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Wipro veut pousser l’offshore en France

La SSII indienne Wipro implante un bureau à Paris, malgré le peu d’attrait des entreprises françaises pour la sous-traitance informatique à l’étranger.

Recourir à de la main-d’?”uvre à l’étranger est classique dans nombre d’industries, mais ce concept n’a pour l’instant pas séduit les directions informatiques françaises. Et ce malgré les efforts répétés d’un de ses porte-drapeau, la SSII indienne Wipro, qui vient d’annoncer l’ouverture d’un bureau en France.L’an dernier, Wipro avait accordé une sorte de franchise à un agent commercial, Christophe Beck, pour développer les activités dans l’Hexagone de la société indienne. En ouvrant un bureau, la SSII tente de passer à la vitesse supérieure.Pas question toutefois pour la société de faire du développement en France. Les quinze à vingt personnes, qui pourraient rejoindre Wipro d’ici à la fin de l’année, auront un profil de chef de projet servant d’interface entre les clients français et les informaticiens travaillant en Inde. Auparavant, la société faisait venir ses propres responsables d’Asie, avec des visas temporaires et une connaissance du français parfois rudimentaire.Le chiffre de quinze à vingt embauches semble toutefois bien optimiste par rapport à l’état du marché de de sous-traitance en France. Wipro avoue ainsi ne compter que trois clients en France. Qui plus est, trois clients qui refusent de communiquer, l’externalisation de prestations informatiques hors des frontières tenant du sujet socialement sensible.Si ce type d’externalisation démarre en France, il n’est toutefois pas certain que Wipro ou toute autre société indienne n’en profite prioritairement. Biélorussie, Maroc et, surtout, Roumanie tentent actuellement de se doter d’une industrie de la sous-traitance informatique et se posent en concurrents sérieux de Wipro.Du coup, la SSII renonce à mettre en avant les questions de coût, longtemps son grand argument.
L’offshore n’est pas nécessairement moins cher
, juge You Mishima, le responsable France, mais il répond aux problèmes de recrutement de main-d’?”uvre qualifiée et de rapidité d’exécution. De plus, pour des développements système, genre C++ ou PHP, les Roumains vont être plus intéressants. Mais s’il s’agit de projets tournant autour de gros progiciels comme SAP ou Oracle Financials, nous bénéficions d’une expérience plus importante que la leur
.”Un discours qui, jusque-là, n’a pas convaincu les entreprises françaises.

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Ludovic Nachury