L’heure de Wengo est peut-être venue. Créée il y a un an et demi, la petite filiale de neuf Cegetel compte bien se faire entendre avec la nouvelle version de son logiciel de communication via Internet (téléphonie,
chat, visiophonie), WengoPhone. Disponible dès aujourd’hui en version bêta, WengoPhone 2.0 promet, en effet, ce que les plus célèbres Messengers du moment (AIM, MSN, Google Talk, Yahoo!) ne peuvent toujours pas faire :
dialoguer entre concurrents. Wengo lancera aussi la semaine prochaine une version mobile de son logiciel sur smartphone ou PDA sous Pocket PC, permettant de communiquer via une connexion Internet Wi-Fi.Serpent de mer de la messagerie instantanée, la compatibilité entre les logiciels du marché n’existe toujours pas, à l’exception de logiciels confidentiels (et moins riches) comme Trillian. Bien que cela soit
attendu, un utilisateur de MSN Messenger ne peut toujours pas dialoguer avec un utilisateur de Yahoo! Messenger, pour ne citer que cette combinaison. Wengo, lui, annonce
fièrement que ses utilisateurs peuvent désormais contacter ceux d’AIM ou ICQ (AOL), MSN, Yahoo!, Google Talk et Jabber, et importer leurs listes de contacts existantes. Cette interopérabilité ne sera possible que pour le chat
écrit ; la voix et la vidéo suivront en fin d’année.Pour y parvenir, Wengo a dû agir en douce, sans en informer ses concurrents. ‘ Dans le cadre du droit à l’interopérabilité, la loi nous autorise à décompiler les interfaces de communication de leurs logiciels,
tant qu’il ne s’agit pas des logiciels eux-mêmes… ‘, affirme David Bitton, directeur général de la société. En clair, Wengo a décortiqué le code des modes de communication de ses concurrents, pour pouvoir adapter le
sien. En revanche, il n’a pas pu se ‘ brancher ‘ sur celui de Skype, David Bitton mettant en cause la non-utilisation par ce dernier du protocole SIP (standard de la voix sur Internet).
Démarcher les opérateurs mobiles
Face à la force de frappe de MSN et consorts, Wengo joue encore plus sur l’ouverture de son logiciel pour se faire une petite place sur le marché. Ainsi, WengoPhone 2.0 (dont le code est ouvert à tous) est désormais proposé pour
MacOS X et Linux, en plus de Windows. Et dans une semaine, une version mobile, pour smartphone ou Pocket PC, sera téléchargeable sur le site de l’éditeur. Il s’agit du même logiciel que celui utilisé par neuf Cegetel pour
son offre
neuf Talk mobile.Ce que Wengo cible avec cette version mobile, ce ne sont pas les simples terminaux Wi-Fi, mais les mixtes GSM/Wi-Fi, dont les premiers modèles arrivent, notamment chez QTek (QTek S200, 8310 ou 9000). Car la start
up souhaite proposer son logiciel en marque blanche aux constructeurs et aux opérateurs mobiles, en particulier aux opérateurs sans réseau (MVNO). Paradoxalement, ces derniers ont tout à gagner en permettant à leurs abonnés de communiquer
via Internet et non sur le réseau de téléphonie mobile. ‘ Un MVNO fait très peu de marge en revendant de la voix. Mais il pourrait en faire plus en faisant basculer les appels de ses abonnés sur Wi-Fi quand ils sont chez eux,
en toute transparence, le tout étant intégré à un même forfait ‘, imagine David Bitton.Dans ce cas, le MVNO facturerait des appels Wi-Fi sous prétexte qu’ils se substituent à des appels GSM, mais les facturerait moins chers que du GSM. Et l’abonné aura l’impression d’être gagnant alors qu’il paiera pour des
communications Wi-Fi habituellement gratuites à domicile…
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