World of Warcraft, le pari gagné des jeux en ligne

Quatre millions d’abonnés en moins d’un an
pour World of Warcraft. Du jamais vu pour un jeu en ligne ! Pour une première expérience dans le monde des jeux de rôle
massivement multijoueurs (ou MMORPG pour Massively Multiplayer Online Role Playing Game), l’éditeur américain Blizzard (filiale de Vivendi Universal)
arrache en quelques mois la première place mondiale, avec 2 millions d’abonnés en Chine, 1,5 million aux Etats-Unis et 500 000 en Europe.Un succès qui pousse tout le secteur. Selon le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (Sell), deux jeux massivement multijoueurs (Guild War et World of Warcraft) sont ainsi en tête des
meilleures ventes de jeux vidéo sur PC en France.‘ Ce n’est pas World of Warcraft seul qui fonctionne, mais bien le genre en entier qui a enfin trouvé son public, affirme Emmanuel Forsans, de l’Association française
des jeux vidéo. Le côté social et communautaire des univers persistants attire les joueurs. Cela ne veut pas dire que tous les jeux massivement multijoueurs vont fonctionner. Comme pour les autres titres, seuls survivront ceux qui sauront
être originaux et bons. ‘Pour détrôner en France World of Warcraft, Guild War, de NC Soft, a misé sur l’absence d’abonnement. ‘ Depuis son lancement fin avril, nous avons vendu 100 000 boîtes
de jeu, explique Géraldine Morisse, porte-parole de SG Diffusion qui distribue le jeu en France. Le fait qu’il n’y ait pas d’abonnement pour y participer a attiré les joueurs les plus
démunis. ‘

De petits éditeurs profitent de l’engouement pour les MMORPG

D’autres éditeurs ?” plus petits ?” ont misé au contraire sur une distribution gratuite de leur jeu sur Internet et le paiement d’un abonnement réduit. C’est le cas d’Ankama, un français
qui propose Dofus, un jeu à télécharger gratuitement en ligne, puis payant à 5 euros par mois.Celui-ci a vu ses abonnements décoller après l’arrivée de World of Warcraft. Thomas Bahon se réjouit : ‘ J’aimerais bien que Blizzard sorte des jeux massivement multijoueurs
plus souvent, car le tapage médiatique autour de World of Warcraft a fait connaître ce type de jeu au grand public. Et ceux qui ?” pour une raison ou une autre ?” ont été déçus se sont rabattus sur
d’autres titres, dont le nôtre. Nous avons vu une grosse progression dans nos abonnements en janvier et février lors du lancement de World of Warcraft. ‘Sans aucune publicité, le jeu a ainsi franchi en quelques mois la barre des 10 000 joueurs payants sur le marché français, pour atteindre aujourd’hui 20 000 abonnés et se lancer à l’assaut du marché
international.Du côté des concurrents directs de Blizzard, si l’accueil est plus réservé, les affaires vont plutôt bien. Ainsi, le français GOA, déjà éditeur de Dark Age of Camelot, a lancé en mai dernier un univers
persistant à destination des enfants : ToonTown.Quant à Sony Online Entertainement ?” l’un des pionniers du genre avec Everquest et Everquest II ?”, il teste dans ses univers un système de vente dobjets virtuels.
Pour un résultat probant : plus de 180 000 dollars de transactions sur ses serveurs
dédiés au commerce entre joueurs.Ce qui prouve que les joueurs sont non seulement prêts à payer un jeu (de 30 à 50 euros la boîte) et son abonnement (de 5 à 15 euros par mois suivant les titres), mais également à débourser leur argent pour acquérir des biens
virtuels.

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