Dix billions de données, 50 000 algorithmes et modèles de calcul, quatre années de développement, 100 personnes mobilisées… Le moteur de recherche WolframAlpha est né dans les octets et la sueur le 15 mai dernier, après une période de bêta-test privée. Imaginé par le physicien britannique Stephen Wolfram – créateur du célèbre logiciel de calcul Mathematica –, il inaugure un nouveau genre de moteur de recherche en ligne qui ne manquera pas de séduire les étudiants et autres fans d’encyclopédies.
Contrairement à Google, Yahoo! et consorts, WolframAlpha ne restitue pas des informations piochées sur le Web. Son rôle : compiler, croiser et présenter synthétiquement les données issues de bases de connaissances, dont celle de Mathematica, et d’autres sources communiquées à chaque résultat de recherche. Il fournit alors des « fiches pratiques » aux utilisateurs.
Ce nouveau moteur – qui ne comprend pas encore le français, malheureusement – se distingue avant tout par ses capacités de calcul et son mode de présentation des résultats. Il peut ainsi traiter des équations mathématiques, calculer des primitives, représenter des fonctions ou, plus simplement, calculer des opérations de base telles que « 230 – 15 % » (voir le screencast de présentation).
Quel temps faisait-il le jour de la naissance de Barack Obama ?
WolframAlpha est tout aussi doué en physique-chimie. Une recherche sur « H20 » ou « water » permet d’obtenir les principales caractéristiques scientifiques de l’eau, y compris sa représentation moléculaire. Besoin de comparer la masse atomique de l’hydrogène et celle du cobalt ? Un simple « hydrogen vs. cobalt », et WolframAlpha fournira en un temps record une comparaison complète des deux éléments. La génétique n’effraie pas non plus le moteur, capable d’indiquer en 3 secondes dans quels chromosomes humains on retrouve une séquence d’ADN donnée (voir ci-contre).
Ses méthodes de calcul, WolframAlpha peut bien sûr les exploiter pour des recherches beaucoup plus « légères ». Pour comparer par exemple la population française à celle de l’Espagne (« population france vs. population spain »), avec graphique multi-courbes à l’appui, ou les espérances de vie. Ces comparaisons font tout l’attrait du moteur par rapport à une encyclopédie classique, où les informations ne peuvent être croisées à la demande avec autant de facilité. Le moteur peut également mettre en rapport des informations très disparates, pour savoir par exemple le temps qu’il faisait à Washington le jour de la naissance de Barack Obama, sans préciser la date…
WolframAlpha fait preuve de la même application pour comparer par exemple deux entreprises, ici Microsoft et Google, uniquement sur la base de leur code boursier : derniers chiffres d’affaires, nombre d’employés, dividendes, etc. Le moteur propose des liens externes pour obtenir des informations plus « historiques » sur les deux sociétés, sur Wikipedia notamment.
Bientôt Google Squared
WolframAlpha sait aussi se faire pragmatique. Ses capacités de croisement de données permettent de connaître instantanément les quantités de composants contenues dans une certaine dose d’un aliment : un moyen rapide de savoir que « 2 cups of coffee » (« deux tasses de café ») comprennent notamment 4 calories et 1 % de vitamine C. La logique imparable du moteur lui permet également de résoudre des suites de nombres à compléter ou des exercices de mots à trous.
Encore en période de rodage, WolframAlpha n’a pas montré toutes ses capacités, selon son créateur. Le concept est en tout cas prometteur : en témoigne l’intérêt du tout-puissant Google pour les « calculateurs » de recherche. La firme devrait lancer à la fin du mois Google Squared, un outil toujours fondé sur la recherche sur le Web mais avec un mode de présentation agrégée avec compilation des résultats.
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