Ne fuyez pas ! C’est vrai, le label Art Style est souvent synonyme de graphismes indigents et de gameplay un peu tordu. Et effectivement Light Trax ne risque pas de nous convaincre du contraire. Pourtant, il possède un petit quelque chose de réellement fascinant, qui fait qu’on y reviendra sans doute, même une fois le plaisir de la découverte passé.
Avec ses courses et ses trajectoires rectilignes, Light Trax a un petit côté Tron. Ici, tous les concurrents vont à la même vitesse. La seule façon de faire la différence, c’est de remplir sa jauge de boost, en suivant au plus près (mais sans rouler exactement dessus, sous peine de perdre le contrôle de son véhicule) les lignes de couleur laissées dans leur sillage par nos adversaires. Autrement dit, les derniers vont forcément plus vite que les premiers, ceux-ci étant privés des précieuses lignes qui leur auraient permis d’accélérer. Dès lors, Light Trax devient au moins autant un jeu tactique qu’un jeu de course, dans lequel calculer sa trajectoire et son aspiration pour griller les autres juste avant la ligne d’arrivée est une question de survie. Le temps de comprendre cela et le jeu se charge déjà de nous rendre la tâche plus complexe, en multipliant les obstacles vicieux et les power-ups qui changent tout.
WipEout sous psychotrope
Déjà, rien qu’à ce niveau, on est dans la 4e dimension. Mais alors on entre carrément dans la 5e en terminant en tête d’un championnat, quand il s’agit de débloquer le suivant : il faut alors faire une étape par le mode Autoroute, qu’il serait complètement vain de vouloir décrire avec des mots autres que « fgzepo » ou « zguihzvap » : les règles et le principe même du jeu se retrouvent bouleversés et s’inscrivent désormais dans un gameplay mêlant exploration, scoring, et trip technoïde.
Voilà pour le principe. Mais Art Style oblige, le charme du titre tient beaucoup à sa forme. Même si ce n’est pas évident sur les captures d’écran, les circuits de Light Trax sont en 3D, mais une 3D ultraminimaliste, où deux lignes de couleur représentent la route et où quelques points figurent un obstacle. Ajouter à ça une excellente et très costaude BO électro teintée de sonorités 8-bits, et vous obtenez un véritable OVNI, une sorte de WipEout qui aurait (vraiment) abusé de substances psychotropes et de jeux des années 70.
Note : 4/5
Prix : 600 Wii Points