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Wi-Fi 7 : à quoi ressemblera la prochaine révolution sans fil

Alors que le Wi-Fi 6 vient d’être normalisé, les acteurs des télécoms planchent déjà sur la génération suivante de connexion sans fil qui comprendra à coup sûr une bande de fréquence supplémentaire.

Le Wi-Fi 6 a été lancé officiellement cette semaine par la Wi-Fi Alliance. Les premiers produits compatibles sont sortis cette année et une véritable déferlante est annoncée pour 2020. Mais pendant ce temps, chez les constructeurs et les opérateurs, les yeux se tournent déjà vers le Wi-Fi 7, appelé à prendre la relève à l’horizon 2024.

Son petit nom technique pour le moment Wi-Fi 802.11be EHT pour Extremely High Throughput. Tout est dit : alors que le Wi-Fi 6 mettait l’accent sur la capacité et la latence, son successeur devrait opérer une belle avancée en termes de débits. Car l’idée est de prendre efficacement le relai du réseau mobile 5G dont la pénétration ne sera pas évidente à l’intérieur des bâtiments. Un groupe d’étude a été créé au printemps dernier à Atlanta au sein de la Wi-Fi Alliance. Si les choses restent encore très ouvertes à ce stade, les bases du Wi-Fi 7 ont toutefois été jetées.

La bande 6 GHz à la rescousse

Chez Qualcomm, c’est Vincent K. Jones, vice-président de la technologie, qui suit de près le dossier. Pour lui, pas de doute. Si le Wi-Fi 6 va permettre d’améliorer considérablement notre connectivité sans fil, il finira lui-aussi par connaître des problèmes de congestion, vu la progression de nos usages gourmands en bande passante et le nombre exponentiel d’objets à connecter dans les années à venir. Le salut ne peut venir que de ressources spectrales supplémentaires. « Il faut absolument trois bandes de fréquences pour le Wi-Fi. C’est le seul moyen d’éviter une future saturation du Wi-Fi 6 », a-t-il déclaré en marge de la journée Wi-Fi organisée fin août par Qualcomm à San Fransisco. C’est la raison pour laquelle le fabricant de processeurs pèse de tout son poids pour acter l’adjonction d’une bande de fréquences libre supplémentaire au Wi-Fi, en plus des traditionnels 2,4 et 5 GHz.

Aux Etats-Unis, un bloc de 1,2 GHz de la bande de fréquences 6 GHz – entre 5,9 et 7,1- va être libéré dès 2020. Le sujet est aussi à l’étude en Europe. La Conférence européenne des administrations des postes et des télécommunications a lancé des études de faisabilité sur le 6 GHz en 2017 et elle s’intéresse plus précisément à la bande comprise entre 5,9 et 6,4 GHz, avec l’objectif de l’harmoniser en 2020. C’est aussi le cas en Asie. On peut ainsi espérer que le 6 GHz soit adopté au niveau international d’ici 2022.

Les obstacles

L’avantage du 6 GHz est d’apporter deux fois plus de largeur de bande que le 5 GHz. On parle de 320 MHz. De quoi augmenter la vitesse de connexion. Mais il y a des obstacles. « Il va falloir identifier et protéger les communications qui utilisent déjà cette même bande de fréquences », avertit Vincent K. Jones.
Ce sujet ne semble pas l’inquiéter outre mesure. Pour lui, il existe déjà des moyens techniques d’éviter à coup sûr les interférences avec les communications satellites et les faisceaux hertziens des opérateurs qui utilisent également cette bande. 

Si le 6 GHz va pouvoir être intégré au Wi-Fi 6, il ne pourra pas prendre en charge les normes précédentes de Wi-Fi. Et cette non rétrocompatibilité pose évidemment problème aux utilisateurs mais aussi aux constructeurs qui vont devoir gérer la transition.  

Encore plus d’antennes

Outre ce spectre supplémentaire, le Wi-Fi 7 devrait être assorti de nouvelles technologies que l’IEEE (l’institut américain des ingénieurs électriciens et électroniciens) a déjà passé en revue dans un article prospectif. On sait que le Mu-MIMO (multi-user MIMO), qui consiste à multiplier les antennes et donc les signaux, va encore prendre de l’ampleur. Actuellement, un point d’accès Wi-Fi 6 dispose maximum de 8 antennes en émission et 8 en réception. Avec le Wi-Fi 7, il est question de passer à 16×16.  L’OFDMA, qui permet de diviser chaque bande de fréquences en plusieurs sous-canaux, va aussi être dopée. Au lieu des 12 canaux maximum accessibles avec les produits Wi-Fi 6 les plus évolués, on passerait au moins à 16.

La façon de moduler l’amplitude du signal sera améliorée afin d’obtenir, là encore, de meilleurs débits. Et il devrait être enfin possible qu’un terminal envoie et réceptionne des données simultanément dans la même fréquence grâce à une technique appelée  IBFD (in-band full duplex).

De cette manière, on peut espérer que le Wi-Fi 7 atteigne des pics théoriques de l’ordre de 30 Gbit/s en débit descendant pour un seul point d’accès, soit trois fois plus qu’avec du Wi-Fi 6.

Source : IEEE Spectrum

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Amélie Charnay