Will Wright est un des grands noms du monde vidéoludique. On lui doit Sim City, les Sims (plus de 100 millions d’exemplaires vendus dans le monde en attendant le raz de marée des Sims 3 en juin 2009) et plus récemment Spore. Quand cet homme parle, on écoute, parce que ses paroles pourraient bien valoir de l’or.
Tout quitter pour être au coeur de tout
Nouvelle étape dans sa carrière, Will Wright fonde un Think Tank, nom anglais des groupes de réflexion à tendances lobbyistes. Mais comme c’est Will Wright et que le monsieur est modeste, cette réunion de penseur s’appellera Stupid Fun Club.
Possédé à moitié par Will Wright en propre et pour l’autre par Electronic Arts, jamais très loin des bons coups, le Stupid Fun Club aura pour mission « d’explorer les nouvelles possibilités qui émergent de ce super chaos qu’est l’industrie des loisirs ». En clair, il s’agira de créer de nouvelles licences/franchises/concepts (rayez la mention inutile) qui pourront être portés et adaptés aussi bien « en jeux vidéo, qu’en film, série télévisuelle, Internet (?) ou jouets ». Bien entendu, Electronic Arts aura la priorité pour le développement des jeux issus du Stupid Fun Club.
Changer l’industrie du loisir
A priori, on ne voit pas forcément ce qu’il y a de révolutionnaire dans cette démarche. Sauf à y voir une sorte de fond d’investissement dans les nouveautés frémissant en surface du monde créatif ou à constater que la création d’idée sera désormais trans-genre, trans-média, trans-plate-forme. Le jeu ne sera pas l’enfant pauvre d’un film ou inversement, mais un tout, conçu d’emblée pour s’équilibrer, se compléter s’enrichir. Un point de vue original et novateur qui pourrait bien redéfinir la façon de concevoir la production culturelle pour le loisir.
On peut en tout cas espérer que la confrontation de cerveaux venus de tous ces horizons aboutira à de nouveaux grands jeux/films/séries télévisuelles, etc.
Une course de fond
En tout cas ce Stupid Fun Club renvoie clairement à une déclaration de Will Wright dans le magazine Wired en 1994. A la question qu’allez-vous faire ensuite, il avait longuement répondu en citant notamment l’architecte Christopher Alexander, qui l’avait fortement inspiré pour SimCity et avait parlé d’un projet de maison de poupée pour adulte pas forcément très commercialisable… Un projet sans avenir, qui a vraisemblablement abouti, six ans plus tard au jeu Les Sims.
Mais il avait également confié une envie plus profonde : « J’aimerais vraiment travailler à l’établissement d’une grammaire pour les systèmes complexes et fournir aux gens des outils pour concevoir des choses complexes. » On pense alors bien sûr à Spore et son éditeur de mission, mais aussi maintenant à Stupid Fun Club, une machine à penser le divertissement du monde selon la grammaire de Will Wright.
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