C’est LE « classico » dans le monde de la console de jeux vidéo. L’affiche ? Microsoft contre Sony. Chacun représenté par son dernier champion en date, respectivement la Xbox One X pour l’américain et la PlayStation 4 Pro pour le nippon. La « console la plus puissante du monde » de 2017 face à celle qui détenait ce même titre, depuis fin 2016.
Le terrain choisi n’est autre qu’Assassin’s Creed : Origins (ACO), le fabuleux et sublime dernier titre d’Ubisoft sur l’Egypte ancienne. Optimisé pour les deux plate-formes, ce jeu est donc capable d’exploiter leurs réserves de puissance de calcul respectives.
En outre, côté Xbox, ACO est certifié pour la 4K selon les normes Microsoft. Une précision que n’apporte pas Sony dans sa classification… sauf que, normalement, la puissance et les artifices graphiques devraient permettre à la PS4 Pro de s’en approcher au plus près.
De plus, Assassin’s Creed : Origins est un jeu avec lequel il est impossible de « tricher » sur les réglages graphiques. En effet, lors de nos tests, aucune option privilégiant soit les performances soit les graphismes n’était disponible, à l’inverse de Gears of War 4 utilisé pour nos essais de la Xbox One X.
Ainsi, ce sont les composants et les optimisations faites par les développeurs qui sont à la manœuvre. La seule technologie que nous avons désactivée sur les consoles et les deux TV Samsung QLED QE65Q8 de 65 pouces, c’est la HDR. Nous avons conservé les modes de couleurs par défaut des deux consoles (RVB) et nous sommes assurés que les téléviseurs étaient réglés de la même façon, menu après menu. Le « mode Jeu » de ces derniers a lui aussi été coupé.
Pour s’assurer, enfin, que les deux consoles soient à « égalité », nous avons réglé tous les paramètres possibles et imaginables dans les menus des consoles pour que la sortie HDMI diffuse bien un flux 4K (ou assimilé) à l’écran.
Huit paires d’yeux valent mieux qu’une !
Des gros passionnés, des joueurs modérés, des élitistes, des casual gamers, des néophytes, et même quelques noobs complets… l’éventail de gamers à la rédaction de 01net.com est très large. Parfait ! C’est exactement ce qu’il nous faut pour constituer un jury aussi représentatif que possible des différents profils de joueurs.
Huit personnes composent, au final, notre panel de gamers. Chacun des membres du jury était chargé d’évaluer la fluidité et le naturel des mouvements d’une séquence de jeu jouée en direct, en simultané sur les deux écrans de TV préparés à cet effet.
Ils ont également été amené à noter la qualité graphique générale de deux séquences du jeu ACO. L’une animée et l’autre, statique. Cette dernière était une capture d’écran d’une même scène, prise au même moment dans le déroulé du jeu, caméra orientée de la même façon…
Cliquez ici pour voir la capture ci-dessus en pleine définition.
Nous avons aussi demandé au jury de se concentrer sur les qualités des détails de l’image, toujours sur plusieurs captures, en leur donnant la possibilité de s’approcher autant qu’ils le souhaitaient des écrans et de passer de l’un à l’autre.
Nous leur avons finalement demandé de deviner sur quel écran était connectée la Xbox One X. Pour réaliser ce « blind test », nous avons bien entendu caché les consoles à la vue de nos cobayes. Ces derniers ont été placés dans un canapé à deux mètres des téléviseurs. La Xbox One X était connectée à la TV de droite, la PS4 Pro à celle de gauche. Gardez bien cela à l’esprit pour la suite !
Chargé de superviser le bon déroulement des évaluations, votre serviteur n’est pas partie prenante dans la notation. Il s’est toutefois attelé à l’analyse, la compilation et à commenter les résultats, a posteriori, apportant des précisions techniques lorsqu’elles sont nécessaires. Des précisions à retrouver à la fin de chaque partie de l’évaluation ci-dessous ( « l’œil du testeur »).
Fluidité : avantage Xbox One X
« Les mouvements des palmiers dus au vent sont plus naturels à droite qu’à gauche ». « L’animation du chameau et du personnage sont plus fluides à droite » ou encore « A gauche, on a l’impression que le chameau a plus de difficulté à gravir la pente qu’à droite ». Voilà un petit florilège des remarques redondantes verbalisées lors de notre test de fluidité.
Après dépouillement des notes de fluidité, la Xbox One X décroche une moyenne de 4,5/5 alors que la PS4 Pro, elle, n’obtient que 3,87/5.
Cinq de nos jurés ont attribué la note maximale à la Xbox One X (5/5), alors que la PS4 Pro n’en récolte qu’une, attribuée par l’un des jurés « non joueurs ». Mais aucune de ces consoles n’a reçu une note en-dessous de 3/5. Preuve que ni ralentissements ni sauts d’image ne sont venus ternir l’expérience visuelle durant les phases de jeu.
L’œil du testeur : la scène choisie n’est pas de celles qui peuvent mettre nos deux consoles en grosse difficulté, la génération des polygones et des textures est toutefois assez importante pour solliciter suffisamment les composants.
Elle reste représentative de l’expérience de jeu puisque toujours en mouvement (un Assassin, ça court énormément), passant d’un environnement désertique à celui d’un espace semi urbain, l’ordinateur gérant moult personnages (PNJ), des animaux, des lieux ombragés, de l’éclairage naturel ou artificiel, etc.
Contrairement à la Xbox One X, la PS4 Pro a plus de mal à suivre la cadence. Une impression de ralentissement apparaît surtout lorsque le point de vue de la caméra change et qu’aux mouvements du personnage principal s’ajoutent ceux des animations du paysage (vent, sable qui s’envole, … ). Toutefois la définition de l’image reste toujours supérieure à 1080p, signe que la Pro a encore de la réserve.
Qualité d’image globale : avantage Xbox One X
« Sur l’écran de gauche [la PS4 Pro], un effet de flou ou de lissage est assez présent sur l’ensemble de l’image. Il y a des détails mais, comparativement à la télé de droite [Xbox One X], ils ressortent moins ». « La texture des poils du chameau, des palmiers et des vêtements des personnages semblent plus “piquée” et en relief à droite qu’à gauche. » Ici encore, la nouvelle console de Microsoft remporte les suffrages (4,3/5 contre 3,8/5 pour la PS4 Pro) mais récolte moins de notes maximales : trois contre deux pour la PS4 Pro.
Cliquez ici pour voir la capture en définition native
Deux personnes de notre panel ont tout de même préféré le rendu de la PS4 Pro, le jugeant certes un peu « lisse, comme gommé, pour atténuer les reliefs » ou « un peu flou » à certains endroits (majoritairement sur l’arrière-plan) mais « bien plus plaisant à regarder ». Selon eux, le rendu graphique de la Xbox One X était trop « agressif » puisque faisant ressortir beaucoup de détails à différents endroits ce qui accrochait leur regard et donc, les gênait.
A l’inverse, trois de nos cobayes (des joueurs chevronnés) ont attribué une note de 3/5 à la PS4 Pro, jugeant – justement – que l’aspect « gommé et lissé » était particulièrement visible, en particulier les éléments du deuxième et troisième plan, et plus encore à l’arrière-plan.
L’œil du testeur : notre panel a bien cerné les différences visibles assez facilement. En plaçant les deux images l’une à côté de l’autre, les écarts de puissance entre les deux consoles se matérialisent en grande partie par un affichage accru de détails, l’accentuation des reliefs (matière, éléments du décors, etc.). Les possibilités sont plus grandes sur la Xbox One X que sur la PS4. Et les développeurs d’Ubisoft ont su exploiter la puissance disponible de la X et à bien la matérialiser dans ACO.
En revanche, aucun de nos jurés n’a remarqué… que la taille des images sur les deux TV n’était pas la même ! Et voilà pourquoi : les deux consoles sont réglées pour afficher de la 4K sur les téléviseurs 4K, mais cela ne veut pas dire qu’elles envoient de la « vraie » 4K dans les tuyaux.
La Xbox One X tient la sacro-sainte Ultra Haute Définition sur pratiquement toutes les scènes testées, et ne semble pas trop abaisser la définition à la volée dans la majorité des situations. La PS4 Pro, elle, d’après nos observations, ne parvient pas à afficher de la 4K réelle et encore moins artificielle. Elle en est même assez éloignée d’après nos observations (1440p, voire un peu plus), et joue avec la définition de l’image pour maintenir un débit constant de 30 images par seconde. Difficile toutefois de dire quelle est la définition exacte de l’image sur les deux consoles, faute d’outils de mesure ultra spécialisés.
Une chose est sûre en tout cas : pour arriver à donner l’illusion de 4K, la PS4 Pro procède souvent à des étirements plus ou moins prononcés de l’image, tant sur la longueur que la hauteur de l’écran. C’est presque imperceptible à l’œil nu quand on est dans le feu de l’action (scènes de combats, d’infiltration ou autre) car la partie graphique travaille très vite et tout se passe en quelques microsecondes. Mais sur un plan ou une image fixe, cela se remarque déjà un peu plus.
Par exemple, l’effet de profondeur et de grandeur du paysage est moins prononcé sur la PS4. Tout semble un peu tassé. En outre, il manque parfois de tout petits morceaux d’image périphériques lorsque l’on compare le rendu d’une télé à l’autre, sur une même image, prise au même moment, avec la caméra orientée de la même façon.
Qualité des détails graphiques : avantage Xbox One X
Ici, pas d’images mouvantes. Uniquement des captures d’écran du jeu. Milieu urbain, bords du Nil, désert, nous avons choisi plusieurs environnements propres au jeu, avons positionné le héros de la même façon, au même endroit, avec un angle de caméra identique ou à 98% similaire et avons laissé nos évaluateurs commenter ce qu’ils voyaient.
C’est le « coup du chapeau » pour la dernière console de Microsoft ! Si sur le rendu général graphique c’est elle qui se distingue, il est normal qu’il en soit de même sur tout ce qui touche aux détails. Elle rafle la note moyenne de 4,6/5… mais la PS4 Pro reste dans le rétroviseur puisqu’elle obtient 4/5 !
« Les détails sur le bouclier [NDLR : visible au premier plan] sont impressionnants et ressortent bien à droite alors que là, c’est déjà un peu plus brouillon sur la gauche. » « Les arbres, sur la colline au loin, sont réduits à l’état de pixel sur la gauche, à droite, les amas de carrés colorés sont plus nombreux et on devine plus facilement que c’est un arbre ». « Les décorations de la selle du chameau ressortent bien dans les deux cas, mais ceux de droite sont plus prononcés ».
L’œil du testeur : Les citations se passent de commentaires et résument tout ce qu’il fallait voir. Effectivement, lorsque l’on prend le temps de bien examiner les images, on se rend compte que la Xbox One X parvient à afficher plus de détails dans la grande majorité des cas.
La PS4 Pro n’a toutefois pas à rougir de certaines de ses prestations. Ainsi, sur l’une de nos images test, celle-ci parvenait à bien mieux gérer des textures de végétation située à plan moyennement éloigné. On dirait qu’elle a concentré ses efforts sur cette zone précise au détriment d’autres endroits à ce moment-là, alors que la Xbox One X, elle, semble pouvoir rayonner partout plus facilement, plus fort… mais pas forcément toujours à bon escient.
Conclusion : la Xbox One X rafle la mise, la PS4 Pro continue d’assurer
Il est temps de donner le score final issu de la moyenne des notes attribuées par notre jury. La Xbox One X écope d’un 4,46/5 et la PS4 Pro d’un 3,89/5.
Un résultat cohérent avec le point d’orgue de notre évaluation qui demandait aux jurés de répondre à la question « La Xbox One X se trouve-t-elle à gauche ou à droite ? ». Sur huit personnes, deux seulement (les non-joueurs) ont pointé du doigt l’écran de la PS4 Pro, une l’ayant fait après une longue hésitation (non, on ne se moque pas les autres !).
Cela confirme que, pour les béotiens ou les joueurs non avertis, parvenir à faire la différence entre un jeu sur PS4 Pro et Xbox One X 4K ou dit 4K n’est pas si évident. Même sur une TV UHD. Il faut obligatoirement avoir les deux images sous les yeux pour réussir à les différencier… mais surtout un œil (sur)entraîné pour tout détecter dans les moindres détails.
Quatre ans après la sortie de la première Xbox One, inférieure à la PS4 sortie au même moment, Microsoft renverse les rôles sur le plan technique. Il était temps. Et la prouesse a un prix… 100 euros de différence entre les deux consoles.
Il faut maintenant que l’américain parvienne à renforcer son catalogue d’exclusivités AAA (jeu à fort potentiel) pour parvenir à faire de l’ombre à Sony. Car si le nippon ne peut plus miser sur son avance en matière de puissance, il peut se distinguer de son concurrent par la VR (avec le PSVR) et surtout par son incroyable nombre de titres exclusifs à venir. Microsoft pourra-t-il en dire autant d’ici la première moitié de 2018 ? Pas sûr…
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