Les premiers appareils compatibles Wi-Fi 6 sont à peine disponibles sur le marché, que la Wi-Fi Alliance a déjà introduite une nouvelle évolution du standard : le Wi-Fi 6E. En plus des fréquences traditionnelles du 2,4 et du 5 GHz, il va bénéficier du 6 GHz. En Europe, il s’agit plus précisément de la bande allant de 5,935 à 6,425 GHz, et aux Etats-Unis, de celle allant de 5,935 à 7,125 GHz.
Quelles sont les propriétés de la bande 6 GHz ?
Ce sont les mêmes que celles du 5 GHz. Les ondes radio sont plus courtes, la bande passante est plus large et le signal plus stable qu’avec le 2,4 GHz. Cela permet d’atteindre des débits plus élevés mais avec une plus faible propagation.
Quels avantages pour les utilisateurs ?
Les avantages du 6 GHz seront multiples. « Cette bande permettra d’obtenir un nouveau spectre « propre » pour plus de débit et de capacité », résume Jean Varaldi.
Qu’apporte-t-il par rapport au 5 GHz ?
« Le 6 GHz va bénéficier dès son lancement des caractéristiques du Wi-Fi 6E », souligne Jean Varaldi, directeur général de Qualcomm France. Mais il va aussi profiter de deux fois plus de largeur de spectre. Ce sont 500 MHz de plus qui vont pouvoir être utilisés.
Par ailleurs, le 6 GHz devrait gagner en stabilité en abandonnant le DSSS (Direct-sequence spread spectrum), une technique de transmission de signal introduite avec le Wi-Fi 802.11b, qui permet d’accroître le taux de transmission et la perte éventuelle de données.
Pour éviter les interférences, il y avait jusqu’ici un ordre de priorité. Les émetteurs Wi-Fi devaient changer de canal s’ils détectaient les transmissions radio d’autres sources électroniques sur la même fréquence.
Le problème, c’est qu’il était possible de confondre ces autres sources avec d’autres émetteurs Wi-Fi, introduisant une vulnérabilité renforcée aux interférences. « Cela avait pour effet de nuire à la stabilité du Wi-Fi », nous explique Eric Fournier, directeur de la planification du spectre à l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences).
Quels sont les inconvénients ?
La disparition du DSSS pose aussi problème. Car il va falloir faire coexister le Wi-Fi 6E avec d’autres usages comme les faisceaux hertziens des réseaux mobiles et les communications des satellites géostationnaires. C’est là que les discussions risquent d’achopper en Europe.
En l’absence de DSSS (voir plus haut), deux options se dessinent pour partager efficacement le spectre sans interférence. « La première consiste à mettre en place un système de base de données géré dans le cloud par un acteur tiers géo-localisant tous les points d’accès à protéger et envoyant la liste des canaux disponibles », nous explique Gilles Brégant, directeur général de l’ANFR.
La seconde se résumerait à limiter la puissance du signal du 6 GHz mais aussi sa portée à l’extérieur des bâtiments. Du coup, l’intérêt de cette évolution s’en trouverait grandement diminué.
Faut-il libérer la bande de fréquence ?
Comme pour le 2,4 et le 5 GHz, la bande du 6 GHz est sans licence et ne nécessite pas d’être libérée.
Quand le Wi-Fi 6E sera-t-il adopté en France ?
Les discussions sont en cours en Europe. La Commission européenne devrait confier un mandat à la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT) pour définir les conditions techniques du Wi-Fi 6E.
Ensuite, avec l’accord des Etats membres, elle approuvera le texte par décret, son exécution devenant alors obligatoire moyennant un délai d’application. Enfin, il incombera à l’Arcep de prendre une décision homologuée par le gouvernement pour introduire le Wi-Fi 6E dans notre pays.
Quand sortiront les premiers produits compatibles ?
« Aux Etats-Unis, la réglementation et les premiers produits Wi-Fi 6E sont attendus dès cette année. En Europe, il faudra attendre 2021 », estime Jean Varaldi.
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