Lancé le 25 octobre, Windows XP est un événement majeur pour Microsoft. L’éditeur fusionne en effet ses systèmes d’exploitation professionnel et grand public, et tourne définitivement la page Windows 95 et 98. XP se fonde sur le c?”ur de Windows 2000, dont la stabilité est confirmée depuis un an.Pour Frédéric Favre, responsable du marketing des logiciels postes de travail chez Microsoft France : “XP s’adresse en priorité au grand public, et non aux entreprises pour lesquelles ce n’est qu’une nouvelle version de 2000. Un an après la sortie de ce système, nous n’allons pas dire “arrêtez tout” à une entreprise qui est en train d’évaluer, ou s’est déjà équipée de postes Windows 2000. XP peut, en revanche, parfaitement remplacer les postes équipés de Windows 95, 98 ou NT 4 Workstation.”Si les particuliers seront sans doute vite convaincus (environ 70 % des PC vendus en grande surface seront équipés de XP le 26 octobre, selon Pascal Brier, directeur marketing chez Microsoft France), l’adoption par les entreprises sera de toute façon beaucoup plus lente.Comme tout nouvel OS, XP sera soumis aux inévitables phases de tests préalables à un déploiement (lire les résultats de notre test, ci-dessous). Plus gourmand en mémoire vive (128 Mo recommandés, contre 32 Mo pour Windows 95), XP nécessitera sans doute un renouvellement du parc ?” sur lequel parie Microsoft.Une étude réalisée en septembre dernier par le cabinet américain Morgan Stanley montre la prudence des directeurs informatiques américains : seulement 1 % d’entre eux sont prêts à s’équiper au 4e trimestre 2001, tandis que les attentistes représentent 67 %. De plus, Microsoft prévoit une version serveur de XP, Windows .Net, disponible l’année prochaine. Enfin, le nouveau système de licence mis en place par Microsoft (lire encadré) risque de faire réfléchir les possesseurs de licences anciennes.
Des fonctions séduisantes pour l’entreprise
À côté de XP Édition familiale, XP Professionnel fourmille de fonctions propres à séduire un directeur informatique. Au-delà de l’interface redessinée, réside un système qui se veut beaucoup plus stable que les anciens Windows 95, 98 et NT 4. En effet, XP possède une base de plus de 2 500 pilotes de périphériques, tous testés par l’éditeur pour assurer la compatibilité avec les matériels existants.Du point de vue des applications, “sur 3 500 logiciels français, nous avons obtenu un taux de fonctionnement de l’ordre de 90 à 95 %”, assure Alexis Oger, chef produit technique chez Microsoft France. Les risques de “plantage” seront aussi minimisés avec, en cas d’installation d’un composant instable, la possibilité de revenir à la configuration précédente. XP autorise également la cohabitation entre deux DLL du même nom, l’une propre à Windows et l’autre provenant d’un logiciel ne répondant pas aux spécifications de développement de Microsoft.Les migrations des postes 95 et 98 vers XP sont facilitées par un assistant. Avant toute modification, celui-ci enregistre la configuration du poste (favoris, configuration réseau, du bureau, etc.), de façon à les reproduire lors de l’installation. Microsoft a pensé aux TPE : XP dispose d’un assistant permettant d’installer un réseau de 3 à 5 postes. Enfin, Windows XP possède un ensemble d’outils intégrés, dont son propre utilitaire de prise de contrôle à distance, qui évite d’avoir à passer par un éditeur tiers. La version grand public offre en plus un coupe-feu (désactivé par défaut dans la version professionnelle), ainsi que des programmes de montage vidéo, de gravure de CD ou même de pilotage de scanners.
Des polémiques naissantes
Toutes ces nouveautés ne font cependant pas l’unanimité. Des voix s’élèvent et affirment que la présence de plusieurs logiciels, aux fonctions limitées, certes, mais prêts à l’emploi, dissuaderont d’acheter des versions complètes. D’autres soulignent que Microsoft, toujours en procès, semble vouloir à nouveau exercer son hégémonie. Son navigateur, Internet Explorer, est toujours présent dans l’OS, tandis que le lecteur Windows Media lit la plupart des formats audio et vidéo du marché, Real Media y compris.Le dispositif Passport, qui centralise chez Microsoft les données personnelles d’un utilisateur, est aussi décrié (voir infographie). Alexis Oger balaie ces arguments d’un revers de main :“Ce sont de faux débats. Il est possible de désinstaller Internet Explorer et l’intégration d’outils prêts à l’emploi correspond à l’attente du public. Rien n’empêche les gens d’acheter des logiciels spécialisés.” Reste qu’avec l’abandon de BeOS et l’échec de Linux pour s’implanter sur le poste de travail, Microsoft est libre de dicter sa loi…
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