi et Redmi sur le marché. Son patron se targuait d’ailleurs d’avoir exploré de nombreux secteurs et produits pour façonner l’interface proposée aujourd’hui, pour atteindre une excellente ergonomie.
« En 13 ans, nous avons exploré 12 secteurs et 99 sous-secteurs, établissant des partenariats avec des développeurs, des chaînes d’approvisionnement et des experts en fabrication intelligente. Nous nous efforçons de faire de Xiaomi HyperOS un système d’exploitation plus inclusif et ouvert » mentionnait-il en amont de la conférence.
Le tout est intégré dans la SU7 qui ne présente pas son habitacle comme un intérieur classique, mais comme un « smart cabin ». Esthétiquement, il rappelle aussi celui de la Hyundai Ioniq 6. D’ailleurs, contrairement à Tesla, un affichage tête haute est disponible, projeté sur le pare-brise, tout comme un petit rappel de la vitesse derrière l’écran.
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