Seuls deux journalistes ont eu le privilège de pouvoir visionner le film Welcome to New-York avant sa présentation à Cannes au marché du film et sa sortie en VoD ce samedi 17 mai. Il s’agit de Jordan Mintzer de Variety et de Scott Foundas du Hollywood Reporter. Soit « les » deux quotidiens qui comptent dans l’industrie mondiale du cinéma. Et comme leurs critiques sont plutôt favorables et en accès libre sur les sites payants des magazines, c’est autant de gagner pour le buzz autour du film et son succès futur en VoD.
Depardieu fascinant
Premier constat : la similarité entre les trajectoires du sulfureux réalisateur Abel Ferrara, du comédien provocateur Gérard Depardieu et du scandaleux homme politique Dominique Strauss-Kahn qui a inspiré le personnage principal du film et dont le nom a été changé en Deveraux.
Pour The Hollywood Reporter, Ferrara et Depardieu se sont emparés du fait divers du Sofitel avec « l’impudeur de deux gars qui connaissent bien leur sujet ». Ce qui n’enlèverait rien au « talent viscéral » du comédien français et à sa « performance audacieuse », selon Variety. Et les deux magazines de s’extasier sur son courage à exposer et assumer à l’écran son « corps porcin » dans des scènes de sexe où il ressemble « à un rhinocéros ayant un triple orgasme ». La première partie du long métrage comporterait ainsi de nombreuses scènes d’orgies où les « sauts de champagne et la glace sont utilisés de la plus imaginative des façons ».
Attiser la curiosité du public avec seulement deux critiques
Il faut attendre 30 minutes avant d’atteindre le moment crucial de l’agression du Sofitel. Le reste du film suit ensuite de très près l’histoire vraie : arrestation, interrogatoire, et incarcération de Deveraux/Strauss-Kahn. Des séquences reconstituées dans les lieux mêmes où se sont déroulés les faits et avec même parfois de véritables représentants de l’ordre qui jouent leurs propres rôles. Le réalisateur se penche également sur les rapports ambigus entre l’inculpé et sa femme Simone/Anne Sinclair.
Pour le reste, les avis des deux magazines divergent. Le journaliste de Variety y voit le récit plutôt réussi d’une longue descente aux enfers révélatrice des affres de notre société capitaliste qui ne serait pas sans rappeler Le Loup de Wall Street. Celui de The Hollywood Reporter juge la fable un peu longue et poussive avec des scènes de sexe hilarantes à ranger du côté du soft corn porn.
De quoi attiser un peu plus encore la curiosité autour de Welcome to New-York. Encore une stratégie marketing payante du producteur Vincent Maraval qui aurait pu organiser de façon classique une projection pour toute la presse mais a préféré sélectionner les critiques.
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