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XCOM : Enemy Unknown, la tactique du gendarme galactique

Nouvel opus d’une série légendaire, XCOM adapte son genre à l’air du temps sans pour autant se renier. Nous y avons joué.

Vigilo confido. Qu’on pourrait traduire librement par le Contrat de confiance, si ce n’était déjà pris. Ici, pas de friteuse, d’aspirateur sans sac ou de réfrigérateur américain, mais le slogan du nouvel épisode – on dit aussi un « reboot » – d’une vieille et glorieuse licence du jeu de stratégie/tactique/gestion dont le premier titre, sorti en 1993, s’appelait : UFO Enemy Unknown sous nos latitudes et X-COM : UFO Defense aux Etats-Unis.

Vingt ans plus tard, coup de baguette magique, on fusionne les deux titres et voilà venue la relève. Nous l’avons prise en main le temps d’un tutoriel. Le jeu s’avère prometteur – rappelons tout de même que c’est Firaxis, le studio fondé par Sid Meier, oui celui des Civilization, qui est à la production – bien que simplifié. Il sortira sur PC, Xbox 360 et PS3…

Planter le décor

Pour la simplification, même si on a assez peu de doute sur la question, on doit l’avouer, il faudrait qu’on rejoue aux premiers jeux de la série (disponible sur Steam), parce qu’on en garde à la fois un souvenir ému et nostalgique, mais aussi la cuisante réminiscence d’un gameplay exigeant. Ici, tutoriel oblige, on est pris par la main. Les plus intransigeants pourront s’en passer, nous a glissé une espèce de viking chevelu, visiblement marqué par le décalage horaire.

On commence par une petite mission d’intervention en Allemagne, réputée pour ses bières et ses attaques d’ovnis. On dirige alors quatre soldats d’élite, membres du projet XCOM, une entité internationale financée par une grosse quinzaine de pays, dont la France, les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne mais pas le Liechtenstein.

Gameplay de terrain…

L’objectif est simple. En vue de trois quart arrière, qu’on peut faire tourner à 360°, dans un environnement en 3D propret mais un peu lisse, on doit retrouver l’équipe de reconnaissance allemande qui ne donne plus de nouvelles et voir ce qu’on peut apprendre sur ce qui n’est assurément pas un satellite tombé de son orbite.

On se déplace donc, se met à couvert, défonce des portes, passe par des fenêtres, monte sur des toits pour prendre de la hauteur, bref, on la joue tactique au tour par tour. Avec tout ce que cela implique : réfléchir avant d’agir, composer avec certaines armes qui ne peuvent être utilisées quand on s’est déplacé, jouer avec des limites de portée et utiliser à bon escient une fonction Overview, qui permet de générer un tir meurtrier de barrage dès qu’un ennemi montre le bout d’une oreille, etc. Des mécaniques classiques mais éprouvées, voire améliorées quand on s’aperçoit qu’on peut faire exploser un mur au lance-roquettes afin d’avoir une ligne de mire plus dégagée.


Le tir de barrage en mode Overview est toujours très efficace, surtout avec une arme lourde.

… enrichi de gestion de carrière

Résultats des courses, des aliens tués, un soldat allemand éviscéré, mais de l’intérieur, et un autre qui dit « Hilfe », avant de tirer à tout va, et trois soldats sur quatre morts au champ d’honneur. Et quand on dit mort, c’est bien l’adieu aux armes. Vous ne pourrez plus jamais les ramener à la vie et encore moins les envoyer au combat. Toute sortie est définitive.

Pendant direct, ceux qui survivent prennent du galon : troufion, caporal, sergent, lieutenant, capitaine, major et colonel. A chaque grade, une ou plusieurs améliorations sont débloquées. Ainsi, Karl Weiss, le survivant de notre première mission didactique, s’est vu octroyé le droit de porter un bazooka, en plus de son arme de base, juste après qu’on lui a reconnu la stature d’un soldat lourd. D’autres seront sniper, éclaireur, etc. Chaque soldat a trois attributs : santé (s’il est blessé, il sera indisponible pendant quelques jours), volonté (quand ils n’en ont plus ils tremblotent dans leur coin, inaptes et ineptes), et précision (pour éviter de se faire sauter le gros orteil au fusil à pompe).

All my base is belonging to me

De retour à la base, où on trouve labo, caserne, salle de mission, etc., l’escouade gravit les échelons donc, mais rapporte aussi le fruit de sa cueillette, des restes d’armes aliens quand ce ne sont pas directement des aliens. Corps et armes expédiés dans le laboratoire, où ils vont être étudiés, démantibulés et passés à la lingette mentholée par le docteur Vahlen, à l’accent allemand à couper au couteau. Nota bene, c’est elle qui a traduit le « hilfe » sus-mentionné, des fois que… Ressortiront de ces études scientifiques des armes améliorées, comme une lunette de visée ou un blindage de meilleure qualité pour nos pioupious.

Encore faudra-t-il en avoir lancé la production auprès du professeur Shen, qui s’occupe de l’ingénierie de ces petits gadgets. Evidemment, tout cela coûte de l’argent, chaque équipement étant créé à la demande et à la pièce. Vous pourrez toujours réduire les coûts en augmentant le nombre d’ingénieurs disponibles, mais l’argent demeure le nerf de la guerre.


La mappemonde en 3D de la salle de mission en jette, surtout quand des soldats d’élite courent devant vers l’aventure.

BEP gestion demandé

Et, dans le futur le problème de l’argent qui ne tombe pas des arbres ou ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval n’est toujours pas réglé. Pour en gagner, il vous faudra avoir la confiance de vos fondateurs. Et ça ne sera pas si facile. Pour avoir leur confiance, il faut réussir vos missions et surtout ne pas laisser la population paniquer. Si la plèbe panique, les tribuns coupent le robinet à crédits. Et parfois le joueur est soumis au choix cornélien : choisir une mission qui rapporte de l’argent ou une autre qui rapporte des ingénieurs ou encore calme les foules. Pas si facile que ça. Il faudra donc concilier, un œil sur les comptes, l’autre sur la jauge de satisfaction des états, et le troisième sur les besoins en développement pour éviter que les soldats ne se fassent rincer à chaque sortie.

Les questions et l’espoir

Après trois missions menées avec succès, les trois morts du début sont scriptées, donc inévitables, demeure encore de nombreuses questions sur la durée de vie, sur l’histoire, sur la rejouabilité, sur l’adaptation de l’interface console sur PC, sur la variété des missions, etc. On a pu mener une mission de reconnaissance, d’infiltration et d’exfiltration, mais quid du reste ?

Les quelques dizaines de minutes que nous avons passé en la compagnie de ce nouveau XCOM n’ont pas été déplaisantes, c’est évident. Au-delà des questions reste donc l’espoir que ce nouvel opus nous redonnera, sur la longueur, le plaisir éprouvé, il y a bien longtemps dans une galaxie très très lointaine, au contact de ses aînés.


Le Dr Vahlen dans sa tenue de travail, un peu austère. On ne plaisante pas quand on autopsie des aliens.

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Par : Opera

Pierre Fontaine