Microsoft s’attendait-il à ce que les Internets pleurent Windows XP à ce point ? Il suffit de se balader quelques minutes sur Youtube pour y lire d’innombrables hommages à l’OS désormais désuet : « RIP mon cher Windows XP », « Je l’avais avant, il me manque », « Repose en paix XP, tu as toujours été là quand j’avais besoin de toi », « toute mon enfance », « que de bons souvenirs »… Autant de témoignages nostalgiques, souvent l’œuvre de jeunes qui ont grandi avec l’incontournable système installé sur le PC familial. Et 13 ans, dans l’univers des technos, c’est long, très long. Pas étonnant du coup que de nombreux internautes aient un coup de blues à l’idée de voir disparaître ce logiciel qui les a accompagnés au quotidien durant une décennie d’explosion des usages numériques. Revue des petites choses qui vont, à nous aussi, nous manquer… et de celles que l’on préférera oublier.
On n’oubliera jamais… Bliss, la photo du fond d’écran
C’est tout simplement la photo la plus célèbre au monde : on estime qu’elle aurait été vue par un milliard de personnes ! Le fond d’écran par défaut d’XP, Bliss (Colline Verdoyante en français) est l’œuvre d’un photographe américain, Charles O’Rear, prise depuis le bord de l’autoroute 12, en Californie (voir sur Google Maps) en 1998. Et contrairement a une légende répandue, cette colline de la Napa Valley, désormais couverte de vignes, n’a pas été « photoshoppée » même si les couleurs ont été rehaussées.
O’Rear n’a malheureusement pas fait fortune avec son cliché : il l’avait livré à la banque d’image Corbis, avant que Microsoft ne le repère et lui rachète, une bonne fois pour toutes, sans fournir au photographe de royalties par la suite.
On se passe avec plaisir… d’IE 6, le pire navigateur de la planète
Ah, IE 6. Aucun navigateur n’aura fait couler autant d’encre. Quand il le lance, un peu avant XP, Microsoft a de grandes ambitions sur le Web, ce territoire encore en friche qu’il compte bien faire sien.
Et avec Internet Explorer 6, il va parfaitement y parvenir, du moins durant la première partie de la décennie 2000. Son navigateur, omnipotent, atteint en 2003 80% de parts de marché, ne laissant que des miettes à la concurrence. Grâce à XP, l’OS incontournable de la décennie, IE 6 se fait une place au soleil…
Mais la grogne monte. Dans la communauté des développeurs web puis des internautes on lui reproche ses nombreux problèmes de sécurité –c’est une passoire-, son respect limité des standards du web… et son manque de stabilité. Ce qui est d’autant plus agaçant que Microsoft traine des pieds pour mettre à jour son navigateur. Il faudra attendre le SP2 d’XP pour qu’il adopte un pauvre bloqueur de pop-up.
Malgré le lancement de Firefox en 2004, qui mettra un sacré coup de pied au derrière d’IE 6, ce dernier va conserver longtemps sa position de leader. Jusqu’à se faire haïr, tant Microsoft est resté immobile à son sujet, a peiné à corriger les nombreuses failles dont il a été victime. Avec la fin d’XP, IE 6 est mort aussi. On ne le regrettera pas.
On aimera toujours… Les sons inoubliables de démarrage et de fermeture.
Le mieux est encore de les écouter. Combien de fois a-t-on entendu ce fameux « tintatatatontin » au démarrage de notre bon vieux PC, qui était parfois si lent au boot qu’on attendait avec anxiété cette précieuse mélodie ? Et combien de fois, après avoir travaillé sur XP pendant des heures, a-t-on écouté avec satisfaction le son d’extinction de Windows ?
Pour la petite histoire, c’est le compositeur Bill Brown qui a écrit la plupart des sons système de l’OS. Ce musicien, spécialiste du jeu vidéo (il a notamment composé des musiques pour des blockbusters tels que la série des Rainbow Six, Quake III ou Return to Castle Wolfenstein) avait utilisé un orchestre en live pour donner plus d’ampleur à ces morceaux minuscules.
On est content de voir disparaître? les écrans bleus incessants
Quelle plaie que ces écrans bleus, qui, pour les anti-Windows, ont fini par incarner Microsoft. Et c’est vrai qu’XP avait le chic pour vous en faire de jolis, à tout bout de champ, notamment lorsque vous faisiez chauffer la carte graphique, attiré par un nouveau jeu, ou quand vous installiez un pilote un peu trop exotique pour le noyau de Windows. Surtout que ces Blue Screens of Death, « écrans bleus de la mort », ne dispensaient qu’un verbiage ésotérique assez incompréhensible pour le béotien en informatique. Une seule chose était certaine : il vous fallait redémarrer votre machine et espérer que cela ne se reproduise pas…
Avec le Service Pack 2 de Windows XP, Microsoft a grandement réduit le nombre des écrans bleus en travaillant sur la stabilité de son système et la gestion des pilotes. Et depuis Windows 7, ils sont carrément devenus de l’histoire ancienne.
On se rappelle… du petit chien de la rubrique d’aide
Impossible d’oublier ce personnage, qui apparaissait dans l’Explorateur de fichiers dès que vous entamiez une recherche par exemple.
Microsoft n’a pas -à notre connaissance- donné de nom à ce petit chien jaune, certes mignon, mais qui agaçait vite le power user. Car il faut bien le dire, il était parfaitement inefficace : il avait tendance à ralentir des recherches qui auraient pris trois secondes avec un vulgaire champ de recherche. Nombre d’utilisateurs le cachaient donc illico. Il est toutefois le dernier témoin de ces assistants numériques à l’intelligence limitée, héritiers du catastrophique BoB, qui ont aussi longtemps pollué Office (vous rappelez-vous du trombone Clippy ?). A ce titre, il méritait quand même un hommage.
On se remémore? de la révolution Wi-Fi
C’est bien souvent avec XP que les internautes pour pour la première fois goûté aux joies du sans-fil. Et on se rappelle encore comment le gestionnaire de connexion était complexe à mettre en oeuvre, avant que Microsoft ne mette à jour son système avec le SP2 en 2004. Avec lui, XP se dote enfin d’un vrai assistant qui permettait de rejoindre (presque) sans souci tous les réseaux Wi-Fi à portée.
On verse une larme… pour Messenger
Certes, il n’était pas intégré à XP, qui ne disposait que de Windows Messenger, une version light. Mais ce cher « MSN » a, en France tout au moins, dominé largement le secteur de la messagerie instantanée jusqu’à ce qu’il soit balayé par l’apparition des messageries sur smartphones et définitivement remplacé par Skype l’année dernière. Messenger était un complément indispensable de l’OS de Microsoft, un compagnon permanent qui a relié des centaines de milliers d’ados (et de jeunes adultes !) français entre eux.
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