Pas facile de rédiger une biographie détaillée sur un entrepreneur ultra-médiatique qui contrôle (trop ?) scrupuleusement sa communication. C’est la principal limite de l’exercice, au demeurant fort documenté, du journaliste Gilles Sengès dont l’ouvrage intitulé “Xavier Niel, l’homme Free” sort en librairie cette semaine.
L’auteur a trouvé porte close aussi bien auprès de l’intéressé, que de “salariés d’Iliad dont un syndicaliste qui demande à ce que leur nom ne soient pas cités… sans parler d’anciens employés tenus par des clauses de confidentialité“.
A défaut, il retrace avec moults détails, l’épopée mouvementée de Xavier Niel dans les télécoms françaises. Son irruption dans le Minitel rose illustre les pratiques parfois singulières du fondateur d’Iliad pour se faire une place au soleil. Il fut jugé pour avoir “piraté” les messageries roses de ses concurrents en développant des logiciels “de racolage” au profit de ses propres services télématiques “roses”.
L’histoire mouvementée des télécoms françaises à l’ère de la concurrence
Les succès d’Iliad comme opérateur au modèle économique novateur, la guerilla de Xavier Niel contre les opérateurs dominants et les débats houleux sur la quatrième licence mobile, sont relatés avec détail. L’auteur évoque aussi, sans fard, la sombre affaire qui a valu à l’entrepreneur d’être incarcéré quelques semaines en 2004 à la Santé en détention préventive. Et l’auteur de faire allusion au retour d’Edmond Dantès, le héros du comte de Monte-Christo, pour évoquer son retour tonitruant aux affaires après ces péripéties judiciaires.
Au final, l’ouvrage s’avère un bon récit sur les dessous des cartes de l’histoire mouvementée des télécoms françaises de ces quinze dernières années, sous le prisme de Xavier Niel. Une épopée qui fut marquée par la fin du minitel et la transition vers le Net, la libéralisation et l’avènement des opérateurs alternatifs, l’explosion de la téléphonie mobile. En revanche, pour comprendre les ressorts intimes du personnage, devenu la douzième fortune de France, il faudra encore attendre !
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