Séduisante alternative aux bons vieux câbles qui sillonnent nos bureaux, le standard 802.11b atteint en théorie un débit de 11 Mbit/s – environ 6 Mbit/s sur le terrain. La Weca (Wireless Ethernet Compatibility Alliance) décerne la certification wi-fi à certains matériels, gage d’interopérabilité entre les équipements. La technologie investit de plus en plus les bureaux, même si elle semble se cantonner à des situations marginales. “Après l’explosion d’AZF à Toulouse, il a fallu installer une centaine d’utilisateurs dans des salles qui n’étaient pas conçues pour recevoir de la connectique, illustre Jean-Luc Renoux, directeur des systèmes d’information chez Technal. Nous avons pu rapidement recréer un réseau d’entreprise basé sur wi-fi.” S’appuyant sur le savoir-faire de l’intégrateur BGI et sur les produits Aironet de Cisco, près de 400 postes exploitent cette technologie sans fil.
Les contraintes économiques, un facteur décisif
Devançant les arguments de mobilité, les contraintes économiques sont le premier critère d’adoption de wi-fi. “Ancien bâtiment de la Compagnie des Messageries Maritimes, notre site est classé. Remplacer notre câblage, en recourant à des architectes spécialisés, aurait coûté très cher. Le projet aérien nous a coûté à peine 2 % du prix du câblage du bâtiment !”, souligne Olivier Huynh Van, responsable réseaux et systèmes pour le Groupe Oddo & Cie, qui a installé 25 points d’accès Intel 802.11b dans tout le bâtiment. Les utilisateurs nomades équipés d’ordinateurs portables Compaq disposent eux de cartes Lucent. “Nous avons donc pu tester l’interopérabilité des deux types d’équipements. Elle fonctionne, même si nous avons au préalable dû désactiver les fonctions propriétaires des produits Intel”, ajoute le responsable. Seuls 60 postes sur les 1 200 de la société utilisent le réseau sans fil pour des applications ponctuelles. “L’objectif est d’apporter un confort supplémentaire aux utilisateurs nomades, non de remplacer les infrastructures existantes”, conclut Olivier Huynh Van.Seules quelques entreprises ont adopté le ” tout-sans-fil “, les performances sur cuivre ou fibre optique n’étant pas encore à la portée du réseau aérien. Pour l’heure, la cohabitation fil/sans-fil semble être le meilleur compromis pour des raisons de débit. “Nous consommons à peine 2 Mbit/s car nos applications sont peu gourmandes en bande passante”, souligne Patrick Oeuvrard, responsable informatique chez Gibert Jeune, qui a installé un réseau sans fil SMC dans un de ses magasins à Paris. Au centre Unisanté+ en Moselle, qui a équipé une quinzaine de postes avec D-Link, même son de cloche. “Les 11 Mbit/s nous suffisent, car nous limitons les points d’accès à cinq utilisateurs. Mais certains, habitués aux débits filaires supérieurs se sentent pénalisés”, souligne le responsable réseau, Julien Podboroczynski. L’arrivée de 802.11a ou de HyperLAN pourrait changer la donne grâce à leur débit de 54 Mbit/s.Reste le problème récurrent de la sécurité. Il est très facile ” d’accrocher ” un réseau sans fil et de pirater les données. “C’est un faux débat. On n’est pas moins protégé avec un réseau sans fil. Et l’arrivée de la clé WEP améliore encore la sécurité”, estime Patrick Oeuvrard. Le WEP reste cependant très critiqué. Cette clé de cryptage ne garantit pas une intégrité totale et se pirate facilement. “Les moyens mis en oeuvre sont suffisants. Et nous n’avons pas de données confidentielles sur le réseau aérien. Celles-ci sont centralisées sur nos serveurs au siège où l’accès est sécurisé par la présence de coupe-feu et autres mots de passe”, relativise Thierry Galois, directeur informatique de la chaîne de bijouteries Histoire d’Or, qui a équipé certains de ses magasins avec du matériel 3Com.
Des solutions d’appoint
Quant aux inquiets, ils s’en sortent en ” bricolant ” une solution d’appoint. “Lors de nos tests, certains matériels couvraient une surface plus importante que d’autres, et les ondes se propageaient jusqu’aux étages inférieurs et supérieurs. Par sécurité, nous avons préféré le produit à la portée la moins longue”, précise Julien Podboroczynski. D’autres ont installé des tunnels RPV entre le point d’accès et les cartes. C’est le cas de la société Birp, organisatrice de salons, dont l’installation du réseau aérien a été effectuée par l’intégrateur Arcalan. “Cette méthode alourdit énormément la procédure de connexion ! Nous y avons réfléchi, mais cela a vraiment l’air d’une usine à gaz”, estime Pascal Férard, responsable du pôle réseau sécurité Internet chez TF1. Il reste d’ailleurs très frileux quant à la mise en oeuvre d’un réseau 802.11b au sein de la société. “Nous attendons que des technologies beaucoup plus fiables, tel le 802.11i, émergent. Mais cela ne sera apparemment pas avant 2003 !” D’ici là, la meilleure protection serait donc l’abstinence…
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