L’aventure de Xerox dans le jet d’encre aura à peine duré deux ans. D’ici à six mois, en effet, le géant américain arrêtera la production des imprimantes destinées aux particuliers et aux petites entreprises. Il assurera cependant la maintenance du matériel et les services associés pendant au moins trois ans. La société met ainsi un terme à des activités qui ont généré au premier trimestre 2001 des pertes de 82 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires de 139 millions, avec des perspectives peu ou prou similaires au second semestre.Le jet d’encre, Xerox y croyait pourtant. En 1998, le groupe avait noué un partenariat avec Sharp et la coentreprise Fuji-Xerox (chargée de distribuer les produits des deux compagnies en Europe, en Asie et aux Etats-Unis) pour produire des imprimantes personnelles intégrant leur propre technologie. Le consortium devait même injecter quelque 2 milliards de dollars en recherche et développement. Mais Xerox s’attaquait à un marché largement dominé par HP. Il s’est retrouvé, au même moment, confronté à de graves problèmes financiers.
Un plan visant à réduire les coûts de production
epuis octobre dernier, la compagnie s’est lancée dans un vaste plan de restructuration. Objectif : réduire les coûts de production de 1 milliard de dollars et céder de 2 à 4 milliards d’actifs. Les activités en Chine ont d’ores et déjà été revendues. Et, cette année, plus de quatre mille emplois seront supprimés. Aujourd’hui, c’est donc la branche impression personnelle qui fait les frais de cette restructuration. “Quand on décide de pénétrer le marché du jet d’encre, on déplore nécessairement des pertes les premières années. Car les bénéfices s’effectuent en grande partie sur les consommables. Or, nous n’avions pas assez de liquidités pour absorber ces pertes. Il nous aurait fallu une ou deux années supplémentaires pour devenir rentables”, estime Joe Kelly, porte-parole de la société pour l’Europe.Xerox comptait, en fait, sur les capitaux de partenaires financiers pour tenir. Mais devant la crise que traverse actuellement l’informatique, ceux-ci se sont montrés particulièrement frileux. L’entreprise va désormais porter tous ses efforts sur l’impression laser professionnelle et les copieurs connectés. Et ce, en privilégiant la couleur, technologie qu’elle maîtrise bien depuis le rachat de Tektronix en 1999.
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