Petit ruisseau deviendra grand. Telle pourrait être la devise de
wehaveadream.com, un site Internet qui se propose de mettre un rêve à la portée de n’importe quel internaute. Tout est parti d’une anecdote : l’histoire de ce milliardaire
californien qui, il y a deux ans, a demandé quel était le prix d’un concert des Rolling Stones. Réponse des intéressés : six millions de dollars. Un chèque que l’homme a vite signé pour avoir son concert privé.‘ C’était la preuve qu’un rêve consumériste, quel qu’il soit, est réalisable. Nous avons donc décidé de créer un portail pour fédérer les énergies des internautes, explique Thierry Reboul, créateur de
wehaveadream.com. Si on divise le prix d’un rêve par le nombre de personnes qui le partagent, il n’y a aucune raison pour que toutes ces personnes ne puissent pas le réaliser. ‘Les internautes peuvent soumettre leur rêve ou adhérer à de grands projets tout droit sortis de l’imagination des équipes du site. En pratique, l’engagement se fait en trois étapes : une inscription classique, la réservation
d’une ‘ part de rêve ‘ pour une somme donnée. Une promesse de participation qui vaut engagement auprès des autres internautes qui souhaitent réaliser le même rêve. Enfin, la confirmation de la réservation c’est-à-dire le
paiement, l’achat d’une part de rêve lorsque celui-ci se réalise.
Rêver pour 20 euros
‘ Devenir propriétaire d’une écurie de chevaux de courses ‘ ; ‘ se mettre dans la peau du producteur du film Largo Winch ‘ ; voici les projets
fédérateurs validés par wehaveadream.com depuis le lancement du site, au mois de mars 2008. Mais le petit dernier, celui pour lequel Thierry Reboul a réinvesti près de dix ans de bénéfices de son agence de communication Ubi Bene, c’est
le projet de l’UJA Paris, un club de football ‘ citoyen ‘ d’Alfortville (Val-de-Marne), que l’homme veut accompagner jusqu’à la
Ligue 1 avec le concours financier et le soutien moral des internautes. L’ex-directeur sportif du PSG (Paris Saint-Germain)
Michel Moulin est également de la partie.Le principe est simple. C’est celui des ‘ socios ‘, ces supporters qui participent à la gestion de leur club comme au FC Barcelone. Le prix du rêve est à 20 euros. En contrepartie, les fans de la
première heure de ce club de quatrième division (CFA) qui a déjà grimpé de cinq divisions en cinq ans, auront leur nom sur un fauteuil du futur stade et ne paieront pas leur place jusqu’à l’accession du club en Ligue 2.Ils disposeront de codes d’accès secrets sur certaines parties du site Internet pour dialoguer en exclusivité avec les responsables du club, président et entraîneur compris. Et le président de l’association des
‘ socios ‘ pourra également siéger au conseil d’administration.Vingt mille parts de rêve doivent être vendues, pour assurer la pérennité du projet. Ce vendredi matin, 22 août, seules 606 ont trouvé preneurs, malgré une grande campagne d’affichage dans le métro et la diffusion de
spots TV cet été.Malgré tout, Thierry Reboul se veut confiant. ‘ Nous avons le soutien du maire de Paris, Bertrand Delanoe, qui nous a promis le stade Charlety pour les grands matchs de la saison à venir. Et nous attendons des
adhésions au projet de la part de PME. A partir de là tout peut s’emballer. ‘ Il reste 101 jours pour que ce rêve déjà caressé par plusieurs centaines d’internautes devienne réalité. Dans le cas contraire, tous les
rêveurs seront remboursés.
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