Ce n’est pas une évolution mais bien un changement radical. Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, n’était pas peu fier de dévoiler ce lundi après-midi à Barcelone la nouvelle version de son système d’exploitation pour téléphones mobiles, Windows Phone 7 Series, et d’annoncer l’arrivée des premiers terminaux pour l’automne (notamment chez Orange et SFR).
Et pour cause, le nouvel OS du géant de Redmond est une refonte complète du vieillissant Windows Mobile 6, qui faisait peine à voir face à une concurrence aussi performante que celle de Google et d’Apple. « Nous sommes partis d’une page blanche », nous a expliqué Nicolas Petit, directeur de la division mobilité au sein de Microsoft France.
Sur le papier, c’est plutôt réussi : avec son nouveau logiciel, Microsoft propose, notamment, une interface utilisateur particulièrement attrayante, inspirée de celle de son baladeur Zune HD, à même de donner un petit coup de vieux à celle de l’iPhone. Et l’éditeur serre la vis pour qu’elle soit plus respectée par ses partenaires constructeurs, qui jusqu’alors pouvaient lui apporter toutes les modifications qu’ils désiraient, avec plus ou moins de bonheur parfois.
« Avec Windows Phone 7 Series, nous avons défini un cahier des charges très précis à destination des constructeurs, qui comprend notamment le multitouch, un bel écran, un processeur puissant, etc., indique Nicolas Petit. Nous souhaitons aussi plus d’unité dans l’interface, dont nous nous chargerons désormais. Nous n’interdisons pas à nos partenaires d’innover en la matière, mais leur innovation s’effectuera dans un milieu plus fermé. »
Des « hubs » plutôt que des applis pour faire la différence
Steve Ballmer, très en verve durant la conférence, l’a bien résumé : « Il n’y aucun doute sur le fait que ce marché de la téléphonie est, premièrement, très compétitif, deuxièmement, très dynamique, et troisièmement, super excitant. » « Nous voulions faire quelque chose de très différent de ce que nous avions réalisé dans le passé et de ce que l’on trouve sur le marché aujourd’hui », a-t-il poursuivi.
Pas étonnant alors que Microsoft essaie avec ce nouveau produit de se démarquer d’une concurrence aussi nombreuse qu’agressive. Notamment en évitant soigneusement de mettre l’accent sur les applications mobiles, pourtant très en vogue en ce moment, pour se concentrer sur les fonctions étendues de son appareil : « Que s’est-il passé les vingt-quatre derniers mois sur ce marché ? Apple a lancé l’iPhone et la concurrence l’a suivi. Au final, tous les smartphones se ressemblent un peu, avec leur page d’accueil garnie d’applications en enfilade les unes derrières les autres », commente Nicolas Petit.
La réponse de Microsoft à ces applications déconnectées les unes des autres ? Le concept de hub, en fait des espaces thématiques accessibles depuis le menu principal, qui regroupent plusieurs applications au même endroit et qui peuvent en héberger de nouvelles. Depuis le « hub people » par exemple, il est possible d’appeler un ami, de consulter son profil Facebook ou Windows Live. Idem pour le « hub photos », qui comprendra à la fois vos photos et celles de vos amis sur les réseaux sociaux.
Durant la conférence, Microsoft n’a parlé que de Facebook et Windows Live, mais on nous a assuré que par la suite de nouveaux programmes pourront se greffer sur ces hubs, comme Twitter dans le menu people ou Last.FM et Spotify dans la section musique par exemple.
Le Marketplace, le magasin d’applications que Microsoft a inauguré avec la version précédente de Windows Mobile, devient un de ces hubs. Mais on ne sait encore quelle forme il prendra, ni si les applications développées pour Windows Mobile 6.5 seront compatibles. L’éditeur dévoilera toute sa stratégie à destination des développeurs le 8 mars, lors d’une conférence à Las Vegas.
L’actualité du salon : Mobile World Congress 2010.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.