Windows 8 dévoilé

Jamais, dès son écran d’accueil, Windows ne nous avait laissés dans un tel état d’étonnement. Et d’excitation. Tant Windows 8 est révolutionnaire ! Et pour une fois, le terme n’est pas galvaudé. Se lançant à une vitesse à couper le souffle, brisant tous les codes graphiques traditionnels de Windows, changeant toutes les habitudes acquises au fil du temps et de la douzaine de versions antérieures, cette dernière itération est tout bonnement phénoménale ! Elle laisse entrevoir l’évolution de la réflexion chez Microsoft : du passé, faisons table rase, et abandonnons le PC comme centre de toutes choses. Windows 8 est le premier système d’exploitation de Microsoft de “ l’ère post-PC ”, celle où cohabitent PC, portables, tablettes, smartphones, et tant d’autres appareils à venir. Dans cet univers, la connexion à Internet et le tactile importent plus que la présence d’un processeur de la famille x86. Microsoft, pragmatique, abandonne donc l’indéfectible partenariat avec Intel pour créer un système qui pourra s’installer et se lancer partout, sera rapide, connecté et moderne ! Le challenge est juste gigantesque. Et Microsoft vient de livrer une version prébêta de cette révolution, que tout un chacun peut télécharger et installer.

Vitesse et fluidité

Bien sûr, les précautions sont de mise : cette version n’a certainement rien à voir avec ce que sera le produit final. Elle manque d’une multitude de fonctions, elle plante parfois, n’est disponible que pour processeurs x86… Mais elle marche, et sacrément bien, même ! Elle nous permet de découvrir un monstre à deux têtes : deux interfaces, une connue (Windows classique) et une nouvelle (Metro), qui cohabitent tant bien que mal. Premier enthousiasme : la vitesse ! Toutes les transitions se font quasi instantanément : on passe de l’arrêt de la machine à un état actif immédiatement, grâce à un nouveau mode de veille. Et ce réveil instantané s’applique aussi aux applications : on passe de l’une à l’autre sans aucune attente, en les retrouvant immédiatement dans l’état où on les avait laissées. Cette rapidité se ressent aussi dans l’extraordinaire fluidité de l’environnement graphique : les écrans glissent sans à-coup, les fenêtres s’ouvrent en un éclair, au rythme des déplacements de la souris ou du doigt. Passé l’enchantement de la découverte, on constate que cette version alpha est encore une coquille vide : s’il est possible d’installer tous les logiciels souhaités dans Windows classique, du côté de Metro, il manque beaucoup de choses ! Impossible d’installer de nouvelles applis, puisque Windows Store n’est pas encore disponible. Impossible d’accéder à nos contenus (contacts, musique, photos, etc. ) puisque la synchronisation avec Windows Live et SkyDrive n’est pas encore pleinement active, sans même parler de l’absence d’un gestionnaire de fichiers. Bref, Microsoft a encore un long chemin à parcourir avant d’arriver à un produit fini. Arrivera-t-on à une version finale avant la fin 2012 ? Rien de moins certain, d’autant que Steven Sinofsky, le directeur de la division Windows, a prévenu que Microsoft préfère se focaliser sur la qualité plutôt que sur une date de sortie. Quant au casse-tête de la compatibilité entre les versions ARM et x86 de Windows 8, elle nous laisse entrevoir une éventuelle pléthore de versions : une version tablette sans l’interface Windows classique, une version sans Metro pour l’entreprise, une version complète pour les PC tactiles, etc. Et pourquoi pas une version pour smartphone, en remplacement de Windows Phone 7 ?En attendant, découvrez ce premier tour d’horizon de Windows 8. Un voyage dont nous ne sommes pas encore totalement revenus et qui ne nous laisse qu’une seule question en tête : à quand la prochaine mise à jour ?

Histoire d’une rupture

Avec Windows 1.0, Microsoft lance l’ère du PC dans la voie de l’environnement graphique, une couche supplémentaire venant se greffer sur le MS-DOS. Et emboîte le pas à Apple qui, en 1984 avec le Mac, avait été le premier à introduire la notion de fenêtres de programmes pilotées à la souris et au clavier.

De développement en développement du concept, l’interface va évoluer, considérablement parfois, mais en conservant toujours une signature graphique reconnaissable. L’interface Aero, introduite avec Windows Vista en 2007, en est l’aboutissement.

Si l’on retrouve bien en partie l’interface Aero dans Windows 8, le système d’exploitation marque une rupture fondamentale en se recentrant sur une nouvelle interface graphique : Metro, avant tout pensée pour le tactile. En choisissant d’en faire le socle du Windows nouveau, Microsoft veut imposer aux utilisateurs une nouvelle façon d’interagir avec leur machine.

Une révolution technique

Avec Windows 8, Microsoft offre une véritable révolution technique. Tout d’abord, en brisant le sempiternel couple formé avec Intel : le nouveau système d’exploitation ne fonctionnera plus uniquement avec les processeurs de la famille x86, mais aussi avec les processeurs ARM, ceux qui dominent dans l’informatique embarquée (tablettes et smartphones en premier lieu). Cependant, les interrogations sont nombreuses : Windows 8 permettra, avec l’interface Windows classique, de faire fonctionner des logiciels conçus pour les versions antérieures de Windows (win32), mais pas dans ses versions ARM !

De là à penser que celles-ci n’incluront que l’interface Metro, il n’y a qu’un pas. Par ailleurs, Windows 8 intégrera une fonction permettant d’améliorer la sécurité, dès le démarrage. Mais pour cela, il faudra faire appel à l’UEFI, la version moderne du Bios. Et des incompatibilités semblent déjà poindre entre les exigences de Microsoft et les capacités d’autres systèmes d’exploitation. En gros, sur certains PC prévus par les constructeurs pour faire tourner Windows 8, il pourrait s’avérer impossible d’installer un Linux… La révolution mobile de Windows 8, c’est également une révolution portable : pour la première fois, le système tout entier pourra être installé sur une clé USB de 16 Go, sur laquelle il suffira de booter. On pourra donc partir avec son environnement de travail dans sa poche !

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Christophe Blanc et Stéphane Viossat